Après avoir offert le titre au Cameroun en 2017, Vincent Aboubakar réalise une énorme CAN, avec déjà 6 buts en 5 matchs. Une belle reconnaissance, pour un joueur à l’itinéraire pas toujours limpide, qui brille aujourd’hui, mais qui joue en Arabie Saoudite…
Vincent Aboubakar (30 ans) n’a pas toujours eu une carrière facile. Mais aujourd’hui, il est l’atout numéro un pour le Cameroun, qui vise un sacre à domicile. Bien moins connu que ses aînés Samuel Eto’o ou encore Roger Milla, l’avant-centre s’est fait un nom en sélection, en marquant le but victorieux à la CAN 2017 en finale contre l’Egypte, tout en faisant une belle carrière en Europe, mais pas forcément celle qu’on lui prédisait, quand il quittait l’Afrique, il y a déjà 12 ans.
Tout droit venu de Cotonsport Garoua, l’attaquant a fait ses débuts en Europe à Valenciennes, alors en Ligue 1.
Des débuts mitigés avec seulement 15 buts en 81 matchs (sur trois saisons). Peu de temps de jeu et des performances en dessous de ses qualités, son contrat n’est pas renouvelé dans le nord. Alors qu’il aurait pu craquer et retourner au pays, c’est grâce à son agent (Nana), qui s’est chargé de contacter de nombreux clubs français (dont l’OM), que le buteur camerounais signe à Lorient en 2013.
Septembre 2018 : Une rupture des ligaments croisés qui freine son ascension
A peine arrivé, l’entraîneur des Merlus (Christian Gourcuff) le couve comme un père et lui accorde toute sa confiance. Un an et 17 buts avec Lorient plus tard, il rejoint le FC Porto pour 14millions d’euros. Ses débuts sont encore une fois compliqués dans ce grand club portugais où il n’arrive pas à s’imposer, malgré de bonnes performances en League des Champions (13 buts).
En septembre 2018, c’est le coup dur. Victime d’une rupture des ligaments croisés du genou, avec Porto contre Tondela, il sera arrêté pendant de longs mois (198 jours au total) et craindra de ne jamais pouvoir revenir au lus haut niveau. En 2020, c’est au Besiktas Istanbul (qui l’avait déjà accueilli deux ans plus tôt sous la forme d’un prêt) qu’il va rebondir.
Il retrouve toutes ses sensations (15 buts en 25 matchs), avec un doublé coupe-championnat. On peut s’étonner aujourd’hui, de le retrouver en Arabie Saoudite, dans le club d’Al-Nassr, alors qu’il vient tout juste de fêter ses 30 ans (le 22 janvier), et que sa puissance ferait du bien à de nombreux bons clubs européens.
Alors que le record de buts sur une édition de la CAN est détenu par Pierre Ndaye Mulumba (Zaïre) lors de l’édition 1974 (9 buts en 6 matchs), Vincent Aboubakar n’en est plus très loin. Déjà auteur de 6 buts dans cette CAN à domicile, l’attaquant de Al Nassr a déjà battu le record de la légende Samuel Eto’o en inscrivant plus de 5 buts. Le buteur camerounais aura l’occasion ce soir de marquer encore plus l’histoire de son pays, en les qualifiant pour leur septième finale de la CAN. L’attaquant, qui avait délivré tout un pays en 2017, compte bien réitérer l’exploit lors de cette CAN à la maison.
Vincent Aboubakar sur Mohamed Salah : « Il ne m’impressionne pas beaucoup. C’est un bon joueur mais pas au niveau de certains comme Mbappé »
Le capitaine des Lions s’est confié au micro de RFI avant la demi-finale ce soir contre l’Egypte. Il évoque sa complémentarité avec Karl Toko-Ekambi, joueur de Lyon, et auteur de cinq réalisations dans cette compétition. L’attaquant endosse son rôle de capitaine à la perfection : « J’essaie de tirer mes coéquipiers et de montrer la voie. C’est cet état d’esprit qui m’anime, je suis comme ça de nature ». Confiant, il assure qu’il na pas peur de son adversaire du soir, et encore moins de sa star Mohammed Salah : « Il ne m’impressionne pas beaucoup. C’est un bon joueur mais pas au niveau de certains comme Mbappé ». Une déclaration qui lance le match.