A 20 ans, Juan Ayuso a déjà marqué les esprits en seulement une saison pleine chez UAE Team Emirates. 3ème de la Vuelta 2022, dès sa première participation sur un grand Tour, le grimpeur espagnol confirme qu’il possède tout le talent pour s’inviter parmi les meilleurs au moment de jouer la victoire finale sur les plus grandes courses à étapes.
Joxean Fernandez Matxin : « Il a gagné son rôle de leader »
« Juan (Ayuso) connaît une bonne évolution jusqu’à présent. Même s’il est vrai que sa blessure (au mollet, Ndlr) l’a contraint à s’arrêter un petit moment jusqu’au Romandie alors que, généralement, a déjà lancé sa saison. En tout cas, il avait envie de retrouver la compétition et cela s’est vu. Dans l’équipe, on cherche à l’accompagner dans son évolution et sa progression. »
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« On veut construire un véritable projet dans son évolution au quotidien dans sa carrière. On ne voit pas seulement à court terme, on veut l’accompagner loin et se projeter avec lui. C’est pour cela qu’on avait décidé de le lancer sur la Vuelta 2022 sans lui mettre un objectif et de la pression. Cette année, il a gagné grâce à ses qualités et ses résultats le fait d’être l’un des leaders de l’équipe. »
« On veut maintenant avancer petit à petit, ne pas se louper dans ses objectifs, en prenant le bon chemin. Depuis ses premiers pas dans l’équipe, on a fait en sorte que le deuxième soit le bon. Il doit maintenant prendre possession de ce rôle de leader, sans pression et surtout avec confiance. Le fait d’avoir des responsabilités ne doit pas lui enlever sa capacité d’aller chercher des résultats. Ensuite, il faut qu’il puisse aborder la Vuelta avec la pression qui entoure son nouveau statut. Elle doit se transformer en certitudes et en confiance. Le fait d’avoir plusieurs leaders autour de lui doit lui permettre d’apprendre à son rythme. Cest pour cela qu’on lui fait partager le leadership au début pour qu’il soit aussi libre d’avancer tranquillement. »
Manager général UAE Team Emirates
Thomas Champion : « On ne fait pas le même cyclisme »
« On s’est croisés sur plusieurs courses. Et j’ai pu constater que l’on ne fait pas le même cyclisme. On n’a pas encore les mêmes capacités. Il épate. Un jeune sorti des amateurs. Il arrive à faire des podiums sur le Tour de Romandie et ses premières courses comme la Vuelta. 3ème derrière Remco (Evenepoel) et Enric (Mas), ce n’est pas rien. UAE a vite compris. »
« Ils l’ont fait signer jusqu’en 2028. C’est un gage de confiance de l’équipe. Ils ont bien décelé un grand potentiel. Après, il a eu une grosse coupure après sa blessure. Mais, depuis son retour, il a été présent. De mi-septembre à mai, c’est long pour un cycliste, mais il a dû beaucoup s’entraîner pour revenir à un tel niveau d’entrée. Je suis sûr qu’à l’avenir on le verra aux côtés de Pogacar sur les routes du Tour. »
Mauro Gianetti : « un gagnant »
« Ce n’est pas le genre de coureur qui vient à une course juste pour regarder. C’est un coureur, un gagnant. »
Directeur général UAE Team Emirates
Oliviero Troia : « Un grand champion »
« C’est véritablement un grand talent et un très, très grand champion. Il possède un bel avenir devant lui. »
Ancien coéquipier chez UAE Team Emirates entre 2021 et 2022
Alexis Vuillermoz : « Un coureur complet »
« Dernièrement, il m’a impressionné sur le Tour de Romandie alors qu’il effectuait son retour. Cela montre qu’il a de grandes capacités. Il est capable d’aller jouer la gagner sur les plus grandes courses. C’est un coureur complet. Il peut jouer les premiers rôles sur les grands Tours. Dans le peloton, on en parle. Tout le monde le présente comme un futur grand. C’est un grand talent. C’est aussi beaucoup de responsabilités et de pression dès ses premières années. Ce n’est pas un cadeau non plus. »
« Mais on voit qu’il tient le choc. Après, par expérience, on sait que toutes les progressions ne sont pas linéaires. Il doit avancer à son rythme. Toutes les évolutions ne sont pas fulgurantes comme cela a été le cas pour Remco Evenepoel. Cependant, je lui souhaite. S’il ne confirme pas tout de suite, il doit continuer à travailler et croire à sa capacité de passer des caps. Il ne va pas avoir les projecteurs sur lui en partageant le leadership dans son équipe. On va voir comment son physique va encaisser les doses de travail. D’ailleurs, sa blessure peut être un avertissement. »
« Chez UAE, il n’aura pas aussi à subir la pression populaire. Ce n’est peut-être pas plus mal. C’est un mec discret dans le peloton. Il ne se prend pas pour un patron. C’est le signe que c’est quelqu’un qui avance progressivement et précaution. Ça pourra l’aider pour se relever en cas de coup dur, mais aussi une force pour avancer. »
Coureur de la Total-Energies, futur adversaire sur la Vuelta