Au club depuis 2009, Houssem Aouar semble plus que jamais être sur le départ cet été (il est notamment annoncé au FC Séville), alors que son équipe vient de réaliser sa pire saison au XXIe siècle, et qu’il fait justement partie de ceux qui n’ont pas réussi à l’embellir. Retour sur les années professionnelles de celui qui laisse un sentiment de gâchis.
L’Europe pour débuter
Au centre de formation de l’OL depuis ses 11 ans, Houssem Aouar a connu tous les échelons chez les jeunes avant d’arriver dans l’équipe réserve en 2015. Le natif du 3ème arrondissement de Lyon signe son premier contrat profes[1]sionnel quelques mois plus tard en 2016 et commence dès la saison suivante à s’entraîner de plus en plus fréquemment avec les professionnels tout en jouant avec l’équipe réserve.
Mais rapidement son talent et son travail lui permettent d’obtenir la confiance de son coach Bruno Genesio qui décide de le lancer pour la première fois face à l’AZ Alkmar en 16èmes de finale aller de Ligue Europa le 16 février 2017 où l’OL s’impose 4 buts à 1. Au match retour, le milieu de terrain aura de nouveau droit à des minutes et inscrira même son tout premier but chez les pros dans un large succès 7-1, synonyme de qualification.
Entre 2017 à 2019, un titulaire en puissance
Bien qu’il commence l’exercice 2017/2018 sur le banc, Aouar va progressivement gagner du temps de jeu et s’installer dans l’entrejeu lyonnais en tant que titulaire au bout de quelques mois seulement. Sa faculté à pouvoir jouer dans le couloir gauche, mais aussi dans le double pivot de son entraîneur font de lui un élément clef de l’équipe rhodanienne.
L’année suivante, il débutera en tant que titulaire et conservera ce rôle important presque tout au long de la saison. Presque puisqu’il connaîtra une première baisse de forme, le pénalisant dans les choix que fera Genesio pour les grands rendez-vous comme le 8ème de finale retour de Ligue des Champions face à Barcelone (élimination après un 0-0 à Décines et une défaite 5-1 en Espagne).
Un premier signal indicateur sur un manque de constance tout au long d’une saison ? Cela ne l’empêchera pas d’être nominé pour la deuxième année consécutive parmi les meilleurs espoirs du championnat de France.
La Ligue des Champions pour briller
Si les supporteurs ne pouvaient se souvenir que de quelques prestations du numéro 8 lyonnais, ce serait à n’en pas douter dans la plus belle des compétitions européennes. Déjà le 10 décembre 2019 avec ce but somptueux enroulé du pied droit face à Leipzig dans un match où l’OL était mené 2 à 0 et pointait à la 4ème position de son groupe de C1 à ce moment-là avant que les Lyonnais ne reviennent dans la partie à 2-2 et se qualifient ensuite pour les huitièmes. Une frappe enroulée dont il fera sa marque de fabrique, quitte à parfois même agacer les suiveurs quant à sa faible puissance de tir.
Le milieu de terrain lyonnais sera ensuite resplendissant dans cette même campagne européenne avec des prestations XXL délivrées face à la Juventus de Turin en 8èmes (victoire 1-0 à Lyon et défaite 2-1 en Italie) puis lors du succès 3-1 sur le quart de finale unique face à Manchester City entraînant ensuite une élimination en demi-finale face au Bayern de Munich (3-0 à Lisbonne).
Un départ avorté et une fin de parcours ratée
Alors que des rumeurs de transfert l’envoient à Arsenal notamment pour des dizaines de millions d’euros à l’été 2020, Houssem Aouar reste finalement entre Rhône et Saône pour l’exercice 2020/2021. Et après une très bonne première partie de saison, lors de laquelle l’OL est sacré champion d’automne pour la première fois depuis 2008, le collectif lyonnais s’effondre et termine finalement 4ème laissant Lille aller chercher le titre de champion de France qui semblait, pour une fois, accessible.
Concernant celui qui compte aujourd’hui encore une sélection avec les Bleus, il est à l’image du collectif : trop irrégulier. Cette saison 2021/2022 enfin, bien qu’il ait a priori tenté de faire des efforts en travaillant avec un préparateur physique particulier, et qu’il travaille également dur à l’entraînement, ses performances sur le terrain ont été trop souvent médiocres et surtout ont laissé paraître une sensation d’indifférence flagrante.
Pourtant, auteur de sept buts et de trois passes décisives cette saison, c’est peut-être encore trop peu, en plus de ne plus être autant impactant dans le jeu que ce fut le cas dans le passé, pour un joueur désavoué par un public qui l’a sifflé lors de ses dernières apparitions à domicile.