Passé de Strasbourg à Lens durant le mercato hivernal, l’ancien Nantais s’est tellement vite adapté à sa nouvelle équipe qu’il est devenu un cadre incontournable. Face à Monaco (21h), il sera encore un atout majeur.
Ce transfert hivernal (contrat jusqu’en juin 2026) vers le Nord était-il prévu ?
Non, je ne l’avais pas programmé surtout pas au milieu du championnat. Lorsque l’opportunité s’est présentée, il a d’abord fallu que les deux clubs s’entendent et ensuite que j’en fasse de même avec le RC Lens. Comme Strasbourg a joué le jeu, c’est vite devenu une évidence même si tout ça est intervenu en cours de saison, une grande première pour moi.
Qu’est-ce qui rend ces transferts hivernaux si particuliers ?
On a moins de temps pour s’acclimater, pour intégrer un groupe, se servir de la préparation d’avant saison pour découvrir son nouvel environnement et ses nouveaux coéquipiers. Cela peut être un inconvénient… ou un avantage. Dans mon cas, ça a été un avantage car j’ai rejoint une équipe en pleine dynamique où il a été très facile de prendre mes marques. En passant de Strasbourg, et la
lutte pour le maintien, à Lens, pour aller chercher une place en Ligue des Champions, je n’ai pas eu à me poser trop de questions. J’ai pris le train en marche en essayant de me mettre au niveau.
Thomasson impressionné par Bollaert
Nantes, Strasbourg, Lens… vos trois derniers clubs ont aussi la particularité d’avoir été champions de France dans leur histoire. Cela change-t-il quelque chose ?
Oui, parce que ce sont des clubs historiques qui s’appuient tous les trois sur un fort contingent de supporteurs. Autre similitude, ils représentent tous les trois bien plus qu’une ville, c’est toute une région qui se reconnait en eux.
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Vivez-vous ce transfert comme une promotion ?
A un moment de ma carrière où je me sens en pleine possession de mes moyens, à 29 ans, j’avais vraiment envie de jouer sous pression, d’être dans un contexte porteur et valorisant, motivant, comme peut l’être le projet du RC Lens. Ici, c’est incroyable, on joue tous nos matches à guichets fermés. L’ambiance à Bollaert est particulière. Il faut vraiment la vivre depuis la pelouse pour s’en rendre compte et l’apprécier à sa juste valeur.
Paris, Lens, Marseille, Monaco… quel est l’intrus ?
En termes de budget, on n’est clairement pas à notre place ! On superforme, mais c’est un immense plaisir d’avoir la chance d’être dans cette lutte pour la Ligue des Champions. Mais on saavait que la fin de saison sera difficile, contre des équipes qui jouent toutes quelque chose, qu’il va falloir s’arracher et que chaque match sera une bataille. Pour atteindre notre objectif, le compteur points ne doit jamais s’arrêter de tourner.
« En termes de budget, Lens n’est pas à sa place »
Vous arrivez à un moment charnière de votre carrière. Quel regard jetez-vous dessus ?
Mon parcours a été à la fois linéaire, parce que j’ai franchi les étapes une à une, et atypique car je n’ai jamais fréquenté de centre de formation. J’ai commencé à Evian Thonon Gaillard, très jeune en L1. Je suis passé à Nantes dans un club plus structuré. Mon départ à Strasbourg a pu étonner, mais je l’ai pris comme une progression et cela s’est vérifié sur le terrain car nous avons gagné la Coupe de la Ligue en 2019 et terminé trois saisons sur quatre dans le top 10 du championnat. Lens est aujourd’hui un nouveau challenge encore supérieur qui me permet de franchir un nouveau palier.
Si on vous dit que vous êtes le prototype du bon joueur de club de L1, sans gros point fort, sans aucun point faible… Vous validez le portrait ?
Je ne sais pas si je le valide, en tout cas il ne me choque pas. J’ai toujours eu besoin des autres, d’un collectif, pour exprimer mon potentiel. Justement parce que mon jeu ne contient pas de gros points forts, j’ai toujours compensé par beaucoup d’engagement physique, d’investissement mental, d’intelligence de jeu pour le transcender et rester au niveau. Au final, je n’ai pas les qualités de certains, mais je pense que je suis où je dois être.
« Je n’ai pas les qualités de certains, mais je pense que je suis où je dois être »
Le site Transfermarkt estime votre valeur actuelle à 5 M€. Qu’est-ce que ça signifie pour vous ?
C’est virtuel… tant qu’un club ne veut pas vous acheter. A ce moment-là, s’il vous veut vraiment, le transfert peut se faire à des hauteurs bien plus importantes (il a été acheté 3,9 M€ par le RC Lens, Ndlr).
Comment avez-vous vécu l’élimination en quarts de finale de la Coupe de France face à votre ancien club, le FC Nantes (1-2) ?
Pour des clubs comme le nôtre, la Coupe de France est toujours un objectif essentiel d’une saison car elle est le chemin le plus court vers un trophée ou une qualification européenne. Perdre à Nantes a été un déchirement, non pas parce qu’il s’agit de mon ancien club, mais parce que nous méritions de nous qualifier.