En 2021, Greg van Avermaet est venu renforcer la colonie belge d’AG2R-Citroën. Il a également retrouvé en France l’un de ses meilleurs amis ; Oliver Naesen. En ce début de saison, les deux complices ont accepté de se livrer.
Vous souvenez-vous de votre première rencontre ? Comment est née votre amitié ?
Oliver Naesen : « J’étais coéquipier avec son cousin Mathias. Il m’a proposé d’aller rouler avec lui et Greg, on a fait un week-end VTT. C’était un honneur de courir avec lui car j’étais un jeune coureur. On s’est recroi[ 60 ] sé quelque temps plus tard en course et on a construit notre amitié. »
Greg van Avermaet : « C’était en 2011 si je ne dis pas de bêtises. Mon cousin m’a demandé s’il pouvait venir avec nous. Je ne le connaissais pas, mais quand il était dans ma roue je l’observais et je me disais : « Il est pas mal ce
jeune, il a de belles qualités ». Lorsque je l’ai retrouvé dans le peloton, je n’ai pas été surpris. On a rapidement sympathisé car on partage les mêmes valeurs. »
La présence d’Oliver dans l’équipe a-t-elle été prépondérante pour la signature de Greg en 2021 ?
O.N. : « On est voisins, on s’entraîne souvent ensemble. Son équipe CCC s’arrêtait. Il m’a dit que AG2R-Citroën voulait le recruter, je lui ai bien sûr dit qu’il était le bienvenu. J’étais super heureux de pouvoir courir avec Greg et c’était en plus une super recrue pour l’équipe. »
G.VA : « Oui bien sûr. Je le connais bien, j’étais content que l’on puisse courir ensemble. »
« Je ne le connaissais pas, mais quand il était dans ma roue je l’observais et je me disais : « il est pas mal ce jeune, il a de belles qualités » » (Van Avermaet)
Quelle est sa qualité que vous aimeriez avoir ?
O.N. : « Son côté cool. Il sait parfaitement gérer la pression, même si à l’intérieur ça doit bouillir parfois il ne montre pas grand-chose. »
G.VA : « Sa gentillesse, il est toujours positif. C’est aussi un garçon qui est très ouvert aux autres. »
Et son défaut que vous êtes content de ne pas avoir ?
O.N. : « Parfois, il veut trop en faire. Il peut être maniaque en voulant trop bien faire les choses. »
G.VA : « Il est parfois un peu trop sérieux, trop professionnel aussi. C’est important de l’être, mais lui c’est poussé à l’extrême. Il lui arrive aussi de douter. »
Vous possédez un beau palmarès. Parmi tous ces succès, lequel est le plus beau à vos yeux ?
O.N. : « Le championnat national sans hésiter. C’est un souvenir à vie. Les petits liserés sur le maillot, le trophée, le maillot, tout est inoubliable. »
G.VA : « Ma victoire aux JO en 2015. C’est une course particulière dans le calendrier car elle a lieu tous les quatre ans. En plus, à Rio, il y avait une atmosphère vraiment particulière. »
Quel est son résultat qui vous a le plus marqué ?
O.N. : « Sa victoire aux JO. On avait organisé une fête de famille pour suivre la course sur écran géant. J’étais le seul qui n’y croyait pas vu le parcours, je suis content qu’il m’ait fait mentir. Cela reste un magnifique souvenir. » G.VA : « Son titre de champion de Belgique sur route en 2017. Un titre important pour lui. Quand on est champion de son pays, c’est au-dessus de beaucoup de titres. »
Y’a-t-il une course qui vous fait plus rêver qu’une autre ?
O.N. : « Sans hésiter le Tour des Flandres. »
G.VA : « Le Tour des Flandres aussi. »
« J’ai suivi son titre olympique sur écran géant » (Naesen)
Quel est le potentiel de l’équipe pour 2022 ? O.N. : « On veut faire aussi bien qu’en 2021 ou alors mieux. On a été présent tout au long de l’année, c’est une fierté. »
G.VA : « Il est énorme car on a de nombreux jeunes talentueux comme Benoit (Cosnefroy) ou Aurélien (Paret-Peintre). Le groupe est diversifié avec des coureurs de classiques, de chronos comme Bob Jungels ou de grands Tours avec Ben (O’Connor). »
Sur le plan personnel, vous restez sur une saison mitigée, quels sont vos espoirs pour 2022 ?
O.N. : « Les classiques comme d’habitude, notamment le Tour des Flandres, le championnat national aussi. »
G.VA : « J’avais bien débuté la saison, j’ai eu plus de mal par la suite même si parfois je ne suis pas passé loin de la victoire. J’ai été déçu du Tour de France et des JO. Pour cette nouvelle saison, les objectifs sont les mêmes avec les classiques, le Tour qui est important pour l’équipe et éventuellement les championnats du monde. »
Vous êtes tous les deux trentenaires. Avezvous déjà commencé à préparer votre reconversion ?
O.N. : « Je n’ai rien planifié. J’y pense parfois car j’ai dépassé la trentaine. Je veux courir le plus longtemps possible. Je n’ai aucune idée de ce que je ferai après ma carrière, j’ai arrêté les études après le bac afin de me consacrer au cyclisme, je n’ai pas de plan B. »G.VA : « J’y pense un peu, mais je n’y suis pas encore. J’ai encore beaucoup d’ambition pour gagner des courses, je ne sais pas quand j’arrêterai, mais j’aimerais travailler dans le cyclisme avec les jeunes ou comme organisateur de courses. »