mardi 10 décembre 2024

Alaphilippe – champion du monde en titre : « J’ai toujours faim »

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Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

C’est une année spéciale pour Julian Alaphilippe. Avec le maillot arc-en-ciel sur ses épaules, le Français de la Deceuninck-Quick Step compte bien garder ses bonnes habitudes en visant la victoire à chaque course. Pour Le Sport Vélo et Le Quotidien du Sport, il a profité du début de saison pour se projeter sur cette année 2021.

Comment allez-vous en ce début d’année ?

Je suis heureux d’avoir pu enfin entamer cette nouvelle année. J’étais vraiment content de repartir à l’entraînement avec mes coéquipiers. J’ai hâte de lancer ma saison.

Le Tour des Flandres reste-t-il une petite frustration avec votre chute alors que vous auriez pu jouer la victoire finale ?

Cela ne reste pas un mauvais souvenir. Il n’y a que la chute que je regrette. Je suis passé à autre chose. Au final, cela reste un bon souvenir. Il y avait une telle atmosphère autour de l’équipe. C’était top. C’était ma première fois. J’étais content de découvrir la course. J’étais prêt et j’ai prouvé que j’étais dans le bon coup pour jouer la victoire. Je me sentais bien. J’étais content de ma course et de celle de mon équipe. Jusqu’à ma chute. Je n’y ai pas vraiment appris quelque chose. Je suis surtout très motivé à l’idée de revenir et surtout sans chute cette fois-ci (sourire).

« Mon équipe aime les classiques»

Avez-vous pu bien récupérer de votre blessure à la main ?

Ma main va très bien. Beaucoup mieux que lors du stage d’entraînement en décembre. Je continue à travailler chaque jour pour récupérer de cette blessure. C’est une blessure particulière qui peut toujours gêner. C’est pour cela que j’ai suivi comme il se doit ma convalescence. Maintenant, je peux rouler sans douleur, mais je n’ai pas encore la possibilité de sprinter. C’est une grosse différence par rapport à décembre. Ça évolue tous les jours. Il me faudra encore quelques semaines pour que ça devienne un vieux souvenir. J’ai hâte que ça ne me gêne plus.

Espérez-vous y retourner pour gagner ?

C’est une motivation en plus. J’ai envie d’y retourner rapidement. Mon équipe aime les Classiques et notamment les Flandriennes. J’ai déjà pu réussir de grandes choses grâce à elle et mes coéquipiers. Je suis maintenant concentré sur les courses que je vais faire. Et si je retourne sur le Tour des Flandres, ce sera forcément pour y réussir de belles choses.

La première partie de saison déterminante pour Alaphilippe

Le fait de réussir aussi bien sur les grands Tours que sur les courses d’un jour ne complique-t-il pas la décision au moment de faire votre calendrier ?

Pas vraiment. Concernant les grands Tours, j’ai toujours les mêmes buts et objectifs. Je sais très bien que je ne vais pas faire le Tour de France pour le général. Après, on ne sait jamais comme en 2019… C’était déjà une grande surprise d’avoir pu conserver le maillot jaune aussi longtemps. Mon premier objectif est de réussir de bonnes performances sur la première partie de la saison.

J’ai bien démarré par le Tour de Provence (ndlr : le champion du monde a terminé deuxième), puis j’iraijusqu’à Liège-Bastogne-Liège (avec Omloop Het Nieuwsblad Elite, Tirreno-Adriatico, Tour des Flandres, Ndlr). Je vais tout faire pour être bien et après je pourrai me concentrer sur le Tour de France. C’est déjà un grand défi d’être prêt pour cette première moitié de saison.

Pensez-vous avoir des responsabilités supplémentaires dans votre équipe depuis que vous avez le maillot arc-en-ciel de champion du monde ?

Je pense que l’on ne va pas changer la mentalité de notre équipe. On a toujours eu cette ambition de gagner. Avec n’importe quel coureur. Je n’ai pas une pression supplémentaire. On sait, qu’à côté, il y aura toujours de la concurrence aussi. Nous prendrons nos responsabilités quand il faudra jouer la victoire. On ne devra se concentrer que sur nous-mêmes.

