Par Jean-Marc Azzola, en direct de Wimbledon
Cette file d’attente pour les non détenteurs de billets est historique à « Wim ». Son succès populaire est profondément ancrée dans la tradition.
Kevin de Glasgow, rencontré samedi soir, après avoir planté sa tente, a préféré demeurer dans l’anonymat. Néanmoins il a confié avec fierté : « J’ai pris un train très tôt ce matin (samedi), de Glasgow. La raison est simple. Comme ce pourrait être la dernière danse d’Andy Murray cette année, je me devais de faire ce déplacement. Car je suis Ecossais, pour tout ce qu’il a donné au tennis et réussi durant son immense carrière ».
Malgré les lourdes incertitudes autour de la présence du double vainqueur de Wimbledon en 2013 et 2016 et de l’US Open en 2012, ce fan inconditionnel a tenu à anticiper les choses : « Peut-être que cela n’aura même pas lieu en raison de sa récente blessure au dos. Cependant comme j’étais au courant en effectuant des recherches que « the Queue » allait commencer dès le dimanche à deux heures de l’après-midi, j’ai voulu prendre mes dispositions avant. J’étais vraiment déterminé à figurer sur la liste parmi les cinquante premiers. Je suis donc arrivé là et j’ai planté la tente.C’est ma première expérience ici. L’ambiance est incroyable. J’ai même pu me faire des amis ».
Un camping improvisé devenu une institution
La fameuse « Queue » festive et joyeuse de Wimbledon est véritablement une institution. Elle permet aux non détenteurs de billets d’accéder au stade le jour même, soit en achetant l’un des 500 sésames vendus pour les courts principaux (Centre Court, Court n°1 et 2) ou soit pour les courts annexes. Pour tout Anglais et britannique par définition, faire la queue sans broncher est intrinsèquement ancré dans l’ADN. Alors Kevin a placé sa tente dans Wimbledon Park, cette immense étendue verte, toute proche de l’entrée du Temple.
En attendant patiemment son tour. Tout en ne sachant même pas encore si son champion préféré allait poser le pied sur le court. Mais alors qu’il devait disputer son premier tour contre Tomas Machac (39ème ATP), le vétéran de 37 ans a déclaré forfait mardi. Blessé au dos au tournoi du Queen’s le 19 juin et opéré trois jours plus tard, le natif de Glasgow n’a finalement pas pu s’aligner en simple et défendre ses chances.
Mais il sera bien en lice avec son frère Jamie. Ce sera encore l’occasion pour le vainqueur des JO en 2012, ancien n°1 mondial en 2016, de fouler ce si prestigieux gazon londonien encore une fois. Et Kevin avait même envisagé et anticipé ce possible scénario catastrophe : « Si Andy ne venait à pas jouer mardi, mon plan est de continuer à regarder du tennis, à replanter ma tente et attendre qu’il dispute son double avec son frère ». En attendant patiemment en plein milieu du Parc ! Quand on aime on ne compte pas…