mercredi 12 février 2025

TotalEnergies allume le feu avec l’arrivée de Peter Sagan

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L’arrivée de Peter Sagan propulse l’équipe vendéenne dans une autre dimension, et lui permet surtout de retrouver une attractivité un peu ternie depuis les années Voeckler-Chavanel. Avec le triple champion du monde, mais aussi Latour, Vuillermoz, Terpstra, Geniez, Boasson-Hagen, Turgis ou les deux autres transfuges de chez Bora, Bodnar et Oss, Jean-René Bernaudeau a peut-être trouvé la solution pour rallumer la flamme TotalEnergies.

Ils avaient besoin de ça. D’un vrai gros coup de boost pour réveiller la dynamique et se projeter vers une année 2022 plus ambitieuse.

Car le bilan de la saison n’a pas été à la hauteur des attentes pour les hommes de Bernaudeau, se résumant à 6 petites victoires dont celles de Cristian Rodrigez dans le Tour du Rwanda, de Niccolo Bonifazio dans le Grand Prix Jef Scherens de Louvain, de Lorrenzo Manzin dans le Grand Prix de Valence, d’une étape sur le Tour des Asturies (Pierre Latour) et des belles places d’honneur d’Anthony Turgis (2ème de KuurneBruxelles-Kuurne, 8ème du Tour des Flandres), de Pierre Latour (5ème du Tour du Luxembourg, 11ème du Tour de Suisse, 3ème du Tour des Asturies) et du jeune Mathieu Burgaudeau (3ème de la Coppa Sabatini).

2022, une année ambitieuse

En l’absence d’Alexis Vuillermoz, gravement blessé dans le Tour de Suisse et qui n’a fait son retour à la compétition qu’en octobre, avec des recrues handicapées par trop de chutes et de blessures (Terpstra et Boasson-Hagen), TotalEnergies n’a pas fait le Tour dont il rêvait au départ de Brest. 18ème au classement par équipes, la 47ème place de Pierre Latour, le mieux classé, symbolise l’impuissance collective à peser sur la course, l’échec tout relatif d’un recrutement qui se voulait pourtant ambitieux.

Bernaudeau a beau relever une évidence; son équipe a été la meilleure française sur les Flandriennes, avec la révélation Turgis, au final, le compte n’y est pas tout à fait. Il fallait faire quelque chose. Le Vendéen a donc actionné son réseau à la recherche d’un profil susceptible de lui permettre de rebondir.

TotalEnergies, l’équipe qui grimpe avec Sagan

Après avoir un temps pensé à Alaphilippe, c’est donc vers Peter Sagan qu’il s’est tourné, d’abord timidement, sans trop espérer, rapidement en faisant le forcing, conscient que l’avenir de son équipe était peut-être en jeu. En osant, en allant au-devant d’un Slovaque également en quête de rebond, l’ancien coéquipier de Bernard Hinault est en quelque sorte sorti de sa zone de confort, en espérant être une source d’inspiration pour ses coureurs en 2022.

Qu’ils fassent de même. Surtout, il attend de cette recrue phare qu’elle lui permette de valoriser et d’accélérer le développement d’une structure qui ne cesse d’évoluer, mais qui ne peut se permettre le luxe de stagner. L’énorme coup de projecteur que représente l’arrivée de Sagan a aussi pour but de « nous remettre dans l’actualité » dixit Jean-René Bernaudeau.

Après avoir beaucoup misé sur les coureurs issus de Vendée U, le réservoir de TotalEnergies, il était important aux yeux de l’emblématique manager d’offrir une autre image au regard du peloton, des éventuels futurs partenaires et… coéquipiers. Redevenir attractif était la priorité, sinon à travers des résultats probants, au moins par l’intermédiaire de coureurs populaires.

Sans tomber dans les excès du cyclisme moderne, Bernaudeau espère jouer sur les deux tableaux, celui de la notoriété offerte par cette nouvelle médiatisation internationale, autant que celui d’un management humain et accessible, sa marque de fabrique.

« On parle quand même d’un triple champion du monde ! » (Latour)

C’est bien pour cette raison qu’un retour en World Tour n’est pas une obsession, juste une conséquence espérée, à condition de réussir la greffe Sagan. Aux côtés d’Anthony Turgis à la présentation du tracé du Tour de France 2022, Pierre Latour avait hâte de découvrir son célèbre nouveau leader :

« Sagan ne peut que nous apporter quelque chose de plus, c’est évident. Son arrivée va nous faire passer un palier dans les invitations sur les courses, dans sa capacité à nous transmettre son expérience. On parle quand même d’un triple champion du monde, ce n’est pas rien ! »

En effet, un champion du monde dans une formation française, c’est rare. Le dernier n’est autre que Laurent Brochard, couronné en 1997 chez Festina et transféré en 2000 chez Jean Delatour avant de finir sa carrière chez AG2R et Bouygues Telecom en 2007… où se trouvait déjà aux manettes un certain Bernaudeau !

Pour les étrangers, le dernier est Greg LeMond chez Z Peugeot en 1990. Peter Sagan en France, ce n’est donc pas anodin. Pour que ce ne soit pas un coup d’épée dans l’eau, il va falloir rapidement lui offrir un train digne de son talent.

Et peut-être s’inspirer de la réussite de Mark Cavendish, un autre ancien champion du monde qui cherchait il y a un an des raisons de croire encore en lui et qui les a trouvées chez Deceuninck. A moins qu’à l’ombre de la locomotive slovène, ses nouveaux lieutenants n’en profitent pour se révéler enfin au plus haut niveau. De Turgis à Latour, les candidats ne manquent pas.

Tom Boissy

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