lundi 7 octobre 2024

Asensio : de l’infirmerie au Qatar, une lente rédemption

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Gravement blessé à un genou en juillet 2019, l’enfant de Majorque est revenu plus fort. Symbole de la nouvelle génération Merengue, Asensio gagnerait à sortir plus souvent de l’ombre de Benzema. Ou d’attendre que le Français lui passe le témoin ?

Son sens du jeu : Prendre plus de responsabilités

« Parfois, on pourrait lui reprocher de ne pas prendre ses responsabilités, de ne pas avoir assez d’influence dans le jeu alors qu’il en a toutes les capacités techniques. Alors que quand il prend des risques, il est capable de faire de grosses différences et de mettre des buts fantastiques. »

Omar Da Fonseca, consultant beIN SPORTS pour la Liga, apprécie la fluidité du jeu du Madrilène, son intelligence de jeu « pour aller chercher un appui, solliciter un ballon dans l’espace, crocheter ou chercher l’ouverture, l’angle qui va faire le décalage. »  Son activité débordante sur tout le front de l’attaque en fait un poison pour les défenseurs, dans un registre de jeu où il privilégie la vivacité et les passes courtes.

Dur au mal, exemplaire et fair-play c’est Asensio

Pendant toute sa carrière, il a prouvé à de multiples reprises qu’il avait un mental exceptionnel. D’abord lorsqu’il était jeune, des problèmes de croissance l’obligeaient régulièrement à stopper toute activité.

« Je ne pouvais pas jouer et quand je jouais, après les entraînements, je pouvais à peine marcher. »  Ensuite, pro, une grave blessure (rupture des ligaments croisés et du ménisque externe du genou droit) l’a tenu éloigné des terrains une saison après un match amical face à Arsenal en juillet 2019.

Chaque fois, sa détermination et sa rage de réussir l’ont rendu plus fort. C’est dans la souffrance qu’il a bâti sa carrière, et qu’il la poursuit avec le sentiment que rien ne peut l’arrêter désormais. Dur au mal, donc, il est aussi un joueur exemplaire, réputé pour son fair-play.

Sa technique : Une frappe chirurgicale

Les frappes à mi-distance sont sa grande force, et il gagnerait à tenter davantage sa chance tellement son pied gauche peut être précis et puissant, à l’image de la magnifique lucarne qu’il a trouvée face à Alaves en Liga en février pour débloquer la rencontre (1-0).

Très propre techniquement, sa qualité de passe en fait un des meilleurs passeurs d’Europe, avec une grande faculté d’élimination qui lui permet de faire des raids individuels tranchants.

Crochets, roulettes, passements de jambes, il maîtrise tous les gestes de l’attaquant, avec une préférence pour les coups de pieds arrêtés où sa précision est chirurgicale. Quasiment ambidextre, il marque aussi souvent du droit, même si toutes ses frappes lointaines et ses coups de pied arrêtés le sont du gauche.

Sa marge de progression : muscler son jeu

Freiné dans sa progression par sa blessure au genou, il a mis plus d’une saison à revenir à son meilleur niveau. Aujourd’hui, il semble être en pleine possession de ses moyens et, s’il veut franchir un cap, il faudra certainement « qu’il muscle un peu son jeu » , à l’instar d’un Robert Pires dont il partage pas mal de caractéristiques, selon Omar Da Fonseca. Plus efficace que jamais cette saison, « il peut encore mieux faire dans la finition et la zone de vérité, là où ça se passe, où les meilleurs répondent

présent. »  Comme Benzema a longtemps été dans l’ombre de CR7, attendant son départ pour rayonner encore davantage, on peut imaginer Asensio plus épanoui encore le jour où le coach lui confiera plus de responsabilités. Pour l’heure, ses stats ne sont pas encore au niveau d’un top player.

Asensio a le Qatar en ligne de mire…

Deux fois champion d’Espagne, en 2017 et 2020, deux fois vainqueur de la Ligue des Champions en 2017 et 2018, il était le plus jeune joueur de l’effectif de la Roja pour la dernière Coupe du Monde en 2018.

Médaillé d’argent aux JO de Pékin, c’est lui qui a qualifié l’Espagne pour la finale (perdue face au Brésil), en marquant le but décisif face au Japon en prolongation de la demi-finale, en leader d’une génération avec laquelle il avait été champion d’Europe U19 en 2015 et finaliste de l’Euro Espoirs en 2017, comme une suite logique.

La prochaine étape l’amène au Qatar… où il participera à son deuxième Mondial. En fin de contrat en juin 2023, une prolongation n’est pas encore d’actualité, mais s’il venait à réaliser une belle Coupe du monde, elle deviendrait urgente.

De son côté, il ne cache pas sa volonté de rester madrilène à condition d’obtenir une revalorisation salariale plus en rapport avec son statut. S’il n’était pas entendu, il ne resterait pas sourd à l’intérêt du Bayern et de plusieurs clubs anglais prêts à lui offrir un contrat XXL (7 M€/an).

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