samedi 20 avril 2024

Vincent Poirier (76ers de Philadelphie) : « Pas grand monde croyait en moi »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Arrivé en NBA à 26 ans après deux saisons à baskonia, l’international Français Vincent Poirier a accepté de se livrer au jeu des premières fois.

Premier sport

« Le karaté entre 6 et 9 ans. Mes parents m’avaient forcé à faire du sport et j’avais choisi le karaté, mais je détestais ! Je me suis mis ensuite au foot avec mes potes pendant une dizaine d’années puis je me suis rendu compte que j’étais un peu grand et je me suis mis au basket vers l’âge de 17-18 ans quand je suis rentré au lycée et que tous mes potes y jouaient. J’ai bien fait ! »

Premier club

« Bussy-Saint-Georges (en Seine-et-Marne, Ndlr). J’y ai signé en 3ème année cadets. Je n’y suis resté qu’un an. Je faisais 2m10 et ça se remarque sur les licences… J’ai reçu plein de propositions. Je suis allé à l’insep avec les pôles régionaux pendant une semaine. On avait affronté Levallois qui m’a remarqué. »

Premier maillot porté à l’entraînement

« Celui de Dwight Howard au Magic. »

Premier match vu à la télé

« Moi c’était le PSG en foot ! Le seul souvenir basket que j’ai, c’est que j’avais suivi sur l’ordinateur avec mon père un match de Levallois qui devait gagner pour se maintenir. Il n’y avait pas d’images, on suivait l’évolution du score en live ! Si le club avait perdu, il serait descendu et je n’aurais pas pu intégrer la section Espoirs. Il devait y avoir égalité, peut-être même qu’ils perdaient et il y a alors eu un bug dans l’ordi ! Finalement, Chatfield a marqué un 3 points au buzzer et la victoire s’est affichée ! (74-76 à Lyon-Villeurbanne le 10 mai 2011, Ndlr) Sans ça, j’aurais pu rester à Bussy… (sourire) «  

Premier entraîneur qui a compté


« Thomas Drouot (qui était l’entraîneur des Espoirs de Levallois, Ndlr). C’est lui qui a fait le forcing pour me recruter alors que beaucoup disaient que je n’y arriverai pas car j’avais trop de retard. Il a cru en moi, a vu quelque chose que les autres n’avaient pas vue même si je n’étais pas bon, il se forçait à me faire jouer et il m’a permis de devenir pro ! »

Premier titre de Vincent Poirier

« Ça doit être le tournoi Espoirs d’Alençon lors de ma deuxième année (60-50 contre Cholet en 2012, Ndlr). »

Première idole

« Ronaldinho quand il était au PSG. Je regardais des vidéos, j’avais des posters de lui ! Il était trop fort. »

Premier dunk

« Dans mon village à Germantes. A côté de l’école primaire où j’ai grandi, il y avait un terrain et c’est là que j’ai dunké pour la première fois l’été où je suis passé du foot au basket. J’ai réussi du premier coup ! J’ai d’ailleurs retrouvé la vidéo. »

Premier autographe

« Je n’en ai jamais demandé. Je ne suis pas trop groupie ! Par contre, à Baskonia, je voulais demander son maillot à Ante Tomic qui jouait à Barcelone. On s’est rencontré plein de fois en Espagne et à chaque fois c’était intense. Mais j’ai oublié… Moi le premier autographe que j’ai donné, c’était à Alençon. Il y avait des gamins et c’était mon premier autographe. J’étais Espoirs et je travaillais encore ma signature (rires). »

Première interview

« Sans doute dans Le Parisien en Espoirs ou sur le site du club ou alors dans le journal de mon Village. Aujourd’hui, ça fait partie du job. Aux Etats-Unis, les médias sont même dans l’avion avec nous. Au début, mon anglais n’était pas top et je me rappelle d’une interview en Summer League où je ne comprenais pas les questions (sourire). »

Première fois en équipe de France

« La première année où je me suis mis au basket à Bussy, j’ai été appelé en U18. Les autres jouaient tous à Nanterre, Cholet, Chalon ou l’insep. Je faisais un peu tâche… Ils se connaissaient tous. Mais j’étais le plus grand ! Finalement, je me suis blessé au bout de deux jours. Il faut dire que je passais de deux entraînements par semaine à deux par jour ! Ensuite, j’ai dû faire les équipes de France chaque année, les U20, les A’ et enfin les A avec qui j’espère participer aux JO. »

Approche de la NBA

« Mon agent a fait la liaison avec un scout d’Orlando et je suis allé faire la Summer League d’Orlando avec le Magic en 2016. L’année d’après, j’ai fait celle de Las Vegas avec les Nets. J’avais déjà signé mon contrat avec Vitoria, j’y allais pour me tester, pour voir ce que c’était, pour le kif. Je savais que j’avais encore une marge de progression si je voulais prétendre à la NBA. »

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Première fois avec le maillot des Celtics

