dimanche 19 janvier 2025

Arnaud Démare : « C’est comme si je reprenais le contrôle de ma carrière »

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Après douze saisons, le meilleur sprinteur français de sa génération a tourné à 32 ans la page Groupama-FDJ pour ouvrir celle d’Arkéa-Samsic (future Arkéa-B&B Hotels) avec l’ambition plus que jamais chevillée au corps d’atteindre la barre des 100 victoires. Après le Tour de Vendée et Paris-Bourges, ses deux premières en Rouge et Noir, il ne lui en manquait plus que cinq.

Que représente pour vous cette première victoire estampillée Arkéa-Samsic, dans le Tour de Vendée en octobre dernier ?

Il me tenait vraiment à cœur de gagner au moins une course avant la fin de la saison. Cette victoire récompense surtout le travail de toute l’équipe avec des rouleurs qui ont fait un super travail comme Delaplace, Riou, Louvel… des mecs forts et puissants avec qui ça va le faire. Avec Scotson, McLay et Grondin à nos côtés, le potentiel est là.

Et dans la foulée, Paris-Bourges !

Les gars ont aussi fait un gros boulot et il le fallait car il y avait de la concurrence. J’avais pas mal de podiums sur cette course, ça fait vraiment plaisir de la gagner enfin. Cette 95ème victoire, une semaine après la 94ème, c’est cool.

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Que vous inspire les arrivées de Didier Rous dans le staff, de Florian Sénéchal, l’arrêt de Bouhanni ?

J’ai une photo où je suis, tout gamin, avec Didier Rous, prise au départ d’une étape du Tour à Narbonne quand il avait le maillot de champion de France avec Brioches-La Boulangère (en 2003, il avait 12 ans, Ndlr). Il faudra que je la lui montre (rires) ! Sénéchal est une super recrue, une grosse plus-value pour notre train, avec son expérience pour les classiques. Pour Bouhanni, il peut être fier de sa carrière.

Il a toujours été un adversaire qui nous a poussés à nous dépasser, à nous tirer vers le haut. Depuis qu’on est jeunes, notre opposition a surtout été une belle émulation. Il a marqué l’histoire de notre génération avec ses 70 victoires. Je sais qu’il a eu pas mal de pépins physiques, qu’il a traversé des moments difficiles qui ne lui ont pas permis de revenir à son meilleur niveau. Il peut partir l’esprit léger.

« C’est con à dire, mais ça me fait énormément de bien de me sentir désiré »

Et vous laisser les coudées plus franches…

Avec lui, nous aurions pu avoir deux fronts en parallèle, ça ne m’aurait pas dérangé.

Avez-vous tourné la page Groupama-FDJ ?

Après tant de temps dans la même équipe, la transition n’est pas évidente. J’ai été bien accueilli et intégré, l’équipe est fière de m’avoir. Mais il était important que je gagne. Cette victoire dans le Tour de Vendée m’a soulagé. Elle permet de me sentir vraiment Rouge et Noir.

De Groupama-FDJ à Arkéa-Samsic, qu’est-ce qui a changé ?

La base du métier reste la même : aller chercher des résultats, des victoires. Chaque entreprise a ses spécificités, je suis là pour apporter mon expérience, apprendre au contact d’un nouvel entraîneur, avec un nouveau matériel. Mais plus que tout, c’est con à dire, mais ça me fait énormément de bien de me sentir désiré. On me fait confiance.

Je voulais me retrouver de nouveau dans une équipe qui me fait confiance, qui me donne les moyens de poursuivre dans de bonnes conditions à travers le recrutement effectué et l’énergie que je peux ressentir autour de moi. J’ai mal vécu la dislocation du train chez Groupama-FDJ, la difficulté de choisir les courses, d’effectuer un programme qui corresponde à mes ambitions. C’est un peu comme si je reprenais le contrôle de ma carrière.

Quels seront vos objectifs en 2024 ? Le Tour de France, on imagine…

Le Tour de France entre autres… L’objectif est de continuer à gagner des courses, à en regagner certaines, à aller en chercher de nouvelles. Je vais attaquer ma treizième année chez les professionnels, et au fil de mes 95 victoires, j’ai pris des habitudes qui me permettent de penser que je peux arriver à 100 victoires, ne serait-ce qu’en gagnant où je l’ai déjà fait. La barre des 100 est évidemment dans ma tête, c’est un beau challenge à réaliser que peu de coureurs ont réussi et qui me permettrait de marquer mon temps.

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