mercredi 24 avril 2024

Arnaud Démare : « Refaire sur le Tour ce que j’ai fait sur le Giro »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Coureur ayant le plus gagné en 2020, le sprinteur de la Groupama-FDJ Arnaud Démare entend confirmer, notamment sur le Tour qu’il va retrouver cette année.

Revenir sur le Tour après votre superbe Giro doit vous ravir.

En 2020, je ne pensais pas qu’il y aurait eu autant de sprints sur le Tour. Ça ne m’a pas frustré car il y avait le Giro derrière mais, quand je voyais les sprints se faire, ça me donnait forcément envie. Et, avant même la révélation du parcours, je voulais déjà y retourner.

Et quand j’ai vu le parcours, j’ai très vite été emballé. Il a confirmé mes envies et je vais tout faire pour arriver dans les mêmes conditions qu’au Giro pour aller chercher des victoires. Je l’ai déjà fait et seul le travail me permettra de le refaire.

Sur ce Tour, le leadership sera partagé avec David Gaudu. Combien de coureurs espérez-vous avoir à votre service ?

Le nombre exact n’est pas encore défini. L’objectif sera d’avoir des coureurs qui auront un rôle mixte pouvant aussi bien travailler pour David que pour moi. On les a et j’aurai ma garde rapprochée du dernier kilomètre.

Le maillot vert sera-t-il un objectif ?

Je pars dans le même état d’esprit qu’au Giro : il faut des victoires pour aller chercher ce maillot. J’y pense, mais j’y penserai davantage au fur et à mesure de la course, si au bout d’une semaine je suis en lice pour le maillot. Si je suis à la lutte avec Sagan, ce sera dur, mais je l’ai déjà fait.

« J’avais aussi une étiquette et une pression sur le Giro »

Après votre Giro, le regard des coureurs va changer. Est-ce une pression supplémentaire ?

C’est le Tour de France, avec une autre dimension. J’avais aussi une étiquette et une pression sur le Giro. L’équipe attendait beaucoup de moi après être passée au travers du Tour. C’était une pression interne à défaut d’être externe. J’y suis allé à fond et, cette année, ce sera pareil. La pression viendra sans doute du grand public qui voudra que je refasse la même chose que le Giro. On rêve tous de ça et moi le premier !

Ces bons résultats au Giro peuvent aussi vous enlever de la pression, non ?

J’avais toujours rêvé d’être LE sprinteur d’un grand Tour. Cela donne donc énormément de confiance. Je l’ai fait avec mes équipiers. Il n’y a donc pas de raison que je ne puisse pas le refaire de nouveau. On a tous ce même objectif.

Thibaut Pinot sera cette année sur le Giro. Cela aurait-il été compliqué de jouer vos deux cartes sur le Tour ?

C’est le choix de Thibaut et avec David (Gaudu) on va reproduire finalement le même duo donc ça ne change pas grand-chose : j’ai un grimpeur qui sera lui aussi épaulé. Je ne sais pas s’il visera le général, c’est l’équipe qui décidera, mais en tout cas il pourra s’exprimer. Pour moi, la pression sera la même qu’en 2017 ou 2018 quand j’ai remporté des victoires sur le Tour.

« Je suis content d’avoir une reconnaissance par rapport à mes résultats »

Finalement, n’est-ce pas vous le grand leader de la Groupama-FDJ en 2021 ?

Je suis content d’avoir une reconnaissance par rapport à mes résultats. J’étais souvent mis derrière Thibaut, mais je ne dirais pas que je suis aujourd’hui devant, on est simplement au même pied d’égalité. On cherche toujours une rivalité entre leaders dans une équipe, mais il n’y en a pas. Chacun choisit bien ses courses.

À quel niveau avez-vous le sentiment d’avoir progressé en tant que sprinteur ?

Je me suis remis en question en me reconcentrant sur mon explosivité. C’est ce que j’ai travaillé, avant la saison et encore pendant le confinement. C’est ce que j’ai regagné et j’en suis ressorti plus fort. Ça m’a permis de rivaliser avec Caleb Ewan sur des sprints assez courts comme à la Wallonie ou Milan-Turin.

Malgré tout, je reste un sprinteur long qui lance de loin, en force. Sur le Giro, c’étaient souvent ce genre de sprints. Mon gain de puissance ne m’a finalement pas empêché d’être très bon sur des courses usantes comme le championnat de France ou la Wallonie où je gagne le général.

Même si je n’ai pas fait beaucoup de Classiques en 2020, si j’arrive à retrouver la même forme et les mêmes sensations, je peux gagner de nouveau Milan-San Remo et j’ai hâte de voir ce que ça peut donner sur Paris-Roubaix.

Vous avez prolongé votre contrat avec la Groupama-FDJ. L’envie de découvrir autre chose, la trentaine arrivant, ne vous a-t-elle pas traversé l’esprit ?

Je ne me suis pas posé la question. Je suis bien dans cette équipe qui me fait confiance. Quand je suis arrivé en 2012, ce n’était pas la même infrastructure. L’équipe a évolué et elle n’a rien à envier aujourd’hui aux autres équipes. On pense toujours que l’herbe est plus verte ailleurs, mais je marche, je gagne des courses, j’ai une équipe solide à mes côtés, il n’y avait donc pas de raison que je change.

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