« J’ai vraiment ressenti quelque chose quand je suis rentré dans le vestiaire avec tous les maillots en demi-cercle et que j’ai vu le mien au milieu. Ensuite, je l’ai enfilé et je me suis dit : « Ça y est, je suis en NBA ! » En ayant commencé le basket à 18 ans, personne n’y croyait ! J’ai gardé deux maillots des Celtics dont celui de la bulle où il y a marqué « égalité » derrière. Je vais mettre chez moi des maillots de toutes les équipes où j’ai joué. Bussy m’a d’ailleurs offert mon maillot de l’époque. »

Premier match en NBA de Vincent Poirier

« Contre les Knicks (le 27 octobre 2019, victoire 118-95, Ndlr). Je n’avais pas beaucoup joué (6 minutes, Ndlr). Les premiers matches, j’étais vraiment stressé. Je tremblais, je m’essoufflais très vite en raison du stress. J’avais à coeur de prouver donc je courrais partout, je voulais tout faire. Je m’étais mis une pression supplémentaire. Je me disais qu’il fallait que je sois bon sinon je n’allais pas jouer.

Et comme je n’ai pas été bon dès le début, c’est ce qui m’a sans doute coûté ma place. Même si tu as un statut en Europe, aux Etats-Unis ils s’en foutent que t’étais le meilleur rebondeur de l’Euroligue. Soit t’es bon, soit t’es pas bon ! Il m’a aussi fallu du temps pour m’adapter au changement de pays et notamment à la nourriture. Ici, c’est très gras. Je sentais mon corps qui était plus lourd, plus fatigué. Cette saison, j’ai décidé de prendre un cuisinier ! »

Premier salaire avec le basket

« En Espoirs 2ème année. Ça devait être 250 euros. La 3ème année, je touchais 1000 euros par mois. J’étais le mieux payé de l’équipe parce que j’avais fait l’équipe de France. C’était la première fois que je gagnais de l’argent. J’étais le roi du monde ! J’achetais tout à crédit. Je faisais le paiement en quatre ou cinq fois. Mais le premier gros cadeau que je me suis fait, c’est quand j’ai signé à Vitoria. J’ai acheté un sac Louis Vuitton. »

Vincent Poirier : « J’essaye de convaincre Rudy (Gobert) de faire un tatouage »

Premier tatouage

« Le premier, je l’ai fait à la mort de mon père (qui est décédé en 2013, Ndlr). J’ai trouvé un tatoueur à Vincennes et j’ai tatoué « My first duty is to make my father proud ». Ce qui veut dire que « mon premier devoir est de faire la fierté de mon père ». J’ai toujours kiffé les tatouages, mais je n’avais pas forcément quelque chose à raconter. Aujourd’hui, j’ai les deux bras de tatoués, les mains et j’ai attaqué la jambe. Je suis en train de finir une fresque sur les Dieux grecs. J’essaye de convaincre Rudy (Gobert) d’en faire un car il n’en a pas. »

Première fois contre Lebron James

« j’ai mis un 3 points, un dunk… Ça doit être un de mes meilleurs matches, un de mes meilleurs garbage time (5 points en 6 minutes pour une victoire 139-107 le 21 janvier 2020, Ndlr). Jouer contre Lebron, c’est quand même impressionnant. Le voir en vrai, faire partie des joueurs sur le terrain avec lui, ça fait quelque chose. C’est une petite fierté. Qui aurait dit un jour qu’on verrait lebron et Vincent Poirier sur le terrain côte à côte… J’ai aussi affronté Dwight Howard ce jour-là ! (qu’il a rejoint cette saison aux Sixers, Ndlr). »

Première fois confondu avec quelqu’un

« C’était à Vitoria. Les gens me confondaient tout le temps avec Toko Shengelia. On avait la même coupe de cheveux et la même barbe. La seule différence, c’est que j’avais des tatouages et pas lui. En NBA, on me confondait à Boston avec Enes Kanter et là j’avais le sum parce qu’il est moche ! (rires) »

Premier surnom de Vincent Poirier

« Vinnie Sex Pants ». C’est la première que j’ai officiellement donc il est assez cool ! (donné par un journaliste de Boston en raison de ses tenues vestimentaires. Depuis, Vincent le décline sur les réseaux suivant les situations, « Vinnie Sex Finger » quand il s’est fait opérer d’un doigt ou « Vinnie Sex Daddy » pour annoncer la naissance de sa fille, Ndlr). »

Première fois papa

« Exceptionnel ! (il est devenu papa début septembre d’une petite Nola, Ndlr) On n’est pas préparé. En plus, elle a accouché dans la salle de bain en 30 minutes ! Je l’ai vécu en facetime car j’étais encore dans la bulle. Ma vie a changé. Tout ce que je fais, c’est en pensant à elle. C’est une source de motivation supplémentaire. J’ai envie qu’elle voit son papa jouer en NBA… »

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