Il y a un peu moins d’un mois, le Tour de France 2021 livrait son verdict avec son lot de surprises, de confirmations ou de déceptions. Petit retour en arrière sur les grands moments de cette Grande Boucle qui a couronné une nouvelle fois Tadej Pogacar.
Alaphilippe pour Nino
Devenu papa en juin d’un petit Nino, avec Marion Rousse, Julian Alaphilippe ne pouvait rêver de plus beau départ du Tour de France. A Landerneau, le champion du monde français a tout de suite donné le ton de cette édition 2021 en prenant le meilleur dans la Côte de la Fosse aux Loups sur un
peloton des favoris emmenés par Michael Matthews ou encore Primoz Roglic et Tadej Pogacar. Le Français réussit une attaque décisive qui lui permettra de prendre le maillot jaune dès la 1ère étape. Le plus beau des cadeaux pour célébrer la naissance de son premier enfant.
Des chutes en pagaille
Ils étaient 184 coureurs au départ pour finalement arriver sur Paris avec un peloton de 141 coureurs. Ce Tour de France a surtout été marqué par les chutes et notamment celle de Tony Martin, se prenant une pancarte d’une supportrice dès la 1ère étape. Une image impressionnante qui allait être le symbole d’une course qui n’a pas manqué de voir son lot de collisions. Beaucoup ne s’en relèveront pas comme Primoz Roglic, non partant lors de la 9ème étape, Robert Gesink, Tony Martin, Marc Soler, Warren Barguil ou encore Caleb Ewan, victime d’une grave chute à pleine vitesse. Et jusqu’à la veille de l’arrivée sur Paris, le peloton se sera montré nerveux avec de nombreuses blessures.
Van Der Poel en jaune
Pour son premier Tour de France, il a fait honneur à son illustre grand-père, Raymond Poulidor. A 26 ans, Mathieu Van der Poel a pris rendez-vous avec l’avenir et le Tour de France. Déçu de lui lors de la 1ère étape, il a su se remobiliser pour s’imposer avec brio sur le Mûr-de-Bretagne et prendre le maillot jaune de leader. Pendant 6 jours, il tentera de mener le plus longtemps possible sa tunique dorée jusqu’aux Alpes. Mais l’appel des Jeux Olympiques de Tokyo lui fera quitter la course à l’issue de la première semaine de course pour se concentrer sur son autre rêve de conquête olympique.
Cavendish renait
Le Tour de France lui avait permis de se faire un nom et une réputation avant de le voir disparaître ces dernières années dans un certain anonymat dans le peloton. Mais c’était avant. Mark Cavendish a profité de ce Tour 2021 pour renaître de ses cendres et redevenir le grand sprinteur qu’il était. En remportant quatre sprints à Fougères, Châteauroux, Valence ou encore Carcassonne, le Britannique a simplement réussi à devenir le recordman de victoires d’étapes sur le Tour de France avec Eddy Merckx. 34 succès qui le font définitivement basculer dans l’histoire de la Grande Boucle pour l’éternité. D’autant plus que le maillot vert sur ses épaules confirme que le Cav est de retour.
Pogacar taille patron
Si, l’an passé, sa victoire sur le Tour de France avait été surtout dû à la défaillance de Roglic à la veille de l’arrivée sur Paris, cette année, Tadej Pogacar n’a souffert d’aucun complexe pour devenir le véritable patron du Tour de France. Dès la 5ème étape, lors du chrono de Laval, il rivalise avec les meilleurs pour remporter sa première étape. Au Grand-Bornand, il récupère son maillot jaune dès la 8ème étape pour ne plus le lâcher. Il ne laissera aucune miette à la concurrence comme l’ont prouvé ses victoires à Saint-Lary-Soulan et à Luz-Ardiden dans les Pyrénées. Pogacar a su faire preuve de panache en allant même jusqu’à faire la police parmi les favoris. A seulement 22 ans, le Slovène n’a pas encore fini de démontrer tout son talent fort de son deuxième succès sur le Tour de France.
Ça roule pour O’Connor
Arrivé cet hiver chez AG2R Citroën, Ben O’Connor a su s’installer dans un rôle de patron avec notamment un beau succès lors l’arrivée à Tignes (9ème étape). Une belle récompense pour l’Australien qui confirmait sa progression et sa victoire d’étape sur le Giro en 2020. Il avait réussi à croire au podium du Tour mais, quelques défaillances le feront finir finalement au pied de ce dernier avec une belle 4ème place. Pour une première sur les routes de France avec son équipe française, O’Connor ne pouvait pas rêver mieux.
Démare hors course
Il était revenu sur le Tour de France avec l’envie de briller comme l’an passé sur le Giro. Mais Arnaud Démare a vu ses ambitions prendre fin en arrivant hors délais lors de la 9ème étape. Tout comme son coéquipier, Jacopo Guarnieri. Une véritable déception pour Groupama-FDJ. Surtout que les autres sprinteurs n’ont pas été à la fête comme Nacer Bouhanni ou Bryan Coquard, également absents de la parade des Champs-Elysées.
Kuss sauve l’honneur
Venu sur les routes de France pour épauler son leader Primoz Roglic, Sepp Kuss a finalement profité de l’absence de ce dernier pour aller décrocher une belle victoire d’étape à Andorre-la-Vieille. A 26 ans, l’Américain confirme qu’il est bien plus qu’un simple lieutenant, mais il a surtout permis à la Jumbo-Visma de garder un certain statut en haute montagne. Une belle victoire de prestige.
Mohoric prend position
Désormais connu pour sa position aérodynamique interdite par l’UCI, Matej Mohoric a profité de ce Tour de France pour également confirmé tout son potentiel. A 26 ans, le Slovène s’est offert de belles victoires d’étapes au Creusot, dans la plus longue étape de l’édition 2021 avec 249,1 km, mais également à Libourne dans une longue échappée en solitaire. Une victoire qui lui aura permis de répondre avec la manière à la polémique autour de la Bahrain Victorious après la perquisition menée par la gendarmerie la veille à Pau. Un épisode qui rappelle de trop mauvais souvenirs au Tour de France… En attendant, sur la route, Mohoric a su faire parler son talent, tout en faisant taire les mauvaises langues.
Van Aert tout terrain
Il a été sans contestation l’un des hommes de ce Tour 2021. 19ème du général, Wout Van Aert a surtout impressionné en remportant trois victoires de premier plan en domptant d’abord les grimpeurs et le Mont Ventoux lors de la 11ème étape puis en prenant le meilleur sur les meilleurs rouleurs lors du contre-la-montre de la 20ème étape puis en terminant en beauté face aux sprinteurs lors de l’arrivée des Champs-Elysées. Une polyvalence incroyable qui pourrait lui faire prétendre à mieux dans les années à venir.