Les championnats du monde organisés en Flandre auront lieu le 26 septembre. Au programme, 267,7 kilomètres entre Antwerp et Leuven. Tenant du titre, le Français Julian Alaphilippe rêve de faire une Sagan… Les amateurs des Classiques flandriennes vont être servis !
Ce n’est que la deuxième fois que la Belgique accueillera les championnats du monde sur route. La première, c’était en 2002, à Zolder, et l’Italien Mario Cipollini s’était imposé au sprint. Mieux, les Belges célébreront le centenaire des championnats du monde en 2021. C’est en en effet en 1921 au Danemark que l’Union Cycliste Internationale a organisé son premier rendez-vous mondial alors réservé aux amateurs.
« Pour le 100ème anniversaire des championnats du monde, la course rentre à la maison, en Flandre. Nous allons faire en sorte que personne ne l’oublie. Ce sera une grand-messe pendant une semaine. Nous allons montrer au monde que la Flandre est le berceau du cyclisme », a déclaré Ben Weyts, le Ministre Flamand des Sports.
Et le champion du monde pourrait bien être un puncheur car le parcours proposé par les organisateurs s’annonce physique et très difficile. Il devrait, notamment convenir aux spécialistes des classiques flandriennes, car des monts et des pavés sont au programme. 267,7 kilomètres seront à parcourir au total entre Antwerp et Leuven le dimanche 26 septembre.
Des ascensions courtes et difficiles attendent Julian Alaphilippe
Les courses en ligne se dérouleront entre Anvers et Louvain, aux abords des monts brabançons. Et les coureurs devront venir à bout de deux circuits, qui font en tout 267,7 kilomètres, s’ils veulent décrocher le maillot arc-en-ciel. Ils devront, dans un premier temps quitter la ville d’Anvers pour se rendre à celle de Louvain.
Une transition d’une cinquantaine de kilomètres, sans réelle difficulté puisqu’elle se fera majoritairement sur du plat. Le dénivelé positif sera de 2500 mètres, mais ce sont surtout les enchaînements de côtes qui compliqueront la course. Les coureurs n’auront pas de véritable possibilité de reprendre leur souffle. Ils enchaîneront les tours de circuit avec de nombreuses ascensions.
« C’est un parcours typiquement flandrien, a reconnu le sélectionneur belge Rik Verbrugghe. Il y a des pavés et des ascensions explosives avec un circuit local exigeant dans le centre de Louvain ». Une fois arrivés à Louvain, les coureurs prendront le premier des deux circuits.
Ils feront d’abord un tour du circuit appelé flandrien. Avant de faire quatre tours du circuit final, puis un nouveau tour du circuit flandrien. Enfin trois tours du circuit final avant d’arriver à la ligne d’arrivée. La première boucle étant la plus redoutable. Car même si les ascensions ne sont pas longues, elles se répètent. Une succession de montées et descentes qui peut jouer sur la condition physique des coureurs, et qui fera la différence en fin de course.
Un programme riche pour le champion du monde en titre
Au programme de ce premier circuit, qu’ils attaqueront au 70ème kilomètre, le Smeysberg et ses 690 mètres à 6,8% de moyenne. La Moskesstraat et ses pavés pendant 500 m à 9,1% de moyenne, ainsi que la Taymansstraat, la Bekestraat et la Veeweidestraat. Ils retrouveront ces difficultés au 180ème kilomètre, pour le deuxième tour.
Entre les deux, un circuit un peu plus simple passant dans la ville de Louvain. Il n’y aura alors que de courtes ascensions, mais qui risquent de peser dans les jambes des coureurs. Au programme, les ascensions du Sint Antoniusberg, du Keizersberg, de la Decouxlaan et du Wijnpers.
Ils y passeront à deux reprises lors des kilomètres 120 (4 tours) et 230 (2,5 tours). La fin de la course, avec les plus costauds, se fera dans les rues de la ville. Avant de se finir par une ultime ascension du Sint Antoniusberg. Au total, même si les montées ne sont pas difficiles, les faire à de multiples reprises compliquera la course.
Les candidats au sacre devront être en forme puisqu’ils devront venir à bout du Sint Antoniusberg à huit reprises par exemple, et tous les monts seront à gravir au moins deux fois. Avec ce parcours, difficile d’imaginer un coureur, autre qu’un puncheur, s’imposer.
Parmi les favoris, le Belge Wout Van Aert, 2ème en 2020. Il aura à cœur de prendre sa revanche, d’autant qu’il courra à domicile. « Ce parcours devrait convenir parfaitement à des hommes comme Van Aert, Van Avermaet, Naesen et Stuyven », est d’ailleurs convaincu le sélectionneur belge.
De nombreux prétendants du peloton au sacre final
« Les championnats du monde seront l’objectif principal de la saison pour de nombreux coureurs et coureuses belges ». La Belgique, qui concoure à domicile, aura l’occasion d’asseoir sa domination au classement des médailles, elle qui a déjà été sacrée à 26 reprises (un record).
Julian Alaphilippe, champion du monde sortant, aura néanmoins à cœur de garder son maillot arc-en-ciel. De nature puncheur, le Français sera sur son terrain de prédilection. Alaphilippe peut faire aussi bien que Peter Sagan. Le Slovaque en 2016 (et même en 2017), avait gardé sa couronne.
« Julian l’a fait une fois, pourquoi pas deux ? Il peut le faire. Cela fait quelques années qu’il fait partie des favoris. Les spécialistes voient aussi qu’il est sur une forme ascendante donc oui. Julian est aujourd’hui quelqu’un qui sait gagner lorsqu’il est attendu. L’idée de renouveler quelque chose qu’il a réussi lui apporte une motivation supplémentaire. Après, on ne connait pas encore la saison qu’il a prévu de faire. Même nous, on ne s’est pas encore projeté loin sur 2021 », explique le manager des filières route et cyclo-cross à la FFC Emmanuel Brunet.
Pas sûr que ses adversaires, et les Belges en tête, qui n’ont plus été sacrés depuis 2012 (avec Philippe Gilbert) laissent Julian doubler la mise à sa guise. Pour la petite histoire, le dernier vainqueur du Tour des Flandres est Mathieu van der Poel, un Néerlandais, devant un Belge (Wout Van Aert)… Un mauvais souvenir pour Julian Alaphilippe victime d’une terrible chute (double fracture des métacarpes)…