« Je n’ai pas de pression supplémentaire »

Mais le maillot arc-en-ciel n’a pas toujours porté chance à son porteur les saisons passées et il l’a prouvé avec vous sur Liège-Bastogne-Liège ou le Tour des Flandres…

Je n’y pense pas, je le répète, je n’ai pas de pression supplémentaire. Je ne vais pas changer mes habitudes et mes approches au niveau des courses. Même si, forcément, je sais que je ne porte pas un maillot comme les autres. Mais je ne vais pas oublier d’en profiter. Ce n’est qu’une année. Ça peut passer très vite. Je vais faire seulement mon job et je suis motivé à l’idée de donner le meilleur avec ce maillot.

Regrettez-vous de ne pas pouvoir communier avec les fans de vélo, notamment en France ?

C’est la même situation pour tout le monde. C’est frustrant de ne pas pouvoir bénéficier du soutien des supporteurs. Mais c’est tout aussi important de pouvoir rouler . C’est important de respecter toutes les règles. Il faudra encore faire avec la Covid cette saison. C’est comme ça en ce moment. Il faut juste espérer que le public puisse revenir rapidement.

« C’était important de démarrer ma saison en France »

Que pensez-vous du parcours du Tour de France qui aura des airs de Classiques sur certaines étapes ?

Il a l’air plutôt sympa même si je ne connais pas encore en détails les étapes. Pour moi, le Tour de France sera mon rendez-vous de la deuxième partie de saison. J’ai vu qu’il y a de belles étapes qui pourraient me convenir. Je vais tout faire pour être du rendez-vous. Je serai très motivé. On verra ce que l’avenir nous réserve. Surtout que j’aurai envie également d’aller aux Jeux Olympiques puis aux championnats du monde.

Les Jeux Olympiques sont-ils un objectif pour vous ?

Ils peuvent vite le devenir. C’est toujours spécial de participer à un évènement comme les Jeux Olympiques. On verra comment se passera le Tour de France, mais ils peuvent devenir un bel objectif.

N’avez-vous pas peur que, si la situation sanitaire perdure, il faille faire un choix entre le Tour et les JO ?

Je n’y pense pas encore. On verra.

Cette saison est aussi celle de la fin de votre contrat chez Deceuninck-Quick Step. Comment l’abordez-vous ?

Je ne pense pas encore à mon avenir. Je me focalise sur mon début de saison, sur ce que j’ai à faire pour le moment. On verra plus tard ce que me réserve mon futur. On prendra la bonne décision à ce moment-là. Mais ce n’est pas encore le cas.

A propos de Paris-Roubaix : « Je voudrais essayer de courir cette course historique »

Même si ce ne sera pas le cas cette année, comptez-vous un jour courir Paris-Roubaix ?

C’est dans ma tête, un jour je voudrais essayer de courir cette course historique. Je vais tout faire pour.

Comment avez-vous accueilli le retour de Mark Cavendish dans votre équipe ?

Ça me ramène à mes premières années comme professionnel dans l’équipe, en 2014. On a passé pas mal de temps ensemble. Il avait beaucoup d’expérience. J’étais jeune et il m’a beaucoup apporté. Il m’a donné certains trucs, mais on n’avait pas forcément le même programme. Je suis content de le voir revenir. Je suis sûr que l’on reconnaîtra de bons moments cette saison. On fera tout pour vivre une belle année.

L’an passé a été marqué par le terrible accident de Fabio Jakobsen, comment se sont passées vos retrouvailles avec lui ?

Tout le monde est vraiment heureux de le voir en forme. Il récupère jour après jour. C’est une bonne nouvelle de le voir avec nous. Il a vécu des moments compliqués. On a tout fait pour l’aider à récupérer. Il nous surprend au quotidien.

Espérez-vous retourner un jour en Italie pour retrouver le pays qui vous a sacré champion du monde ?

(Sourire) Forcément, l’Italie restera désormais un passage obligé et particulier pour moi depuis que j’y ai remporté mon titre mondial à Imola. Je ferai tout pour y retourner un jour dans ma carrière.

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