Avant la fin de la saison, Wendie Renard devrait franchir la barre des 500 matchs sous le maillot de l’OL. Celle qui compte déjà 17 titres de championne et 8 Ligue des Champions (+ 10 Coupes de France) veut encore garnir son incroyable CV.
Wendie Renard est un véritable phénomène. Derrière l’immense championne, dont le palmarès en club est jalousé par Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, se cache un destin incroyable. Tout d’abord, sa naissance. La capitaine de l’OL aux 18 titres de championnes avec l’OL (sur 19 saisons avec les professionnelles) et aux 8 Ligue des Champions, est née il y a 34 ans et près de 6 mois à Schoelcher, quatrième commune la plus peuplée de Martinique, baptisée ainsi en 1889 en l’honneur de Victor Schœlcher (1804-1893), initiateur de l’abolition définitive de l’esclavage en France et dans ses colonies.
A 8 ans, le décès de son père
En 1998, alors qu’elle joue déjà au football dans une équipe de garçons, un terrible malheur va la marquer à jamais. Elle a 8 ans quand son père, dont elle très proche, décède d’un cancer des poumons. Un coup du destin qui va forger encore un peu plus son immense caractère de championne. A l’âge de 15 ans, alors qu’elle a intégré le pôle outre-mer du lycée du François, ses qualités physiques et techniques largement au dessus de la moyenne l’a poussent à passer les sélections pour intégrer le centre d’entraînement de Clairefontaine. Stressée par l’éloignement de son ile, qu’elle a quitté pour venir en France, dépaysée… elle échoue aux tests.
Mais le destin s’en mêle. Farid Benstiti, à l’époque entraîneur de l’équipe féminine de l’OL, remarque ses capacités exceptionnelles et lui demande d’intégrer le centre de formation du club du Rhône. Deux ans plus tard, Wendie intègre l’équipe première. A moins de 17 ans, elle fête son premier titre de championne de France en ayant participé à deux rencontres. Dès la saison suivante, elle commence à s’imposer au sein du club n°1 en France et devient petit à petit le pilier de l’équipe qui enchaine 14 titres de suite. Avant de fêter ses 22 ans, elle a déjà remporté deux Ligues des Champions et affiche déjà la promesse de devenir une des meilleures défenseures du monde.
Le « putch » de février 2023
Appelé par Bruno Bini en Equipe de France à 20 ans (en mars 2011), la Lyonnaise ne quittera plus jamais les Bleues, en dehors de l’affaire du « putch » de 2023, qui coutera sa place à Corinne Diacre (en février, Renard, Diani et Katoto annoncent se mettre en retrait de l’Equipe de France tant qu’il n’y aura pas du changement dans la gouvernance de la sélection, avant de faire son retour le 31 mars, après la nomination d’Hervé Renard).
Sans faire de bruit, Wendie Renard vient de prouver qu’elle était une capitaine militante, en brisant l’omerta qui rongeait l’Equipe de France de l’intérieur et qui, entre 2017 et 2021, lui avait valu de perdre son brassard.
L’équipe de France, c’est la grande déception de la carrière de Wendie Renard. En 163 sélections (avant le dernier rassemblement d’octobre) elle doit se contenter d’une participation à la finale de la Ligue des Nations (2024), d’une demi-finale de l’Euro 2022 et d’une 4ème place à la Coupe du Monde 2011 puis aux Jeux Olympiques 2012. Le reste, ce sera beaucoup d’échecs, à l’image de l’élimination prématurée en quart de finale des derniers Jeux Olympiques, comme en 2019 lors de la Coupe du monde aussi organisée en France.
Respect éternel
Le troisième moment fort de la vie de Wendie Renard aura lieu le 13 mai 2023. Ce jour là, l’OL écrase le PSG en finale de la Coupe de France. C’est la 10ème pour la Martiniquaise. Mais c’est surtout l’heure de l’hommage à Jean-Michel Aulas, qu’elle a toujours connu à la tête de l’OL et qui laisse sa place à John Textor. Une sorte de second papa. « Il aura mon respect jusqu’à mon dernier souffle », témoigne la capitaine lyonnaise en zone mixte. Avant d’enchainer : « Aujourd’hui c’est une ère qui se referme, une page qui se tourne. John Textor est arrivé avec ses ambitions et nous, on aura toujours à cœur de gagner, peu importe la personne qui est là.»
Après l’élimination de la Ligue des Champions en demi-finale la saison dernière (par le Barça, qui remportera la compétition), Wendie Renard et les Fenottes sont reparties à la conquête de leur 9ème succès européens de la plus belle des manières. L’OL a remporté ses deux premiers matchs, avant le choc du groupe, le 13 novembre à Rome. Des victoires sur Galatasaray (3-0) et à Wolfsburg (2-0). Avec le but de Wendie Renard pour l’ouverture du score, en Allemagne. Pour montrer la voie.
Comme tous les entraîneurs passés sur le banc, au cours de 18 dernières saisons, Joe Montemurro, le coach australien arrivé cet été, est sous le charme. « C’est inspirant de travailler avec elle. On est heureux de l’avoir avec nous. C’est une leader sur le terrain et en dehors. Comme footballeuse, vous pouvez voir l’influence qu’elle a sur l’équipe. On est heureux de pouvoir compter sur elle ces prochaines années. » Une allusion à la prolongation de contrat de sa capitaine, début septembre, désormais liée au club jusqu’en 2027. Et une question : combien de titres encore à ajouter sur le CV de celle qui dépassera les 500 matchs sous le maillot de l’OL d’ici la fin de la saison ?