lundi 29 mai 2023

Handball : Bourg-de-Péage au bord de la catastrophe sportive et financière

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

La meilleure saison, sportive, de l’histoire du club drômois s’accompagne malheureusement de graves difficultés financières. Au point de remettre en cause les bons résultats de Bourg de Péage ? Eléments de réponse avec Félix Chambost, le président actuel, et Jean Pamart, un autre chef d’entreprise qui se propose de racheter le BPDH. Donc de le sauver.

D’un chef d’entreprise à l’autre, de Félix Chambost, président depuis 2019, à Jean Pamart, qui se propose de lui succéder, le salut du BPDH se jouait loin des parquets lorsque nous les avons contactés.

Face au déficit financier d’un club aux abois, sanctionné de 9 points de pénalité en début d’année, dont la structure professionnelle était proche du dépôt de bilan, l’arrivée des époux Pamart, Jean et Nathalie, par ailleurs dirigeants de société (LNA Solution), laissait espérer une issue favorable à la cinquième saison des Abeilles en Ligue Butagaz Energie.

Début mars, un communiqué annonçait leur volonté de racheter le club et de le placer sur une logique encore plus ambitieuse avec Grégory Anquetil, l’ancien double champion du monde, dans le rôle du conseiller. Deux mois après, lorsque nous avons joint Jean Pamart, les choses n’allaient pas assez vite pour lui : ‘‘Pour le moment, je ne peux que vous confirmer ma volonté de m’investir pour sauver le club et l’aider à grandir, à se développer. Le problème, c’est que pour le moment, je n’en suis toujours pas propriétaire. J’ai déjà dépensé 100 000 euros pour permettre de finir la saison, j’espère qu’ils ne seront pas à fonds perdus.’’

Bourg de Péage a dépensé 100 000€ pour finir la saison

Détenue par un pool d’actionnaires, la SAS mettait du temps à changer de mains, au point de faire douter Jean Pamart des réelles intentions du président en place.

‘‘Ils connaissent nos intentions, notre offre, s’ils ne se décident pas rapidement, le club disparaitra.’’ De son côté, Félix Chambost se montrait nettement moins pessimiste ; ‘‘Il n’y a aucune volonté de notre part de leur mettre dans bâtons dans les roues. Mais il faut du temps pour étudier la GAC (garantie d’actif passif) qu’ils nous ont envoyée. Ils savent qu’ils ont notre accord moral pour qu’on avance avec eux. Rien ne peut s’opposer à cette reprise.’’

Entre urgence financière et problèmes de communication, on ne doute pas que la liaison Chambost-Pamart se rétablira vite pour permettre au club drômois de s’inventer un nouvel avenir. Dans les pas d’un chef d’entreprise qui ne manque ni d’idées, ni d’énergie, un nouveau chapitre s’est déjà ouvert à Bourg de Péage, piloté sur le terrain par Grégory Anquetil :

‘Même si nous aurons longtemps attendu d’avoir la signature, je pense que nous avons bien travaillé depuis deux mois que nous sommes sur place, explique l’ancien ailier de Montpellier. On pare au plus pressé, et j’espère pour tous les licenciés et les joueuses qui se battent pour le club, que notre projet pourra se concrétiser. En deux mois, sans avoir les clés du club, nous avons déjà beaucoup avancé.’’

Le but des repreneurs est de ‘‘tester en grandeur nature un nouveau modèle économique, reprend Jean Pamart. Faire de Bourg un club laboratoire, l’accoler à une régie publicitaire qui lui permettrait d’exploiter son image.’’ En marge, le duo Pamart-Anquetil est aussi investi dans la création d’une web télé, HandStar TV, pour dépoussiérer le modèle traditionnel des clubs de hand féminin obligés de payer pour être diffusés. A terme, ils envisagent de produire eux-mêmes les images pour les revendre ensuite à différents canaux de diffusion.

Pamart : ‘‘Faire de Bourg un club laboratoire’’

‘‘Ce club a les moyens d’aller très haut, poursuit Jean Pamart, car il a les structures, le public, le soutien des élus, le staff, les joueuses… tout est réuni pour rivaliser avec Metz ou Brest à court terme.’’

A condition de finaliser la passation de pouvoir avec un président Chambost qui nous dit pour conclure :

‘‘On aurait pu faire mieux. Le contexte de la crise sanitaire autant que l’articulation entre la SAS et l’association ne nous ont pas facilité les choses. On laisse tout de même un club plus structuré qu’à notre arrivée, avec de bons résultats et un organigramme formé de gens compétents. Avec l’apport d’Anquetil, et leur expérience professionnelle, il est clair qu’ils savent de quoi ils parlent. Ils sont peutêtre mieux placés que nous pour perpétuer le hand de haut niveau à Bourg. Tant mieux car ce club me tient à coeur et s’il faut donner un coup de mains… Ils seraient d’ailleurs bien inspirés de ne pas se couper des locaux. Lors de notre première entrevue, ils m’avaient dit que toutes les volontés seraient bonnes à prendre.’’

Avant, il y avait quand même un changement juridique de propriétaire à finaliser. A priori, tout sauf une formalité…

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