L’équipe kazakhe Astana Qazaqstan a connu une saison décevante et bien en dessous des attentes. Désormais sans Vincenzo Nibali parti à la retraite, et afin de retrouver un niveau digne de son standing, cette formation doit impérativement accélérer et améliorer son niveau de performance.
Certaines statistiques se passent de tout commentaire. Avec seulement 7 victoires, Astana a été une des équipes qui a le moins gagné en 2022. A titre de comparaison, cette même équipe avait engrangé 13 succès en 2021. L’un des directeurs sportifs, Dmitriy Fofonov, apporte quelques explications pour évoquer ce maigre quota :
« Le bilan est vraiment mitigé. On a dû déplorer des départs importants et compter sur la jeunesse. On attendait effectivement mieux. Lors des exercices précédents, on figurait parmi les cinq, six meilleures formations mondiales. En 2022, par contre, on a été en queue de peloton des équipes World Tour. On apprend toujours de ses erreurs, mais maintenant il va falloir rebondir, corriger ce qui n’a pas été, aller de l’avant et travailler pour construire à nouveau ».
Aller de l’avant, Astana Qazaqstan ne va pas pouvoir faire autrement. Mais comment ?
« On va notamment miser sur un Moscon qui a bien fini sa saison, mais qui a connu un exercice global difficile, touché qu’il a été par la Covid. S’il retrouve son niveau, il repartira sur de bonnes bases et sera bien présent sur les classiques. Avec Lopez, on espère viser un podium de grand Tour. On souhaite aussi que Lutsenko confirme avec un deuxième top dix de suite conquis sur le Tour de France (7ème en 2021, 9ème en 2022, Ndlr). Le prochain Tour de France sera dur, mais il est tout à fait capable aussi de gagner des courses d’un jour comme Milan-San Remo ou les Flandres. Et pourquoi pas le voir très fort aussi sur un Paris-Nice ou Tirreno ».
Fedorov, la relève
Afin de retrouver un peu d’embellie, Astana Qazaqstan a misé sur le retour du vétéran Luis Leon Sanchez, un ancien de la maison : « On connaît bien ses qualités. Il revient à la maison. On a confiance en lui. Il offre beaucoup de garanties. Un coureur comme lui, cela vaut de l’or. Même s’il arrive en fin de carrière, il se donne toujours à fond. Il a toujours la flamme. Il incarne un bel exemple pour les jeunes de notre équipe. On a vraiment besoin d’un coureur comme lui. Il est un super atout avec Lopez sur les grands Tours ».
Car désormais, Astana va devoir vivre sans le Requin de Messine, 4ème du dernier Giro (tout de même !), mais qui vient de raccrocher :
« Nibali n’est plus là. Il a écrit tout ce qu’il avait à écrire dans l’histoire du cyclisme et pour l’équipe. Il a fini 4ème du dernier Giro. Il a véhiculé une très bonne image à travers le monde et de très bons messages pour les sponsors. Sanchez est un peu à son image dans la mesure où il fait partager son expérience. Vincenzo a remporté plusieurs grands Tours et d’autres très grandes courses. Une page s’est tournée désormais. Il faut passer à autre chose et maintenant travailler avec nos jeunes ».
Astana Qazaqstan a peu recruté
En dépit de cette phase sportive difficile, l’équipe kazakhe n’a que très peu recruté. « Pas mal de coureurs étaient sous contrat, glisse Fofonov. Cette saison, le marché a été assez limité. L’an prochain, il sera sans doute plus conséquent et ouvert. Vino travaille là-dessus avec le soutien et les finances du Kazakhstan. C’est essentiel pour développer notre jeunesse. Lutsenko avait été rappelons-le champion du monde en U23 (en 2012, Ndlr). Dix ans plus tard, Fedorov a suivi la même voie. Il y a donc un beau futur au Kazakhstan ». Pour Fofonov, il ne faudrait surtout pas rayer Astana Qazaqstan en 2023.
« On s’attend à voir de belles surprises la saison prochaine. Mais on est aussi en attente de confirmation avec Lutsenko et Lopez. On espère aussi qu’un De la Cruz vivra une belle 2ème année chez nous avec de bons résultats à la clé. Quant à Battistella, il a montré aussi de belles choses sur la Vuelta. Il a été à haut niveau en finissant deux fois 2ème d’étape (la 7ème et la 9ème, Ndlr) dans des échappées. Espérons que la victoire soit au rendez-vous pour lui la saison prochaine dans des classiques notamment. D’autres coureurs pourront aussi se montrer ». L’heure est à la rédemption.
La recrue : Laas ne se lasse pas !
Non conservé par la BORA-hansgrohe, l’Estonien Martin Laas (29 ans) n’a pas mis longtemps à retrouver une équipe. Il s’est engagé pour un an. « Peut-être que ma dernière année dans le cyclisme n’a pas été la meilleure, alors j’espère commencer 2023 dans le bon sens, de bonne humeur et avec de bons résultats. Je suis prêt à aider l’équipe à atteindre ses nouveaux objectifs. Je suis impatient de commencer à travailler avec les jeunes sprinteurs de l’équipe pour partager toute mon expérience avec eux ». Le vainqueur du Tour d’Estonie en 2015 veut absolument rebondir en 2023. A l’image de son équipe hôte finalement !
Transferts
Arrivées : Chzhan (Almaty), Laas (BORAhansgrohe), Sanchez (Bahrain Victorious), Syritsa (Astana Dvt), Garofoli (Astana Qazaqstan Development) Départs : Conti (Corratec), De Bod (EF Education EasyPost), V.Nibali (retraite)