vendredi 19 avril 2024

Valentin Porte (MHB) : « Arrêtons de nous mentir ! »

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Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

Après une année mitigée, le capitaine du Montpellier Handball, Valentin Porte a préféré lâcher le brassard en Bleus, repart avec l’envie de redonner un élan vertueux à son équipe. Entretien pour Le Quotidien Du Sport et Handball magazine.

Comment allez-vous ?

Tout va bien. On a pu repartir pour une nouvelle saison après une coupure qui a fait du bien. On a profité de la préparation pour recueillir des indices sur l’état de forme. Maintenant, il fallait confirmer en match officiel. La compétition reste la seule vérité, mais les voyants sont pour la plupart au vert. Toutefois, on sait qu’il reste encore beaucoup de travail devant nous et de nombreux mois de compétition.

Qu’attendez-vous de cette saison ?

Il faut que l’on arrête de se mentir et de se cacher. Il suffit de prendre les trois-quatre dernières saisons pour constater que cela ne sert à rien d’annoncer des objectifs élevés et l’envie de viser le titre. Ça ne sert à rien. On a fini sans titre ! On n’a rien gagné ! A un moment donné, il faut aussi arriver avec de l’humilité. Ok, on en est là aujourd’hui. Comment peut-on réagir ? On va le faire avec de l’humilité. On veut avancer sobrement pour se concentrer sur des objectifs différents, qui nous amèneront vers cette ambition qui est toujours en nous. Mais on va prendre le problème différemment aujourd’hui.

Fallait-il passer par ce constat pour recréer un groupe, un élan et même une genèse ?

Je l’espère. Ce serait bête de ne pas se servir de l’expérience douloureuse et décevante de la saison dernière (4ème, Ndlr) pour finir avec les mêmes incertitudes et les mêmes doutes. Il faut savoir se prendre en mains pour aller mieux et guérir. C’est chose faite par le staff et tout le groupe. Il y a eu un gros travail de fait. Les langues se sont déliées. Il y a eu une mise au point importante. Maintenant, il faut bien s’en servir pour ne pas répéter les mêmes erreurs.

Quand on est Montpellier, est-ce simple de faire entendre que l’on souhaite repartir sur des bases saines ?

Il faut faire un énorme travail mental et psychologique. C’est la base de notre sport. Cela permettra d’amener du jeu et des résultats. C’est le plus dur à reconstruire. On n’y est pas encore. Il fallait le reconstruire rapidement pour repartir sur des bases saines. Une fois ce socle solide acquis, on pourra avancer et voir où cela nous mène.

 « La flamme est toujours là »

En tant que capitaine, comment comptez-vous aider à repartir de l’avant ?

J’ai déjà bien entendu le discours du staff et du club. Je suis d’accord avec. Mon rôle est de le garder en tête et de le rappeler à ceux qui auront tendance à l’oublier. Maintenant, je ne peux pas tout faire. Je vais avoir besoin de relais et d’une prise de conscience collective. Il faudra que l’on pousse ensemble et que l’on fasse tous un peu plus individuellement pour amener une nouvelle force collective et mentale. On va vivre une saison costaude avec des équipes en place et redoutables.

Comment jugez-vous votre évolution au fil des saisons avec cette même envie de vous surpasser ?

Tant que j’aurai envie, ça ira (sourire). Le jour où je ne l’aurai plus, cela annoncera sûrement le début de la fin. J’évolue. Tout comme le temps, les jeunes joueurs et les mentalités. J’ai toujours cela en moi. De donner mon maximum et de gagner. Ça reste dans un coin de ma tête. J’ai toujours la flamme au fond de moi. Si tout le monde avait cette même petite flamme, ça irait encore mieux. Je veux bien en filer à tout le monde et même mettre le feu à tout le monde, dans le souci de progresser et de retrouver le haut niveau.

Le fait d’avoir les JO 2024 à l’horizon aide-t-il à maintenir cette exigence au quotidien ?

On a sûrement cela dans un coin de notre tête, mais c’est loin. Il y a tellement de choses à vivre avant que ce soit en club ou en équipe nationale. Je vais prendre les problèmes les uns après les autres. Deux ans, c’est encore long, surtout dans le sport de haut niveau. J’ai des rôles différents. Je dois rester moi-même. C’est ma force. Même si ce n’est pas toujours simple. Je ne vais pas changer non plus. Le naturel revient toujours au galop (sourire).

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