Jean-Marc Azzola, en direct de Wimbledon
Le Serbe et l’Espagnol se retrouvent en finale de Wimbledon. L’an dernier Alcaraz avait renversé son illustre adversaire. Mais cette fois « Nole » entend prendre sa revanche pour rentrer un peu plus encore dans les annales du tennis.
Dimanche, va être un jour bien particulier pour le sport espagnol. La Roja va tenter d’aller empocher un nouveau titre de championne d’Europe (après 1964, 2008 et 2012), contre l’Angleterre. Un événement footballistique qui tient en haleine le finaliste de Wimbledon natif de El Palmar : « Cela sera une journée amusante pour les Espagnols, a admis Alcaraz après sa victoire contre Medvedev en demi-finale. Ils vont pouvoir regarder ma finale et celle de l’Euro ensuite. Cependant, je dois d’abord penser à ce que j’ai à faire. On va bien voir ce que cela va donner. En tant qu’Espagnol si je pouvais remporter ma finale et que la Roja s’impose aussi, ce serait évidemment le jour parfait ! ».
Lors de ce tournoi de Wimbledon, avant d’accéder à la finale, Carlos Alcaraz a parfois traversé des phases de turbulences. Cela a été le cas contre Tiafoe au 3ème tour (5/7, 6/2, 4/6, 7/6, 6/2). On l’a donc vu mené deux sets à un par l’Américain. Mais il s’en est sorti par un trou de souris. Au tour suivant contre Ugo Humbert, il a dû également s’arracher en quarts-de-finale (6/3, 6/4, 1/6, 7/5).
Et contre Medvedev même mené un set à rien (6/7, 6/3, 6/4, 6/4), il a su garder la tête froide pour continuer sa route : « Je pense avoir disputé de meilleurs matchs à Wimbledon cette année que contre Daniil aujourd’hui (vendredi), a reconnu Alcaraz. En particulier contre Tommy Paul (5/7, 6/4, 6/2, 6/2), ce match était de meilleure facture de ma part. Vous devez vous adapter en permance au jeu adverse proposé ». En termes d’acclimatation justement, l’Espagnol trouve toutes les parades jusqu’ici : « J’arrive en finale avec un haut niveau de confiance et de tennis » clame le lauréat de l’édition précédente.
En jeu pour Carlos Alcaraz, un doublé Roland-Garros/Wimbledon.
Cette confiance demeure la résultante de plusieurs paramètres assemblés. Les heures passées à fouler le gazon avant le Majeur londonien-en travaillant ses déplacements et une meilleure gestion de ses émotions, sont des facteurs hyper positifs : « J’ai passé des jours et des jours à travailler pour m’émaliorer sur gazon, a déclaré encore Alcaraz après sa demi-finale. Je ne vais pas le cacher. Il est compliqué de faire cette transition entre la terre battue et le gazon. Tout le monde a remarqué au Queen’s que je n’étais pas au point. Je ne jouais pas bien. Je suis donc resté ici et j’ai travaillé. Ensuite, la gestion de mes émotions est quelque chose sur laquelle je travaille beaucoup. Il faut impérativement savoir garder ses nerfs pour produire son meilleur tennis ».
Bien entendu il devra s’en servir contre Novak Djokovic : « Tout le monde connaît Djokovic, rappelle Alcaraz. Il a déjà joué beaucoup de finales de Grand Chelem et il en a gagné beaucoup. L’an dernier, il m’avait mis en grande difficulté lors de la finale (1/6, 7/6, 6/1, 3/6, 6/4, Ndlr). J’ai souvent joué contre lui (le Serbe mène 3 victoires à 2, Ndlr). Je sais quoi faire. Lui-aussi sait ce qu’il doit faire pour me battre. Je suis prêt à relever le défi ».
Djokovic peut égaler le record de Federer
Le Serbe de 37 ans s’est défait, lui, de Lorenzo Musetti en trois sets (6/4, 7/6, 6/4). Sans s’affoler il a mieux su gérer les moments décisifs de la rencontre. En survolant le tie-break de la deuxième manche notamment (7 points à 2) et en contrôlant la situation au 3ème set. Il s’apprête à disputer sa dixième finale à Wimbledon (il en a déjà gagné sept, la dernière en date en 2022), sa 37ème en Grand Chelem.
Avec sa genouillère grise, il va chercher à s’adjuger son 25ème titre en Majeur. L’autre jour Gareth Bale, un de ses amis, était dans sa box à le soutenir. Dimanche Novak Djokovic pourrait aussi égaler le record de Roger Federer dans la Mecque du Tennis : « Je suis au courant que Roger a gagné huit Wimbledon. Pour l’instant j’en suis à sept. Potentiellement je peux remporter aussi un 25ème Majeur. C’est évidemment une grande source de motivation. L’histoire est en marche. Dans le même temps, c’est beaucoup d’attentes et de pression également. Dès que je mets le pied sur un court, même si j’ai 37 ans, je rencontre des jeunes joueurs de 21 ans. Je m’attends à gagner les matchs mais 99% des gens aussi ». « Nole » fera tout pour que cette tendance ne change pas dimanche à l’heure de se frotter à son bourreau de l’an dernier.
