jeudi 28 mars 2024

Bozidar Maljkovic (sur le sacre de Limoges, en 1993) : « Richard (Dacoury) voulait prendre sa retraite »

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Le sorcier serbe nous fait revivre cette tranche historique du basket français quand il a dirigé en 1993 cette équipe de Limoges si difficile à faire déjouer. Bozidar Maljkovic fut de l’aventure sur le banc de Limoges. Entretien réalisé pour France Basket et Le Quotidien du Sport.

Comment s’est construite cette magnifique victoire de Limoges en 1993 en Euroligue ?

Chose très importante à l’époque, l’équipe était fortement renouvelée avec pas moins de huit joueurs nouveaux. Richard Dacoury était resté et faisait figure d’ancien. Il songeait à prendre sa retraite, mais Richard est quelqu’un d’intelligent, on a discuté, il s’est entraîné et a joué. On a gagné plusieurs titres ensemble. Après, la recette magique n’existe pas. J’avais fait mon travail à Split (de 1986 à 1990, vainqueur de l’Euroligue en 1989 et 1990, Ndlr). J’avais fait à peu près la même chose à Limoges à quelques détails près. Quand j’étais à Split, mon équipe était très talentueuse en attaque avec notamment Kukoc.

A Limoges, je n’avais pas ce potentiel offensif. Alors j’ai bâti une équipe très défensive. Quand je parle à des collègues entraîneurs d’Euroligue, d’Euro-Cup, ils se souviennent encore de la manière dont nous avions défendu avec Bilba et compagnie. Et en attaque il y avait Michael Young, un des meilleurs joueurs que j’ai eus dans toute ma carrière. Il était un incroyable scoreur et rebondeur. Il bonifiait le jeu de l’équipe.

Quand avez-vous senti un véritable déclic se produire ?

On avait décidé de faire pas mal de matches amicaux avant pour bien nous préparer. Nous avions rencontré Milan notamment. On s’appuyait sur une excellente défense, une très bonne contre-attaque et une attaque disciplinée. Jurij Zdovc avait été en particulier très précieux dans cette campagne européenne. Il pouvait jouer des deux côtés. Il avait été décisif lors du match contre l’Olympiakos à Limoges. Je sentais que mon équipe pouvait se frotter à n’importe quel adversaire. Et nous avons gagné. Nous avons fait tomber les plus grands à Limoges avec notre public.

« Je sentais que mon équipe pouvait se frotter à n’importe quel adversaire »

En finale, Limoges a été très dure à jouer grâce encore une fois à une magnifique défense. Cela a-t-il été la clé du succès ?

Effectivement. Mais on contrôlait bien notre attaque aussi avec une grande discipline. On est parvenu magnifiquement à valoriser un maximum de ballons et nos positions respectives. Nous jouions avec une grande confiance. On était très bien préparés aussi physiquement et mentalement. Il y avait une puissante corrélation entre ces deux facteurs. Il n’y a pas de grande équipe sans posséder ce genre d’atouts.

Quelles étaient finalement les grandes forces de cette équipe ?

Il y avait une incroyable synergie. Chaque joueur apportait quelque chose. Vérove jouait avec un cœur énorme en défense, Frédéric Forte était très performant à 3 points. Avec Franck Butter et Willie Redden, on avait même des pivots très performants à moins de 2 mètres !

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