A seulement 20 ans, William Saliba s’est imposé dans l’axe de la défense olympienne avec l’expérience d’un vieux briscard. Tout dans son profil de joueur le prédispose à devenir un des meilleurs à son poste. Un futur grand… qu’il est déjà.
Sa technique : « Très bon dans la relance »
« C’est un futur grand du foot français. Balle au pied, il est très bon dans la relance. » L’hommage est de Sampaoli qui a rapidement senti le potentiel d’un joueur capable de relancer proprement. Jeu court, jeu long, il n’y a guère que son pied gauche, qu’il n’utilise que trop rarement, qu’il doit absolument améliorer pour avoir des réponses à toutes les situations.
Sa volonté de perpétuer le jeu et d’assurer sa continuité se concrétise par de constantes prises de risques et forcément quelques erreurs qui, comme face à la Lazio en Ligue Europa, ne sont pas sans conséquences. Erreur de jeunesse ? Plutôt d’appréciation car son intérêt n’est pas de brider son désir d’aller de l’avant plutôt de le conserver pour être encore plus efficace et précis dans ses choix de jeu.
Son physique : « Willie, c’est un monstre ! »
Son mètre quatre-vingt treize en impose à tous les attaquants. Même si sa grande taille doit lui permettre d’être encore plus souverain dans les airs, ce que son jeu de tête encore perfectible ne lui permet pas toujours. Sous des airs de grande nonchalance, sa puissance lui permet de gagner énormément de duels. Sans forcément sortir de sa zone de confort, sans commettre trop de fautes.
Sa capacité à museler Mbappé lors du dernier Classico témoigne d’une grande maîtrise face à l’un des attaquants les plus rapides du moment. Dimitri Payet, qui se frotte depuis dix ans à tous les meilleurs défenseurs centraux du continent, dit de lui : « Willie, c’est un monstre ! » Sampaoli ne jure que par son leader défensif
Son mental : « Il a une grande confiance en lui »
Plutôt timide, qui ne le serait pas en débarquant à 17 ans dans le grand show du foot professionnel du côté de Saint-Etienne. Il ne cesse de gagner en assurance et en confiance. Sa grande régularité dans les performances contraste avec l’instabilité d’un parcours qui l’oblige depuis ses débuts à changer de trajectoire tous les ans.
A force de démontrer sa capacité d’adaptation, son sens des priorités et son intelligence de jeu, qui lui permet d’être aussi à l’aise dans une défense à quatre défenseurs comme à trois avec l’OM de Sampaoli, il a aussi changé de statut et acquis haut la main celui de leader défensif. Il n’est pas pour rien le joueur le plus utilisé par le coach argentin depuis le début de la saison. « Il a une grande confiance en lui » se réjouit son coach.
Sa marge de progression : « Il serait bon qu’il revienne à Arsenal »
S’il n’a pas encore joué en Premier League… ça ne saurait tarder, si l’on en croit Martin Keown, l’ancien défenseur légendaire des Gunners (Daily Mirror) :
« Il est arrivé à un moment difficile où il y a eu beaucoup de managers en peu de temps. Mais il aura une autre chance de prouver qu’il peut jouer en équipe première. Cette saison est importante pour lui, pour montrer quel bon joueur il peut être. Pour le moment, avec l’OM, il se débrouille exceptionnellement bien. Il serait bon qu’il revienne pour amener de la concurrence entre White et Gabriel. »
A Londres, toutes les options étaient envisageables, d’un retour en juin à un nouveau prêt avec option d’achat, jusqu’à une vente sèche sur les bases de 25 à 30 M€.
La qualité des prestations de William ne passe pas inaperçue outre-Manche où, après avoir négligé son potentiel (recruté par Emery, il a été écarté par Arteta), les Gunners prennent conscience que la marge d’évolution de leur jeune « frenchie » est importante.
De Saint-Etienne à l’OM, en passant par Nice, on ne s’impose pas par hasard avec autant d’autorité dans des contextes aussi différents, mais toujours sous la pression. A 20 ans, confirmer sa progression dans un club aussi exposé que l’OM, en Ligue 1 comme en Ligue Europa, ne ferait qu’augmenter ses chances de le voir partir l’été prochain.