Le demi-centre de 29 ans, Antoine Ferrandier traverse sa douzième saison à l’US Créteil… avec de grandes chances désormais d’y finir aussi sa carrière.
Comment expliquez-vous votre fidélité à votre club ?
J’aurais pu changer de club, mais à condition de trouver mieux ailleurs. Cela ne s’est jamais présenté et comme je n’ai jamais vu l’intérêt de changer pour changer, parce que j’ai tout ici à Créteil, un club de bon niveau que je connais bien, un environnement que je maîtrise, des amis, ma famille… la question de partir ne s’est en fait jamais posée. Une offre intéressante serait arrivée, je l’aurais étudiée.
Aujourd’hui, dans quel état d’esprit êtes-vous alors que vous voyez tous les ans des coéquipiers changer d’horizon ?
Ma philosophie n’a pas évolué. Je me rapproche de la fin et mon après concerne le club également puisqu’il m’offre la possibilité de passer mes diplômes de coach et de commencer déjà à entraîner les équipes de jeunes.
N’est-ce pas frustrant de voir les autres s’en aller régulièrement ?
Ça l’est dans la mesure où on se dit tout le temps qu’avec eux le club aurait pu franchir un palier, mais, en même temps, la formation fait partie de l’adn du club. Au-delà de 23-24 ans, on sait qu’il est difficile de conserver les joueurs qui arrivent à maturité car on ne peut pas lutter financièrement. Comme j’ai la casquette d’éducateur également, je trouve gratifiant de voir autant de jeunes joueurs s’épanouir au plus haut niveau avec nous. Ça reste quand même des signaux positifs.
« Je n’ai jamais eu le courage de sauter le pas »
Comment gérez-vous personnellement votre statut d’ancien au sein de l’équipe ?
Mon rôle est de transmettre les valeurs du club, de valoriser des résultats obtenus avec des joueurs du cru, de défendre cette spécificité, d’accompagner les plus jeunes vers le haut niveau en essayant de les convaincre de rester le plus longtemps possible avec nous, qu’ils prennent les rênes de l’équipe. Et ça passe par de bons résultats avant tout.
La réalité financière est importante, mais elle peut aussi ne pas être prioritaire. Le projet de vie personnel compte tout autant. Tout le monde ne peut pas prétendre évoluer à Paris, Montpellier, Chambéry ou Nantes. Nous ne sommes pas fatalistes, nous avons les moyens de rivaliser avec nos propres moyens.
Des regrets ?
Ne pas avoir eu la possibilité de vivre une expérience à l’étranger. J’aurais aimé découvrir une autre culture, un autre handball. Cela a failli se faire à un certain moment, mais je n’ai jamais eu le courage de sauter le pas.