samedi 20 avril 2024

1983 : l’autre exploit de Roland Garros, signé Christophe Roger-Vasselin

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L’édition 1983 a été marquée par la victoire de Yannick Noah. Mais au cours de ce Tournoi, un autre Français s’est distingué. Christophe Roger-Vasselin a sorti en quarts de finale Jimmy Connors, le numéro 1 mondial (6-4, 6-4, 7-6).

Si je vous dis que vous avez été l’homme d’un seul tournoi, êtes-vous d’accord ?

Non. Médiatiquement, c’est vrai que l’on ne se rappelle de moi que pour ce Roland-Garros, une édition qui reste dans l’histoire car c’est la dernière victoire d’un Français.

J’ai eu une carrière longue de treize ans donc je trouve réducteur de la résumer à un seul tournoi. J’ai gagné des matches tout aussi importants pour le classement et ma confiance, mais dont on a moins parlé car c’était sur des tournois moins médiatisés. Ils n’attiraient pas l’attention, ils étaient moins regardés.

Roger-Vasselin décomplexé contre Conors

En quarts de finale, vous réalisez un véritable exploit en battant Jimmy Connors. Dans quel état d’esprit étiez-vous avant ce match ?

J’étais serein car face aux meilleurs joueurs mondiaux on n’a rien à perdre. C’était quand même impressionnant de rentrer sur le court avec tout ce monde. Le public a été fantastique, il ne connaissait pas mon prénom, il m’encourageait avec des « allez Roger », ça m’a fait rire.

J’avais réussi à rester dans le match. J’étais resté concentré jusqu’au bout. J’espère qu’ils ont retenu mon prénom après ! Sur le Tournoi, c’est sûr que c’est le match qui m’a le plus marqué, plus encore que la demi-finale contre Yannick. En 8èmes aussi j’avais fait une belle performance en battant Heinz Gunthardt, mais forcément ça avait moins d’impact que Connors. En 1981, j’ai été éliminé par Connors au 1er tour. Cela n’avait pas fait la Une, mais j’avais perdu en quatre sets assez accrochés (6-1, 7-5, 3-6, 6-3).

Sur quoi s’est joué ce match ?

J’arrivais à bien lire son jeu et je savais que j’avais mes chances. A 5-4 au 3ème, il a servi pour revenir à 2 sets à 1, il n’a pas conclu et sur le tie-break j’ai su le manœuvrer. Je l’emmène au filet, j’enchaine des balles molles et des lobs et il a fini par s’incliner.

« A 5-4 au 3ème, il a servi pour revenir à 2 sets à 1, il n’a pas conclu et sur le tie-break j’ai su le manœuvrer »

Est-ce la mauvaise gestion de cet exploit qui a provoqué votre défaite en demi-finale (6-3, 6-0, 6-0) ?

Non. Pour la demi-finale contre Yannick il n’y avait pas photo, il était tout simplement plus fort que moi. Le jeu de Yannick m’a empêché de me libérer, il saisissait la moindre occasion de monter au filet.

Jouer contre un Français vous a-t-il encore un peu plus compliqué la tâche ?

C’est toujours un peu particulier de jouer un Français mais là, en l’occurrence, ce n’est pas la raison de ma défaite. J’étais vraiment inférieur et Yannick était un des favoris du Tournoi. Je n’ai pas été surpris qu’il gagne par la suite et j’étais heureux pour lui. Le seul regret que je peux avoir c’est de ne pas avoir été en mesure de résister.

Comment expliquez-vous que vous n’ayez pas réussi à surfer sur ce beau tournoi ?

J’ai rapidement enchainé cette demi-finale par des tournois à l’étranger et le Grand Chelem suivant Wimbledon. J’ai un peu décompressé, j’ai moins bien joué. Mais j’ai aussi été victime de petites blessures, de tendinites à l’épaule notamment ça n’a pas été simple. Et vers 28, 29 ans je n’étais plus trop dans le coup. Je ne me suis pas endormi sur mes lauriers, mais je n’avais tout simplement pas de grand coup dans mon jeu. Il fallait que tout aille bien pour que je joue très bien.

Après cette victoire sur Connors et la demi-finale de Grand-Chelem, le regard des joueurs sur vous a-t-il changé ?

Non pas du tout. Je n’avais pas de statut particulier. Des exploits de ce style ça arrive de temps en temps. Il aurait fallu que je sois plus régulier en Grand Chelem pour que le regard des adversaires change vraiment.

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