Cette saison, le fils du grand Manute Bol, Bol Bol (23 ans, Orlando), a pris une autre dimension. Du coup se frotter à lui devient une tâche de plus en plus compliquée.
Pour un grand nombre de raisons Bol Bol est une attraction en NBA. Déjà de par son physique atypique (2m18, 99 kg). Avec sa longiligne carcasse, il remonte pourtant le ballon avec une facilité déconcertante. Son maniement de balle est remarquable. Cela n’a naturellement pas échappé au Nancéien Mike Scott, 43ème choix d’Atlanta en 2012 : « Ce joueur sait faire énormément de choses. Il sait très bien poser le jeu en mettant parfaitement bien le ballon au sol. Il est très bon aussi pour contrer des ballons. S’il parvenait dans la durée à être aussi performant comme il peut l’être sur certaines rencontres, Bol Bol serait très, très dur à contrer. »
Il montre la voie à Wembanyama
Pour Elliott De Wit, assistant coach aux Pistons, un certain parallèle est à dresser entre Bol Bol et Victor Wembanyama annoncé comme le futur n°1 de la draft :
« Bol Bol joue poste 4 car il est très agile. Ce joueur a des déplacements géniaux. Il a un corps et une motricité un peu semblables à celle de Victor. Sa dextérité est assez folle pour sa taille. Tout comme Victor avec leur taille et leurs longs segments, ils ont cette facilité à faire beaucoup de choses : comme les longues courses ou pouvoir dribbler et driver. Bol Bol est aussi capable de faire des différences très vite. Il est impressionnant ».
Avec Bol Bol, on a donc déjà un petit avant-goût de ce que Wembanyama pourrait faire en NBA l’an prochain. Pourtant, pour l’Américano-soudanais de naissance de 23 ans 44ème choix de la draft 2019 (Miami avait cédé ses droits à Denver) qui tourne cette saison à 11,9 points et 6,9 rebonds avec Orlando pour 25,7 minutes contre 2,4 points et 1,4 rebond avec Denver pour 5,8 minutes, le chemin a parfois été épineux.
Bol Bol et Wembanyama le nouveau duo français en NBA
Il a connu la G-League fin 2019 avant de tenter sa chance avec Denver en novembre 2020. Mais avec les Nuggets il a squatté le banc pendant deux ans et demi principalement en raison de la présence de Nikola Jokic :
« Il est revenu de blessure, rappelle Elliott De Wit (son trade à Detroit avait d’ailleurs été annulé en raison d’un problème médical, Ndlr). Bol Bol est devenu un énorme impact player. Il est désormais capable de montrer ce qu’il sait faire au quotidien. Si on se souvient bien de ce qui s’était passé à la draft, il avait été invité dans la Green Room pour finalement être choisi en 44ème position (par le Heat, Ndlr). Suite à cela il avait pris un énorme coup au moral sans parler de ses blessures.
« Le fait désormais d’évoluer dans une franchise comme Orlando qui lui donne sa chance cela lui change énormément et lui ouvre bien plus d’options. Avec le Magic, il a trouvé l’équipe idéale. Orlando est sur une bonne voie. Ils ont des jeunes assez dominants. C’est une bonne destination pour ceux qui veulent prouver et progresser. Il n’y a pas de pression. Cette franchise a beaucoup de jeunes, ils forment. Ils font un peu comme nous à Detroit. ».
Bol Bol fait le bonheur du Magic d’Orlando
Responsabilisé à Orlando, l’intérieur du Magic assume son devoir avec près de 12 points marqués en moyenne (26 points contre Sacramento, son record établi le 5 novembre), soit son meilleur ratio depuis ses débuts en NBA :
« J’avais déjà tout cela en moi. C’est simplement que je n’avais pas vraiment eu la possibilité de le montrer car j’étais sur le banc ces dernières années. Maintenant que l’on m’offre une possibilité de jouer j’essaie juste de progresser à chaque match et je pense que cela se voit ».
D’où il est, l’illustre Manute Bol (décédé en 2010) doit être fier du fiston ! « Il est le fils d’un grand champion (653 matches NBA avec Washington, Golden State, Philadelphie, Miami, Ndlr), confirme De Wit. Certes, c’est une pression supplémentaire à gérer, mais pour lui au contraire cela l’aide. Il se sert de cela comme un guide et une source de motivation ». Bol Bol va de plus en plus vite, met de plus en plus de rythme et joue de plus en plus juste. Voilà aussi pourquoi il n’est plus le même joueur !