dimanche 26 janvier 2025

Vendée Globe : le « Roi Jean », l’homme qui parle à Neptune et Eole

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Jean Le Cam participe à sa sixième édition du Vendée Globe, un record de plus pour celui que l’on surnomme « le Roi Jean », qui vient de passer l’équateur pour la 8ème fois de sa carrière. 

Né à Quimper, le Breton devient rapidement un navigateur chevronné, à la barre de l’Armagnac familiale. Et le skipper de Tout commence en Finistère – Armor-Lux commence à briller dès son plus jeune âge. Le Breton participe, avec son père, à ses premières régates à 14 ans seulement. Mais sa carrière professionnelle décolle véritablement dans les années 1980, lorsqu’il participe à la révolution des multicoques aux côtés d’Éric Tabarly, en devenant deux fois consécutivement, en 88 et 89, champion du monde de Formule 40.

Le Vendée Globe, une histoire d’amour

Le tour du Monde occupe une place particulière dans le cœur de Jean Le Cam. Sa première participation remonte à 2004, où il termine deuxième à un peu plus de sept heures du premier après 87 jours de course. Depuis, il a bouclé quatre éditions sur cinq, toujours dans le top 10, démontrant une régularité et une endurance remarquables. 2024/2025 sera probablement sa première édition hors du top 10, lui qui est actuellement 16ème à un peu plus de 10 000 kilomètres de l’arrivée et qui vient d’honorer dignement son passage de l’Equateur. 

Sur le site officiel du Vendée Globe, le marin chevronné, plutôt épargné par la météo,  en a dit plus. « Il ne faut pas oublier que j’ai fait l’offrande à Neptune (ndlr : le Dieu des eaux vives) d’un Saint-Julien de 2016 à mon passage de l’équateur. Et Éole (ndlr : le maitre et le régisseur du vent dans la mythologie grecque) est un grand copain de Neptune. Si tu ne donnes pas de la piquette, ça finit par payer ! Je ne vais pas me plaindre : depuis la descente de l’Atlantique, je suis assez constant. J’ai peut-être un peu de chance aussi depuis le passage du cap Horn. Le grand bonheur, c’est quand j’ai progressé sous les Falklands, mer plate avec du vent en voyant l’horizon. C’est ce dont tu rêves tout le temps quand tu es dans les mers du Sud ».

Un regard critique sur son sport

Pour sa sixième participation, Le Cam a opté pour un bateau à dérives plutôt qu’à foils, allant à contre-courant de la tendance actuelle. Ce choix reflète sa philosophie : privilégier la fiabilité et l’expérience plutôt que la pure performance. « Ce qui intéresse les gens, c’est avant tout les histoires que l’on raconte, plutôt que la compétition », affirme-t-il au micro de Franceinfo.

Alors que des grandes puissances mondiales investissent énormément pour que les bateaux s’améliorent technologiquement, il s’inquiète de « l’élitisme complet » vers lequel tend le Vendée Globe, rendant l’accès à la course de plus en plus difficile pour les PME et les jeunes skippers. Lui veut rester compétitif sans dépenser des millions tous les quatre ans, dans un bateau neuf. Mais que ce soit son dernier Vendée Globe ou non, “Le Roi Jean” aura marqué l’histoire de la voile et son immense carrière en restera la preuve.

Loris Demonti

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