En faisant signer pour trois ans la pépite de Villeurbanne, l’arrière gauche Reyhan Zuzo (18 ans le 26 juin), fils de l’ancien international Semir Zuzo, le club gardois confirme sa philosophie basée sur la jeunesse.
Il ne faut pas être sorti de Polytechnique pour comprendre la philosophie de l’USAM pour la saison prochaine. Dans cette course effrénée pour beaucoup de clubs de finir dans les quatre premiers, alors que Paris, Nantes et Montpellier sont quasiment systématiquement abonnés aux trois premières, la lutte pour obtenir ce quatrième strapontin, synonyme de qualification pour la petite Coupe d’Europe, est toujours terrible.
Depuis plusieurs saisons, la stratégie du club de David Tebib consiste à s’appuyer sur de jeunes pépites en grand devenir, de les faire éclater aux yeux du grand public, avant qu’elles ne rejoignent de grosses écuries. C’est le cas de Reyhan Zuzo.
Zuzo et Nîmes, un vrai pari sur l’avenir
Ce joueur n’est même pas encore majeur (il aura 18 ans le 26 juin). Il évolue cette saison en ProLigue à Villeurbanne. Il sait de qui tenir car il est le fils de l’ancien international Semir Zuzo. Cet arrière gauche/demi-centre est déjà un habitué de l’équipe de France U19. Il a décidé de faire le grand saut dans le club gardois. Il a signé un bail de trois ans, dont les deux premiers en contrat stagiaire pro.
De l’avis de David Tebib, Zuzo est même « le talent le plus prometteur de sa génération ». L’entraîneur de Nîmes Ljubomir Vranjes peut avoir le sourire.
« Ses qualités sautent aux yeux. On a vraiment aimé ce qu’on a vu. Ses qualités offensives ainsi que sa force de caractère et la manière de se conduire sur le terrain sont très appréciables. Mais il peut briller aussi par ses qualités défensives. Il a tout ce qu’il faut pour devenir un grand défenseur. Il peut jouer en 2, 3, 4, 5 en défense. C’est suffisamment rare pour être souligné dans le handball moderne. De nos jours, les jeunes ont plutôt tendance à se spécialiser sur un poste ».
« En dépit de son jeune âge, on sent déjà que Zuzo a une grande intelligence de jeu. Bien entendu il va devoir encore se développer physiquement pour évoluer au mieux à ce niveau. Néanmoins ses qualités sont plus qu’évidentes. Il a du tir, il est bon en un contre un. Zuzo est également capable de prendre des décisions importantes dans le jeu. Il est encore jeune, mais le potentiel est là. En plus, il a déjà en lui certaines qualités de leader. En résumé, on pense qu’il a un très beau potentiel. Sa polyvalence est un atout. Ce qu’il y a de super avec lui est qu’il peut jouer à pas mal de postes. Pour un coach, c’est une donnée importante ».
« Le talent le plus prometteur de sa génération »
L’ancien demi-centre international suédois confirme à travers le renfort de Zuzo cette volonté du club de miser sur la jeunesse :
« On l’a fait venir à Nîmes, comme on le fait avec de jeunes autres joueurs français talentueux. On veut les faire progresser afin qu’ils soient parmi les meilleurs du championnat et des éléments essentiels de notre équipe. Et pourquoi pas, dans le meilleur des cas, les faire intégrer l’équipe de France. C’est notre souhait pour Zuzo comme pour d’autres. A travers son recrutement, on prouve qu’on veut jouer la carte de la jeunesse. A Nîmes, on recherche le savant mélange entre la jeunesse et l’expérience. On veut que les plus jeunes apprennent des anciens ».
Avec le départ de l’omnipotent Ahmed Hesham pour Montpellier, la pression ne risque-t-elle pas d’être accrue sur ce jeune demi-centre de seulement 18 ans ? L’entraîneur de Nîmes temporise.
« Je ne pense pas qu’il ait tant de pression que cela sur les épaules. Ou si tel est le cas, il est de mon devoir de la lui faire moins ressentir. Il sera dans son rôle, mais il ne devra pas tout faire non plus. Il sera important de le placer dans un processus de progression ». On n’a absolument aucun doute là-dessus. D’autant que le dénommé Zuzo a de sacrées qualités à faire valoir.