Romain Anattasio aurait dû être au minimum moniteur de ski, ou plus sûrement skieur professionnel, mais il a choisi. La mer l’a pris lors de son adolescence.
Rien ne nous prédestine à être un bon marin. Il faut aimer la mer, certes, avoir du talent, mais surtout être passionné. Derrière chaque concurrent du Vendée Globe se cache des destins peu ordinaires. Celui de Romain Attanasio est de ceux qui nous nous surprennent forcément. S’il est né à Paris, Romain Attanasio a grandi dans les Hautes-Alpes, au sein d’une famille de skieurs de haut niveau.
Le drame du golf de Gascoigne…
Mais alors que son destin était tout tracé, c’est pourtant la mer qui le fascine. Adolescent, il découvre la navigation au près de son oncle, lors de ses séjours à Port Navalo, dans le Morbihan. Après avoir fait du dériveur et intégré la section sport études de La Baule, sa persévérance le mène au départ de la Mini Transat, en 1999. Mais cette course, qui est à la classe mini, ce que le Vendée Globe est aux Imoca, a bien failli tourner au drame. Une tempête le surprend dans le golf de Gascoigne et il fait naufrage.
Il en faut beaucoup plus pour le décourager. Trois ans plus tard, « le montagnard » termine deuxième de la Transmanche, puis, une dizaine de grandes courses plus tard (dont une deuxième place lors du Tour de France à la voile, en 2009), il fait son premier Vendée Globe, à l’âge de 39 ans. Il termine 15ème, en un peu moins de 110 jours, puis la Route du Rhum (2018), puis la Transat Jacques Vabre (2019), avant de rempiler pour un deuxième Vendée Globe.
Rendez-vous au Cap Horn, avec Samantha Davies
Cette fois, il se classe 14ème, mais surtout, gagne 20 jours sur sa précédente participation. L’idée d’aller toujours plus vite le pousse à acquérir LALIZIA II, l’Imoca qui a permis à Boris Hermann de terminer 5ème en 2021. Rebaptisé FORTINET-BEST WESTERN, le bateau est préparé pour lui permettre de viser le Top 10.
Au dernier pointage, le « skieur des mers » est 14ème, un peu plus de 400 milles nautiques derrière la britannique Samantha Davis (INITIATIVES-COEUR), qui n’est autre que la mère de son fils, Ruben. Les deux navigateurs se sont rencontrés au début des années 2000, ont eu un fils, aujourd’hui âgé de 13 ans, puis ont pris des routes différentes. Mais quand on a la course au large dans le sang, toutes les routes mènent au Cap Horn et c’est presque ensemble qu’ils s’apprêtent à le passer…