Si cette édition 2021 est plus classique, elle n’en couronnera pas moins un grand champion. Si ce Tour devrait se jouer en montagne et sur les chronos, toutes les étapes seront piègeuses.
2ÈME ÉTAPE : (PERROS-GUIREC / MÛR DE BRETAGNE-GUERLÉDAN)
Les entames de Tour de France sont par essence périlleuses et piégeuses. Les bordures, les coups de vent peuvent faire des dégâts. Avec cette étape du 27 juin, le final devrait être haletant. La double ascension du Mûr-de-Bretagne ne laissera déjà aucun répit. De quoi fatiguer les organismes d’emblée.
5ÈME ÉTAPE : (CHANGÉ / LAVAL ESPACE MAYENNE)
Le 30 juin, c’est le premier chrono long de 27 km. La première semaine du Tour de France n’avait pas proposé un premier chrono individuel aussi long depuis 2008. Les prétendants à la victoire finale ne devront pas perdre trop de temps. Guillaume Martin (Cofidis) le sait…
« Un chrono aussi long est évidemment de nature à générer de gros écarts. Cela devrait instaurer une première hiérarchie. Certains purs grimpeurs devraient perdre du temps au général s’ils n’en ont pas perdu avant en Bretagne sur des faits de course. J’espère que ces écarts conduiront à une course débridée quand il y aura de la montagne. Les chronos seront décisifs pour prendre une option. Suite au premier chrono, certains coureurs seront sur la défensive ou l’offensive ».
Laurent Jalabert, consultant pour France Télévisions et RTL, résume bien l’enjeu de ce premier chrono : « Les chronos, il ne faut jamais les louper quand tu joues le classement général ». Cette étape pourrait venir bouleverser l’ordre établi durant les envolées bretonnes.
7ème étape (VIERZON / LE CREUSOT)
En ce 2 juillet, cette étape pourrait avoir de sacrées répercussions sur l’issue finale du Tour. Ce rendez-vous sera doublement piégeux. D’abord par sa longueur. Avec près de 250 km, c’est la plus longue étape depuis 21 ans. Ensuite car le parcours est très cassant en passant par le Morvan. Peu avant le final au Creusot il y aura même une bosse avec un 13,1% de moyenne ! Certains coureurs pourraient finir essorés.
8ÈME ÉTAPE : (OYONNAX / LE GRAND-BORNAND)
Une étape forcément réservée aux grands grimpeurs, le 3 juillet. Ce sera un premier contact de pris avec les reliefs montagneux. Après 2009 et 2018, l’arrivée au GrandBornand se fera avec l’enchaînement Romme-Colombière (tous deux entre 8 et 9% de moyenne), sans oublier la sélective côte de Mont-Saxonnex (5,7 km à 8,3 %) à 47 km de l’arrivée.
9ÈME ÉTAPE : (CLUSES / TIGNES)
Pour la première fois depuis le Tour de France 2014, il n’y aura que deux étapes alpestres au programme cette année. Cependant quelle étape que celle-là du 4 juillet, longue de 145 km ! Les coureurs passeront par la Côte de Domancy (2,5 km à 9,4%), le Col des Saisies (9,4 km à 6,2%), le Col du Pré (12,6 km à 7,7%), avant d’emprunter le majestueux Cormet de Roseland (5,7 km à 6,5%) et d’aborder la montée vers la station alpine : « L’étape de Tignes sera primordiale » annonce Laurent Jalabert. On se souvient que l’arrivée à Tignes aurait dû avoir lieu en 2019. Mais un violent orage de grêle avait tout interrompu !
11ÈME ÉTAPE : (SORGUES / MALAUCÈNE)
Attention grand danger ! Lors de cette étape du 7 juillet, les coureurs partiront de Sorgues pour gravir le Mont Ventoux depuis Sault (24,3 km à 5%). Le peloton devra à nouveau gravir le Mont Chauve, cette foisci depuis Bédouin. Il y aura donc double ration du Mont Ventoux. C’est en bas de la descente de Malaucène que la ligne sera tracée :
« Avoir à négocier deux fois le Mont Ventoux est forcément très exigeant » admet Wilco Kelderman le coureur de la Bora. Ce n’est pas Jalabert qui dira le contraire ! « Il y a effectivement l’épouvantail du Ventoux avec la double ascension. On pourrait s’attendre à une grosse bagarre à ce momentlà. Ce devrait être un très gros morceau, une étape clé »
15ÈME ÉTAPE : (CÉRET / ANDORRE LA VIEILLE)
Direction Andorre le 11 juillet depuis Céret avec un départ inédit. Comme l’explique Guillaume Martin, « la troisième semaine dans les Pyrénées peut créer des surprises ». « On rentrera alors dans la dernière ligne droite. C’est la dernière semaine. L’étape d’Andorre sera compliquée » reconnaît lui aussi Laurent Jalabert. Avec notamment le Port d’Envalira (2408 m, point culminant du Tour) au programme, la moindre défaillance se paiera cash.
17ÈME ÉTAPE (MURET / SAINT LARY SOULAN-COL DU PORTET)
Trois gros obstacles seront en enfilade le 14 juillet avec Peyresourde (13,2 km à 7%), Val Louron-Azet (7,4 km à 8,3%), et pour finir 16 km d’ascension à près de 9% de moyenne avec l’impitoyable Col du Portet. Les coureurs tireront vraiment sur la machine. « Le Tour se gagnera dans les Pyrénées » insiste Jalabert.
18ÈME ÉTAPE : (PAU / LUZ-ARDIDEN)
Ce sera la dernière étape montagneuse de ce Tour de France 2021 en ce 15 juillet. L’étape sera ramassée, mais elle suivra le triptyque de la veille très ardu. Mais pas de quoi se reposer sur ses lauriers non plus avec l’attaque du Tourmalet, avant de prendre la direction de la montée sur Luz-Ardiden (13,3 km à 7,4%) .
20ÈME ÉTAPE : (LIBOURNE / SAINT EMILION)
Un contre-la-montre long de 31 km le 17 juillet. Les rouleurs bien placés au général pourront encore chambouler le classement. Pas anodin au regard de l’histoire récente du Tour… « On a vu l’an dernier à quel point ce genre de rendez-vous pouvait être décisif » rembobine Laurent Jalabert. Le consultant d’Eurosport Jacky Durand partage à peu près le même avis : « Les deux chronos seront importants. Certains grimpeurs perdront du temps par rapport aux meilleurs rouleurs. Sur un Tour de France, tout peut se passer à tout moment. Ce devrait être dans la dernière semaine qu’on aura des étapes difficiles dans les Pyrénées. L’enchaînement des cols pyrénéens et du chrono de Saint-Emilion pourrait faire la différence ».