jeudi 25 avril 2024

Un Ukrainien et un Russe unis derrière le Chartres Métropole Handball

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Avec l’Ukrainien Sergiy Onufriyenko et le Russe Sergey Kudinov, le club d’Eure-et-Loir prône la cohésion pour le bien du collectif. Et ça marche !

Les hostilités sur les parquets n’étaient pas terminées au moment de notre bouclage, mais Chartres était bien ancré en milieu de classement. L’occasion pour l’entraîneur Toni Gerona de dresser le bilan :

« On a perdu certains matches qu’on devait gagner en début de saison. La mayonnaise a eu du mal à prendre. Certains joueurs de la base arrière ont eu besoin également d’un temps d’adaptation. Certaines blessures ne nous ont pas aidés non plus. Cela nous a un peu diminués. Certains joueurs étrangers ont aussi vécu leur première expérience à l’étranger (Groselj par exemple, Ndlr). Ils ont depuis gagné en expérience. L’équipe a gagné en constance et solidité dans son jeu. Même si on a perdu à Nantes (36-40, 21ème j., Ndlr) ou à Nîmes (34-39, 23ème j, Ndlr), on a rivalisé avec ce genre d’équipes pendant 55 minutes. »

Une nouvelle salle de 4 000 places

Dans quelques mois, un événement va activer l’évolution du club. « L’arrivée de la nouvelle salle prévue dans un an, en fin de saison 2022/2023, va changer beaucoup de choses. Cela va nous faire passer de 1500 à 4000 spectateurs par match. Le club va devoir profiter de cette opportunité pour améliorer pas mal de paramètres. La partie sportive, mais pas seulement. Toute l’organisation du club. On veut le pérenniser dans l’élite. Avec cet espoir d’aller chercher l’année prochaine ou celle d’après cette possibilité de pouvoir lutter pour une place européenne ».

Dans cette attente, le club s’est focalisé sur le recrutement à venir. Outre Aleksa Kolakovic (demi centre serbe de Saint-Raphaël), d’autres recrues seront Chartrains la saison prochaine :

« Il y a aussi Vadim Gayduchenko de Saint-Raphaël (arrière gauche biélorusse, Ndlr) qui va nous rejoindre. Yanis Busselier (arrière droit, Ndlr) arrive lui de Chambéry. Abutovic (arrière gauche serbe de Rhein, Ndlr) débarque, lui, avec toute son expérience. Il est très solide. Il va beaucoup nous apporter défensivement. Ce recrutement démontre qu’on fait venir pas mal de joueurs d’expérience. Les gens ont parfois tendance à oublier que même un Sergey Kudinov n’en est qu’à sa 4ème saison dans l’élite. »

« Alors même si certains de nos joueurs ont un certain âge, cela ne veut pas dire non plus qu’ils ont forcément un vécu colossal dans notre championnat. Avec ce recrutement, on voudra se rassurer en espérant que les automatismes viendront rapidement afin qu’on soit performants dès le début de saison ».

« Ils sont parfaitement capables de faire la différence entre la politique et le sport »

De Kudinov parlons-en. C’est un arrière gauche russe de 30 ans. Il vit au jour le jour avec Sergiy Onufriyenko (ex-PSG, Aix…), arrière droit ukrainien de 37 ans. L’entraîneur espagnol explique la vie de ces deux sportifs depuis le début de la guerre en Ukraine :

« La situation actuelle et la guerre font que ce n’est pas facile pour ces deux joueurs, surtout pour Onufriyenko qui a de la famille en Ukraine. Et ce même si son frère et sa mère sont en France. Mais, franchement, au quotidien, cela se passe très bien. Ils sont proches. Ils arrivent toujours ensemble à l’entraînement. Ils sont toujours ensemble à l’échauffement. Ils sont toujours ensemble dans les chambres à l’hôtel. Ce sont deux mecs extraordinaires. Ils sont parfaitement capables de faire la différence entre la politique et le sport. »

« Nous tous au club essayons de les aider dans ces moments très compliqués à gérer. Onufriyenko n’a jamais cherché à rentrer dans son pays. Mais c’est pour cela qu’il a fait venir sa famille ici, qu’il a fait de nombreuses collectes de dons avec le club et la ville de Chartres. Il sent que c’est ici qu’il peut aider le plus ses compatriotes. Quant à Kudinov, il porte les couleurs de la sélection russe. Ce n’est pas une situation facile à vivre non plus pour lui. Face à cette situation, il n’a pu jouer des matches de barrages avec son pays. Alors il redouble d’efforts et travaille. On attend évidemment tous que la guerre finisse. A ce moment-là, la normalité reprendra le dessus ».

D’ici là, le C’CMHB fait bloc. Gagne ensemble et perd ensemble. Avec son Russe et son Ukrainien missionnés dans un combat commun.

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