Deux ans à peine après avoir fait trembler la planète foot en quittant le Barça pour le PSG, Neymar est annoncé de retour en Catalogne. Pourtant, si le Brésilien est bien chaud à l’idée de retrouver Messi, les Blaugranas n’ont jamais vraiment voulu le récupérer.
Et pour cause… En même temps que le président Josep-Maria Bartomeu crie haut et fort dans les médias qu’il souhaite répondre à la volonté de Neymar de revenir.
il est déjà pieds et poings liés par une situation financière on l’apprendrait quelques mois plus tard, déjà potentiellement catastrophique. Obligé de se tourner vers le marché financier pour régler la clause de transfert d’Antoine Griezmann à l’Atlético Madrid (120 M€), il n’a clairement pas les moyens d’espérer se payer le transfert d’un Brésilien acheté 222 M€ par le PSG à l’été 2017.
Et ce même si Neymar déclare à la presse brésilienne qu’il est prêt à baisser son salaire (37 M€ par an) pour retrouver le Camp Nou. Si le Barça fait alors mine de tout faire pour rapatrier la star brésilienne, et se répend dans les médias pour le faire savoir, c’est d’abord pour faciliter la prolongation de contrat avec Messi qui voit d’un bon oeil la perspective de pouvoir compter sur un coéquipier avec lequel il a gagné trois Coupes d’Espagne, deux Ligas et une Ligue des Champions en trois saisons.
C’est ensuite pour jeter le trouble dans l’esprit des dirigeants parisiens et semer la zizanie dans un club qui, derrière le Real Madrid et de plus en plus proche, est devenu son principal ennemi.
Avec la complicité plus ou moins implicite du père du joueur, et de l’agent israélien à l’origine de son arrivée à Paris, Pini Zahavi, toujours à l’affût d’une belle commission à récupérer, les dirigeants catalans ont pris les premiers contacts dès le mois d’avril.
Inoculer au sein du clan Neymar la possibilité d’un transfert, faire croire à tout le monde qu’il avait les moyens de son ambition, le FC Barcelone espérait ainsi déstabiliser le PSG, entraîner une fracture en son sein qui rendrait le départ de Neymar, sinon inéluctable, en tout cas, possible.
De l’OPA manquée sur Neymar au tsunami Messi…
En fait, malgré tous leurs efforts de communication, les offres jamais assez importantes qu’ils effectuaient auprès du PSG, ils n’y ont jamais cru. D’ailleurs, les principaux acteurs de ce dossier le confirmeraient plusieurs mois plus tard ; jamais ils ne se sont déplacés ou ont souhaité susciter un rendez-vous avec leurs homologues parisiens.
Parce qu’ils savaient tout ça, les Parisiens n’ont jamais été dupes des réelles intentions catalanes, de leur faible marge de manoeuvre financière et contractuelle. Deux ans auparavant, s’ils ont pu leur chiper Neymar, c’est qu’ils ont pu actionner les clauses libératoires de son contrat, légales en Espagne et interdites en France.
Ce qui les met aujourd’hui à l’abri d’une OPA de même dimension. Le Barça s’était déjà cassé les dents sur le dossier Verratti qui venait pourtant de prolonger en 2016 avant de déclarer sa flamme aux Blaugranas depuis son yacht de vacances amarré au large des plages d’Ibiza.
Prêt à dépenser 100 M€, il avait très mal pris son échec, surtout la manière avec laquelle le président Al-Khelaïfi avait géré la situation, sans même prendre le temps d’entamer des discussions ; on ne touche pas au joueur préféré de l’émir du Qatar !
Deux ans après, rebelote avec toujours la même impression que les dirigeants du Barça se heurtent à un mur avec la même impuissance qu’une attaque sans buteur face à une défense regroupée. Après la remontada, l’épisode Verratti, les tentatives de débaucher Marquinhos et Thiago Silva, et la perte du titre de champion de France au profit de Monaco, si le PSG avait frappé un coup aussi énorme en recrutant Neymar, ce n’était pas pour le lâcher au premier état d’âme venu.
En lançant l’opération Neymar comme on lance une bouteille à la mer, sans autre motivation que de faire des vagues, le Barça ne le savait pas encore, mais il s’exposait à un tsunami encore plus dévastateur qui allait éloigner définitivement Neymar du Camp Nou et transporter Léo Messi vers le Parc des Princes.
Tom Boissy