En passant d’INEOS Grenadiers à UAE Team Emirates, le Britannique, Adam Yates a accepté l’idée de se mettre au service de Pogacar, ce qui lui permettra peut-être, il l’espère, de remporter enfin une première étape sur un grand Tour en 2023. Car, à 30 ans, au contraire de Simon, son jumeau de chez Jayco, il n’a pas encore connu ce bonheur.
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Des trois grands Tours, c’est la Grande Boucle où il s’est le plus souvent présenté au départ, à six reprises, contre quatre participations à la Vuelta et une seule au Giro en 2017, l’année d’un de ses deux doublés avec la Vuelta, avant 2018 (Tour et Vuelta). En onze participations, il n’a jamais réussi à gagner une seule étape, ni à monter sur le podium, terminant 4ème du Tour en 2016 (maillot blanc), à 21 secondes du podium et de Quintana, et de la Vuelta en 2021.
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Son meilleur classement mondial, en 2021, lorsqu’il remporte, en leader d’Orica BikeExchange, le Tour de Catalogne, finit 2ème de Milan-Turin, du Tour des EAU, 3ème du Tour de Lombardie, 4ème du Tour d’Emilie, du Tour du Pays Basque, et surtout de la Vuelta, avant de faire top 10 sur l’épreuve sur route des JO de Tokyo (9ème dans le même temps que les 7 qui le devancent juste derrière le vainqueur, Carapaz).
2h58m44s
En 2021, c’est au sortir de sa plus belle saison, en novembre 2021, quelques jours après son seul podium sur un Monument (Tour de Lombardie) qu’il se met au défi de courir le marathon de Barcelone, et de réaliser un temps très correct pour un non spécialiste en descendant sous les 3h. 584ème sur un « peloton » supérieur à 10 000 partants, le Britannique a couru à une moyenne 4 min 14 sec au kilomètre pour [confirmer, à pied, ses qualités d’endurance, à vélo.
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A 30 ans, il n’avait encore gagné qu’une seule Classique, celle de San Sebastian, en 2015, devant Philippe Gilbert et Alejandro Valverde, sous pavillon Orica GreenEdge, profitant de la chute de Van Avermaet qui l’accompagnait dans la dernière ascension du sommet de Jaizkibel. Mais, en raison d’un problème technique empêchant la retransmission télévisuelle sur laquelle se basaient les équipes pour connaitre les écarts, en franchissant la ligne 15 secondes devant ses poursuivants, il doutait de sa victoire. Dans la confusion, il avait oublié que le premier groupe d’échappés avait été repris…
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Comme son nombre de victoires totale début 2023… De sa première en 2014 sur une étape du Tour de Turquie, qu’il reportera finalement, à sa dernière en août dernier pour décrocher le Tour d’Allemagne, il n’est resté bredouille qu’en 2016 avec une moyenne de deux victoires par an.
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S’il n’a jamais pu faire mieux que 3ème sur les étapes du Tour à deux reprises… c’est en grande partie à cause de Julian Alaphilippe ! En 2018 (16ème étape), entre Carcassonne et Bagnères de Luchon, avec Mollema et Yzagirre, il lui concède en effet 15 secondes après avoir escaladé trois cols (Portet d’Aspet, Menté et Portillon) et avoir chuté dans la descente vers Luchon. En 2020, c’est encore le double champion du monde français qui lui vole la vedette, après quatre cols (Colmiane, Turini, Eze et Quatre Chemins) dans un sprint où il est aussi devancé par Hirschi (2ème étape entre Nice et Nice).
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Le Britannique a passé quatre jours en jaune, lors de l’édition du Tour 2020, entre la 5ème et la 8ème étape, de Gap à Loudenvielle, sans jamais lever les bras. Il a pris le maillot à Privas, pour trois petites secondes devant Roglic, et à la faveur d’une pénalité de 20 secondes infligée au maillot jaune sortant, Alaphilippe, pour ravitaillement interdit dans les 20 derniers kilomètres. Yates l’a laissé au soir de la 9ème étape au profit de Roglic, entre Pau et Laruns, incapable de suivre le rythme du Slovène dans les Pyrénées et le col de Marie Blanque. Il terminera 9ème du général à Paris.
1992
Il partage la même date de naissance (7 août 1992) avec son frère jumeau, Simon, avec lequel il a fait équipe chez les pros depuis ses années Orica GreenEdge jusqu’en 2021 lorsqu’il a signé chez INEOS Grenadiers, pendant que son frangin rejoignait BikeExchange devenu Jayco AlUla cette année. Simon qui a beaucoup plus gagné qu’Adam, notamment la Vuelta en 2018, 6 étapes du Giro, 2 étapes du Tour et de la Vuelta…
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Après six années australiennes chez Orica et Mitchelton Scott et deux années britanniques chez INEOS Grenadiers, son transfert vers UAE Team Emirates, sa troisième formation professionnelle, pour les trois prochaines années, l’amène dans un univers moins anglo-saxon. L’équipe qui se présente sous pavillon des Emirats Arabes Unis est en effet plus latine dans son staff avec un manager espagnol (Fernandez), une majorité d’entraîneurs italiens et un effectif où il est le seul britannique !
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Adam Yates est une des huit recrues de la formation émiratie avec le Belge Tim Wellens, les Australiens Michael Vink et Jay Vine, le Slovène Domen Novak, l’Autrichien Felix Grobschartner et le Néerlandais Sjoerd Bax. De quoi compenser les huit départs et surtout offrir un équipier de luxe en montagne ou un leader de rechange à Pogacar sur les grands Tours.
Tom Boissy