Les contacts, bien réels, entre l’Arabie Saoudite et Monaco remettent-ils en cause la possibilité de voir l’OM tomber entre les mains du PIF (Fonds Public d’Investissement) ? Lassés par les atermoiements de McCourt, les Saoudiens auraient désormais jeté leur dévolu sur le club de la Principauté, officiellement, lui, en quête d’un repreneur.
A moins qu’il ne s’agisse d’un coup de bluff pour pousser le propriétaire de l’OM à se dévoiler enfin. L’Arabie Saoudite à l’OM, « ça aurait forcément du sens, nous disait dernièrement Pascal Boniface directeur de l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), à condition que McCourt soit vendeur ce qui n’est toujours pas le cas. Mais, au moins, sait-il que le jour où il voudra vendre, il n’aura aucune difficulté car les Saoudiens continuent de surveiller le dossier de près et n’ont pas de limites financières. »
Et inlassablement, le journaliste Thibaud Vézirian d’annoncer que le deal est déjà réalisé, et que les deux parties attendent le bon moment avant de l’annoncer. Frank McCourt et Pablo Longoria ont beau démentir, évoquer des tentatives de déstabilisation, rien n’y fait, notre collègue ne lâche pas le morceau, depuis mars 2021, il persiste et signe à chacune de ses publications sur les réseaux sociaux.
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McCourt va t-il vraiment céder l’OM ?
Sans réellement savoir s’il s’agit des mêmes interlocuteurs, sa thèse a pourtant été fragilisée par l’annonce de négociations en cours, confirmées par le Prince Albert, entre des investisseurs saoudiens et Dmitri Rybolovlev, le propriétaire russe de l’AS Monaco.
Pour acquérir 70% du club, la transaction s’effectuerait autour des 500 M€… soit dix fois plus que les 50 M€ dépensés par McCourt pour racheter l’OM en 2016 et exactement le même montant investi par l’Américain pour combler régulièrement le passif de son club.
S’il est peu probable qu’une telle somme soit dépensée pour Monaco, elle ne laisse évidemment pas McCourt insensible, lui qui n’a pas vocation à rester beaucoup plus longtemps dans un club qui ne lui rapporte rien. On connait son passé avec les Dodgers, on sait qu’il n’aura aucun scrupule à vendre au plus offrant.
Pour l’heure, les investisseurs saoudiens sont les mieux placés, après avoir racheté Newcastle, pour s’offrir une vitrine XXL en France, et concurrencer leur meilleur ennemi, le Qatar. Ils sont surtout ceux qui peuvent lui permettre de faire la meilleure plus-value, ce qui était son but premier lorsqu’il a débarqué sur la Canebière. Huit ans après, l’échéance n’a jamais semblé aussi proche.
« Il n’y aurait que des avantages à passer sous bannière saoudienne… »
D’abord parce que la méthode McCourt n’a pas permis à l’OM de franchir un palier, à peine de se maintenir parmi les meilleurs clubs français. Depuis son arrivée, le club n’a rien gagné, se contentant d’une finale de Ligue Europa en 2018, d’une finale de Coupe de France en 2020 et de deux qualifications pour la Ligue des Champions.
En découvrant la réalité d’un business sportif à l’européenne, l’homme d’affaires américain a aussi touché ses limites. Il sait qu’il n’aura jamais les moyens de rivaliser avec les meilleurs clubs continentaux.
Les soubresauts qui ont fait fuir Marcelino et poussé Longoria dans les cordes en début de saison n’ont fait que le convaincre un peu plus qu’il n’avait pas d’avenir dans le football à Marseille où il ne vient quasiment plus jamais.
La question est moins de se demander s’il va vendre que de savoir quand il va enclencher le processus. Il est clair qu’il attend le bon moment, qui pourrait être une qualification, toujours possible, pour le Ligue des Champions en fin de saison qui valoriserait encore davantage le club. Dans l’entourage marseillais, plusieurs personnalités ont été approchées pour étudier cette perspective, de Julien Fournier, l’ancien dirigeant du club ainsi que de l’OGC Nice, à Didier Poulmaire, l’avocat qui avait accompagné les premiers pas de McCourt à Marseille.
L’OM comme Newcastle ?
Pour le géopoliticien… et supporteur de l’OM, Pascal Boniface, qui a longtemps travaillé avec Pape Diouf sur Marseille, « si aujourd’hui, tous les supporteurs marseillais sont partagés, entre la peur de perdre leur identité et celle de gagner en compétitivité sur le marché des transferts, et pouvoir enfin rivaliser avec le PSG, il n’y aurait que des avantages à passer sous bannière saoudienne. A condition de garder son identité, son ADN. »
Et ne lui parlez pas de prix de vente, car « à l’échelle d’un Etat, ces investissements ne représentent pas tant que ça. Dans la société mondialisée actuelle, quel meilleur moyen d’exister sur la carte du monde que de racheter un club de foot ? Ça fait partie de leur politique de développement pour un futur sans pétrole », mais avec l’OM dans son arsenal de softpower !