Une récente étude du CIES (observatoire international du football) démontre que le centre de formation du PSG est un des plus productifs du monde. La valeur marchande des nombreux joueurs y ayant été formés approche en effet le demi-milliard d’euros.
Cette saison, parmi les 50 ligues professionnelles recensées par le CIES, ils sont exactement 83 joueurs à avoir fait leurs classes au PSG, c’està-dire y être restés au moins trois ans entre 15 et 21 ans.
À LIRE AUSSI : les secrets du PSG dans votre mag
Parmi eux, on retrouve les internationaux Christopher Nkunku (Chelsea), Adrien Rabiot (Juventus), Mike Maignan (Milan AC), Kingsley Coman (Bayern Munich), Moussa Diaby (Aston Villa), Matteo Guendouzi (Lazio Rome), Alphonse Aréola (West Ham) ou Presnel Kimpembe (PSG). La liste non exhaustive comprend aussi El Chadaille Bitshiabu (Leipzig), Ferland Mendy (Real Madrid), Andy Diouf (Lens), Tanguy Nianzou (FC Séville), Yacine Adli (Milan AC), Sékou Mara (Southampton), Junior Dina Ebimbe (Eintracht Francfort), Mohamed Ali-Cho (Real Sociedad), Moussa Dembélé (Al-Ettifaq), Timothy Weah (Juventus), Odsonne Edouard (Crystal Palace), Jonathan Ikoné (Fiorentina), Dan Axel Zagadou (Suttgart), Stanley Nsoki (Hoffenheim), Boubakary Soumaré (Leicester), Arnaud Kalimuendo (Stade Rennais) ou l’international néerlandais Xavi Simons, prêté au PSV puis à Leipzig cette saison.
34 joueurs du PSG à travers l’Europe
Même si tous n’ont pas vocation à renforcer l’effectif professionnel, cette récurrence fait du PSG le quatrième club européen à avoir formé le plus de joueurs actifs (34) dans les cinq grands championnats européens, seulement devancés par le Real, le Barça et l’OL.
Mais là où le bât blesse c’est que parmi eux, 2 seulement évoluent dans l’effectif de Luis Enrique cette saison, Presnel Kimpembe et le dernier éclos, Warren Zaïre-Emery. Trop peu pour espérer lancer une dynamique et se revendiquer meilleur centre de formation de France.
Dans cette logique, la FFF a récemment publié son classement des meilleurs clubs de L1, le PSG n’y figure qu’en 4ème position, devancé par Rennes, Lyon et Monaco. Parmi les cinq critères pris en compte, le faible temps de jeu accordé à ses jeunes en équipe première ne lui permet pas de rivaliser.
Paris et le paradoxe de sa formation
Et c’est bien le problème. Plus pour réduire les frais que pour élargir la passerelle entre les jeunes et les pros, le club envisage de réduire ses effectifs jugeant trop important le nombre de ses contrats pros ou de formation. Arrivé l’été dernier à la direction du centre, l’Italien Luca Cattani estimait qu’il faudrait trois ou quatre saisons pour parvenir à un équilibre, histoire de ne pas dépenser trop d’argent pour des joueurs qui n’ont pas le niveau pour jouer au PSG, et qui sont donc prêtés à d’autres clubs (10% du budget du centre de formation leur est consacré).
L’objectif de l’Italien est donc d’utiliser les 100% du budget pour un centre qui alimenterait uniquement le groupe pro. Aujourd’hui, sur les 491 M€ qui correspondent à la valeur totale des joueurs formés au club, seulement 32 M€ sont des joueurs encore dans l’effectif parisien, soit le ratio le plus faible de tous les grands clubs européens à l’exception du Real Madrid cette saison.
162 centres dans 18 pays pour chercher un nouveau Messi
C’est évidemment bien trop peu et ça remet forcément en cause une politique sportive générale qui ne cesse d’aller chercher ailleurs des joueurs qui pourraient venir de la porte à côté. Avec un peu plus de patience et de suite dans les idées on peut ainsi estimer qu’en gardant Nkunku, Coman, Maignan, Diaby ou Ferland Mendy, les Parisiens auraient pu s’économiser pas mal de transferts improbables à deux chiffres, et accessoirement éviter de se faire crucifier par d’anciens pensionnaires du club en Ligue des Champions !
Pour éviter cet écueil et être encore plus performant, la sélection s’annonce plus dure, sachant que les stats confirment que 80% des joueurs professionnels ont effectué leur formation dans un périmètre inférieur à 100 km de chez eux. En Ile de France, le réservoir est tellement grand que le PSG a la chance de pouvoir à la fois miser sur la proximité et sur l’international. Dans cette logique, il multiplie les ouvertures d’Academy à l’étranger.
En 2023, le club était présent sur tous les continents, du Brésil au Canada, de l’Indonésie à l’Egypte, du Portugal à l’Angleterre, du Japon à la Chine, comptant jusqu’à 7 Academy en Turquie, pour un total de 162 centres dans 18 pays capables d’accueillir plus de 22 000 enfants.
Si l’objectif de ce maillage planétaire est évidemment économique, lié au développement de la marque, il ne néglige pas la dimension sportive et n’écarte surtout pas la perspective de tomber sur une pépite. Comme le Barça est tombé un jour sur un petit argentin de 13 ans qui avait des problèmes de croissance et qui allait devenir son Messi…
Tom Boissy
