Devenu depuis cet automne le nouveau capitaine de l’équipe de France, Valentin Porte ne compte pas changer sa façon d’être. Bien au contraire, le Montpelliérain continue d’avoir faim de trophées et de victoires, aussi bien en club qu’en sélection. Il s’est livré pour Le Quotidien du Sport et Handball magazine.
Comment jugez-vous votre début de saison ?
Ce n’est pas le début rêvé. Je suis rentré blessé. J’ai repris pour me recasser le doigt. J’ai eu du retard à l’allumage. L’équipe performe quelques fois et d’autres moins. Ce n’est pas un grand début de championnat. Je suis de retour, mais je peine à me remettre en route.
Pensez-vous que vous subissez les conséquences du rythme que vous avez connu la saison dernière avec les Jeux Olympiques ?
Physiquement, je ne peux pas dire cela. J’avais surtout envie de reprendre la compétition en revenant des JO. J’avais hâte de reprendre avec mon club. Ce sont surtout mes deux blessures qui m’ont cloué pendant plus de deux mois. Quand on sort d’un truc, on peut faire n’importe quel sport, c’est difficile de retrouver le rythme. Je ne suis pas encore à 100%. Je repars de l’avant. C’est à moi de travailler pour retrouver mes sensations. J’en ai conscience.
« Une belle pression en plus »
L’idée est-elle de finir l’année en boulet de canon avant de penser aux prochaines échéances ?
Les semaines qui vont arriver seront importantes. Ce sera très compliqué. On s’est replacé derrière les équipes de tête. Maintenant, c’est à nous de faire le boulot pour assurer cette place dans le bon wagon. Heureusement, on a notre destin entre les mains.
Un championnat qui ne vous autorise pas de nouveaux faux pas !
C’est génial. Tout sportif, c’est ce genre de championnat que l’on aime. Il n’y a rien de sympa à voir une équipe dominer le classement comme Montpellier le faisait auparavant. Aujourd’hui, même si Paris est un peu devant, derrière tout le monde fait un faux-pas ou deux. Tout le monde peut prendre des points chez les autres. Il n’y a pas de matches faciles. C’est génial. On est obligé de rester sur le sportif H-24. On se doit d’être à 200 %.
En démarrant votre carrière, auriezvous imaginé devenir le capitaine de l’équipe de France ?
Non, jamais (sourire). Ce n’était pas un objectif. Je ne connais pas beaucoup de sportifs qui s’imaginaient comme capitaine de l’équipe de France. Mon rêve était d’être professionnel. J’ai eu cette chance. Après, c’était intégrer l’équipe de France. J’ai réussi à y être. Le capitanat, non, pas un instant. C’est un grand honneur que le staff et mes coéquipiers me donnent. Aujourd’hui, c’est une grande chance. Je le conçois. J’espère faire maintenant mon boulot du mieux possible.
Valentin Porte a l’expérience du capitanat à Montpellier
Comment s’est passée votre nomination ?
On me l’a proposé. J’ai demandé du temps pour réfléchir. Ce n’était pas quelque chose que j’allais accepter ou refuser sur le moment. Ça reste une grande décision à prendre. Il fallait peser le pour et le contre. Je suis ensuite revenu vers Guillaume (Gille) et je lui ai dit que j’étais prêt.
Les JO, une compétition unique
Quel genre de capitaine êtes-vous ?
Je ne suis pas du genre à gueuler tout le temps et à parler sans cesse. Je le fais quand il le faut, s’il le faut. Puis, je reste un joueur de l’équipe comme un autre. Par mon rôle, je veux simplement transmettre les valeurs que l’on m’a données plus jeune. Les titres viendront si l’on met les bons ingrédients. Mais je suis confiant, on possède les meilleurs joueurs à chaque poste. On doit tous tirer dans le même sens.
Avez-vous savouré la victoire et la compétition malgré les contraintes sanitaires ?
Je me suis régalé quand même. Tu préfères jouer devant du public mais, après une saison sans public, c’est triste à dire, mais on était habitué (sic). L’ambiance des JO reste spéciale, notamment dans le village. Mais je suis content de retrouver les gens. On prend plus de plaisir dans une salle qui crie ton nom et qui supporte son équipe. Mais il fallait passer par là pour revivre ces bons moments.