
La coupe du monde des clubs va embarquer les vainqueurs des championnats dans un nouveau voyage. L'occasion pour les clubs de grossir la caisse des recettes sans forcément demander des vacances à leurs stars. À l'heure où le modèle NBA s'impose à tous, ne faut-il pas tout de même y mettre un frein ? Les cadences infernales sont contraires à la performance.
Ce sont les vacances où presque pour tous les clubs de la planète. Sauf pour 32 d'entre eux. Après une saison qui a vu l'UEFA proposer deux matchs supplémentaires en phase de Ligue. Voilà que les finalistes que sont l'Inter et le PSG vont arriver au bout d'un sprint de 17 matchs. 1 530 minutes de jeu d'une intensité exceptionnelle et qu'il faut remettre le moteur sur le même calibre pour une coupe du monde des clubs de la Fifa. Une coupe du monde qui n'a aucun enjeu sportif si ce n'est de proposer un cachet lucratif pour les clubs.
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Business is Business pour les clubs
Botafogo et John Textor se frottent les mains à l'idée de recevoir d'une compétition de l'argent très frais. Un petit pactole à 50 millions d'euros qui vaut un ticket en Ligue des Champions. Si des clubs sont dans le besoin, c'est aussi l'occasion de nouer des partenariats et de réaliser une pré-saison avant la pré-saison.
Car avec la coupe du monde des clubs, ce sont les tournées estivales pour les grands noms qui ne seront pas à l'agenda cette année. Le Real, le Barça ou même le PSG ne pourront pas enchaîner entre les contraintes de cette nouvelle compétition et les obligations sur les autres continents. D'ailleurs, le club de la capitale pourrait voir son premier match de Ligue 1, saison 2025/2026 (prévu le week-end du 15 août) reporté.
En tout cas, la dotation globale de cette Coupe du Monde des clubs est de 1 milliard d'euros. Avec pas moins de 525 millions de dollars au titre de la participation. Un jolie cadeau fait au club pour épaissir le niveau de la compétition. Car elle est financée par l'Arabie Saoudite qui a engagé sa participation chez DAZN, le diffuseur officiel.
Rien que le ticket d'entrée, il est de 38 millions d'euros. Il faut y ajouter les droits TV et le nombre de victoires obtenues. Une victoire, c'est 2 millions de dollars en poche, 1 million pour le nul. Faut dire que le cachet a de quoi faire saliver.
Pas de pause pour les stars et des championnats handicapés ?
Un été de football jusqu'au 15 juillet, à un petit mois de la reprise des championnats, c'est un calendrier très serré qui attend les clubs. De fait, elle pose la question de la participation des stars sur les matchs amicaux. Le Real Madrid comme le Barça vont décaler la reprise de leurs cadres et donc tronquer leur début de championnat. Un bien pour le mal donc qui ne va pas de paire avec les temps de repos et les reprises progressives que cela demande.
Qu'importe pour les clubs, l'intérêt est ailleurs. Le Real comme tous les grands clubs cherchent à consolider leurs budgets et leur influence dans toutes les sphères du globe.
Une histoire de planche à billets et sur le même modèle que la NBA. Mais le football se trompe de combat en alignant les matchs de football tous les trois jours en moyenne. La performance ne peut qu'en pâtir.
Le jeu d'influence de la FIFA face à l'UEFA
Au petit jeu des calendriers, la FIFA prend un net avantage sur son duel à distance avec l'UEFA. Car, la coupe du monde des clubs symbolise un duel institutionnel entre deux instances concurrentes et qui n'en finissent plus de se faire la guerre sur le plan mondial. Depuis Michel Platini en réalité, l'UEFA et la FIFA n'ont cessé de se quereller. Et les projets de superLeague avec l'aval de la FIFA ont obligé l'instance européenne à bouger avec un nouveau format de la Ligue des Champions.
Dans cette perspective, il y a clairement une bataille entre Ceferin et Infantino qui a pris une tournure majeure depuis l'avortement de la SuperLeague qu'Infantino pousse en coulisse. Il a fallu une mobilisation des supporters pour arrêter un football qui se déconnecte complètement de son objet social et populaire. A fond sur un modèle NBA, la FIFA veut en réalité diminuer le rôle de l'UEFA quitte à l'absorber dans le temps. Infantino ne s'en privera pas.
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