samedi 20 avril 2024

Vente de l’OM, le vrai du faux…

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Le rachat de Newcastle par un fonds d’investissement d’Arabie Saoudite ne peut-il être qu’un préalable à d’autres rachats de clubs, parmi lesquels l’OM serait évidemment une cible de choix ? Si, officiellement, McCourt n’est toujours pas vendeur, en coulisses, les négociations vont bon train pour valoriser un club qui n’a pas vocation à rester longtemps sous pavillon américain. Alors, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?

Il n’en démord pas. Sur sa chaîne Youtube, le journaliste Thibaud Vézirian ne cesse de répéter que le rachat de l’OM par des fonds saoudiens est sur les rails. Que l’annonce ne va plus tarder. Que la meilleure preuve de ses affirmations vient de Newcastle où le PIF (Public Investment Fund) a racheté les Magpies, première acquisition d’une grande offensive qui tend à faire de l’Arabie Saoudite un sérieux concurrent à ses deux meilleurs ennemis du Golfe, le Qatar et les Emirats Arabes Unis.

> Pascal Boniface : « Les Saoudiens à l’OM, ça aurait du sens »

Les responsables du PIF, son gérant Mohamed bien Salman. Par ailleurs prince héritier et vice-premier ministre et ministre de la défense de son pays. Ils se seraient en effet décidés à investir dans plusieurs pays européens. Coïncidence ou pas, début novembre, les U19 de l’OM ont participé à un tournoi en Espagne, proche de Salou en Catalogne, organisé par une bourse de l’Arabie Saoudite, un pays qui ne cesse de se rapprocher et de montrer des signes d’intérêt pour l’OM.

Dans la rivalité qui ne cesse de grandir entre le Qatar et l’Arabie Saoudite, ces derniers semblent vouloir passer la vitesse supérieure (voir l’interview de Pascal Boniface).

Les Saoudiens en pôle ?

Avec l’intérêt pour le club phocéen, confirmée par le quotidien espagnol As, le média italien Libero fait de l’Inter Milan une autre cible pour mettre un pied en Serie A. En Angleterre, une fois le choc des Magpies digéré, les médias annonçaient même le montant du prix que serait prêt à payer le PIF pour le club phocéen 475 M€ pour monter une galaxie comparable au modèle de Manchester City avec ses clubs satellites.

En 2020, selon la presse italienne, des négociations ont bien eu lieu entre Frank McCourt et des investisseurs privés dirigés par Al Walid Bin Talal, qui portaient aussi sur le stade Orange Vélodrome.

Mais, à défaut de s’entendre sur le prix, les deux parties avaient cessé tout dialogue, le propriétaire américain de l’OM serait trop gourmand, pas satisfait des 400 M€ proposés par l’acheteur saoudien. L’information a été révélée par le média italien, TMW, dont le propriétaire, Tarak Ben Ammar, est aussi copropriétaire d’Italie Sport Communication, la société qui gère Sportitalia avec un certain…

Al Walid Bin Talal. Selon TMW, l’achat du Vélodrome était l’une des conditions du rachat du club, impossible donc en l’état même si, depuis, le nouveau maire de Marseille a ouvert la voie à un possible désengagement des collectivités.

Henrique directeur sportif, Beckenbauer comme Président ?

A en croire le média italien, le projet semblait bien avancé avec Antero Henrique comme directeur sportif et Franz Beckenbauer comme président ! Pourquoi pas.

Tout est possible possible quand on dispose de moyens financiers illimités… et, surtout, quand le modèle économique proposé par McCourt depuis cinq ans, largement lié à la présence régulière en Ligue des Champions, et à l’augmentation des droits télés, ne correspond plus avec une réalité qui éloigne insidieusement l’OM de la principale source de financement européenne.

Parce qu’il en est conscient, McCourt ne ferme aucune porte, surtout pas celle d’une vente avec plus-value qui lui permettrait de sortir par le haut d’un milieu du soccer où il est arrivé comme un cheveu sur la soupe.

S’il n’a pas encore lâché le morceau, refusant notamment les approches de Mohamed Ajroudi en juillet 2020, c’est qu’il pense qu’il peut encore valoriser son club bien au-delà des 232 M€ proposés par l’homme d’affaires franco-tunisien et profiter indirectement de la rivalité entre les trois pays du Golfe qui animent le marché des clubs de foot.

Après avoir dépensé 50 M€ pour racheter l’OM, avoir investi plus de 250 M€, il a la possibilité de réaliser un gros coup. C’est son souhait, une perspective qui renforcerait sa légende, celle d’un homme d’affaires qui avait réussi à vendre les Dodgers 2 milliards de dollars en 2012, huit ans après les avoir achetés 430 millions, et avoir rénové le stade.

L’OM vers une nouvelle vente dans quelques mois

De la Californie à la Provence, de Los Angeles à Marseille, il est dans les temps… Le problème n’est plus de savoir s’il veut vendre, mais bien à combien il est prêt à lâcher le club. Ses premières estimations, proches de 600 M€, semblaient utopiques, mais de bonne guerre pour entamer des discussions et envisager une vente.

Le calcul de McCourt est simple : avec un capital qui est désormais de 248 M€, auquel il ajoute les 250 M€ dépensés depuis son arrivée, et les actifs représentés par la Commanderie et l’effectif, il tombe à 600 M€.

Pour calculer combien vaut vraiment l’OM, en l’absence de valorisation boursière et d’actifs immobiliers importants (le Vélodrome appartient toujours à la ville), les acteurs du marché s’appuient souvent sur l’Observatoire du Sport Business qui souligne les chiffres d’affaires, y incluent les résultats du club sur les cinq dernières saisons, le montant des droits TV, la valeur de l’effectif, sa dimension populaire, etc.

Ainsi calculée, en août 2020, avant le fiasco Médiapro, la valeur de l’OM était estimée à 232 M€ (3ème club français derrière le PSG, 1,838 milliard, et l’OL à 525 M€). On est évidemment loin des 50 M€ qu’il a dépensés pour succéder à Margarita Louis-Dreyfus en 2016… A cette époque, c’est la banque Rothschild qui avait été discretemennt mandatée fin 2015, un an avant la vente effective, avec un prix de départ de 100 M€.

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