Le championnat de Pro B est toujours très dense et disputé, avec des clubs en quête de leur glorieux passé, comme l’AS Denain-Voltaire ou les Sharks d’Antibes.
L’AS Denain-Voltaire a été l’un des clubs phares du basket français dans les années 60. Vainqueur de la Coupe de France en 1960, champion de France en 1965, il a révélé des joueurs tels que Jean Degros (148 sélections), Jean-Pierre Staelens (100 sélections), Hervé Dubuisson ou encore Valéry Demory (121 sélections).
« Monter oui, mais pas pour redescendre » (Antibes)
Le club a ensuite connu des problèmes financiers mais il est aujourd’hui sur le chemin du retour, au premier plan. Vainqueur de la Leaders Cup en 2018, Denain évolue en Pro B et la restructuration a pris une nouvelle tournure en 2019 avec l’arrivée à la présidence de Yohan Senez :
« Nous sommes dans une démarche de professionnalisation du club depuis trois ans. Denain est un club historique qui a connu des problèmes financiers, nous avons dû entamer dans un premier temps un redressement financier. Nous voulons désormais nous installer en Pro B et jouer le haut du tableau » nous explique son manager Mehdi Chalah.
La période dorée d’Antibes est plus récente puisqu’elle remonte aux années 70-90 avec trois titres de champion de France (1970, 1991 et 1995) avant la chute en 2002 avec une relégation, pour cause de problèmes financiers, en Pro B puis en National.
Le club se reconstruit depuis 2012, il a retrouvé l’élite de manière épisodique et évolue aujourd’hui en Pro B. Son président Freddy Tacheny ne veut pas brûler les étapes, faire l’ascenseur ne l’intéresse pas, il veut construire des bases solides :
« Nous travaillons afin de retrouver l’élite, mais nous voulons construire sans brûler les étapes. Monter pour descendre immédiatement ça ne m’intéresse pas. A notre arrivée au club on a épongé les dettes, aujourd’hui les comptes sont équilibrés. Nous voulons grandir de manière réaliste. Dans les trois ans à venir, on ambitionne de jouer la montée. Antibes est une ville très sportive où le basket a toujours eu une grande place. Ça n’a pas changé. »
Antibes prêt à faire l’effort
Les deux clubs bénéficient d’un engouement populaire important et innovent en permanence, avec des moyens financiers différents (Antibes possède l’un des budget les plus importants du championnat avec environ 3,2 millions d’euros, Denain est à 1,7 million d’euros), pour attirer un public nouveau en développant les animations autour des matches et même pendant ; Mehdi Chalah :
« On est dans un championnat à grosse masse salariale, on a environ le 10 ou 12ème budget. En plus des relégués de Pro A, les promus sont plus costauds que nous financièrement. La période COVID a été compliquée, mais elle nous a permis de développer des choses que nous n’avions pas le temps de faire en temps normal comme la fan expérience par exemple. On s’est professionnalisé dans nos méthodes de marketing, on a fait des travaux, on a développé des activités autour du match avec des jeux de lumières, des animations pendant les temps morts, des cheerleaders sur le parquet. Avec la COVID, les gens s’étaient habitués à regarder les matches à la télé, on devait les faire revenir. On y est parvenu, nous faisons souvent salle comble. »
5ème de Pro B l’an dernier avec un nouveau record de victoires pour un club de Pro B (21), Denain ne rêve pas, pour l’instant, de Betclic Elite comme Antibes. « Comme je l’ai dit, nos moyens sont limités, on va déjà essayer de bien figurer en Pro B. Pour l’élite, à moins que l’on gagne le gros lot ou qu’un mécène arrive, ce sera compliqué » rigole Mehdi Chalah.
« Etre un club formateur fait partie de notre ADN » (Denain)
Dans son projet de développement, le club préfère mettre l’accent sur la formation : « Nous attendons que notre centre soit homologué cette année, il est au centre de notre projet. Il y a une vraie culture basket à Denain avec un gros potentiel de jeunes joueurs même si avec Valenciennes, Lille, Saint-Quentin nous sommes dans un environnement concurrentiel. Il permettra au club de franchir un palier. Etre un club formateur fait partie de notre ADN. »
Une opinion partagée par les Antibois et leur président : « Nous misons beaucoup sur la formation. Il y a aussi au niveau local et régional un potentiel jeunes à exploiter. Nous accordons une grande importance à la formation car c’est le baromètre de la santé d’un club. » Si la Betclic Elite semblent encore loin, Antibes et Denain travaillent pour revivre de grands moments.