lundi 16 septembre 2024

Bretagne et Normandie, fournisseurs officiels de talents

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Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

Dans l’histoire du cyclisme français, la Bretagne et la Normandie ont offert de nombreux champions. D’Anquetil à Hinault, en passant par Bobet, Robic ou Guillaume Martin, quelle région peut se vanter d’être la plus prolifique ?

La France est une terre de cyclisme. Si on tourne le regard vers l’Ouest, on se rend compte à quel point le Bretagne et la Normandie ont été des terres de talents. Au fil du temps et de l’histoire, elles n’ont pas manqué de se frotter pour s’attribuer le leadership hexagonal.

Si le Normand Emile Bouhours s’illustre dès 1900 pour remporter Paris-Roubaix, le natif de Rouen, Paul Duboc n’est pas loin de remporter le Tour de France en 1911 et d’imiter Lucien Mazan, vainqueur du Tour de France à deux reprises, en 1907 et 1908. Le Breton qui sera plus connu sous le nom de Lucien Petit-Breton et qui contribuera à faire connaître sa région grâce à ses victoires sur Milan-San Remo (1907), Paris-Tours (1906) ou encore Paris-Bruxelles (1908).

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Le cyclisme, depuis 80 ans en Bretagne

La Bretagne prenant l’avantage aussi grâce à l’éclosion de talents comme Jean Robic, vainqueur du Tour 1947, Camille Danguillaume, vainqueur de Liège-Bastogne-Liège (1949), mais surtout du natif de Saint-Méen-le-Grand, Louison Bobet. La première grande star du cyclisme grâce à ses trois victoires sur le Tour de France (1953, 1954 et 1955), mais également sur de grandes Classiques comme Paris-Roubaix, Milan-San Remo, le Tour de Lombardie, le Tour des Flandres, mais surtout le titre mondial et le maillot arc-en-ciel de champion du monde sur route (1954).

Un palmarès impressionnant et un homme tout terrain capable de briller sur tous les terrains. L’année 1957 allait marquer l’émergence d’un talent rare venant de Mont-Saint-Aignan, en Seine-Maritime. Le Tour de France 1957 marque le point de départ de la carrière de Jacques Anquetil. Profitant du forfait de Bobet, le Normand domine Marcel Janssen et Adolf Christian.

Hinault champion des champions

A lui seul, Maître Jacques remportera 8 grands Tours dont 5 Tours de France (1957, 1961, 1962, 1963 et 1964). Ce dernier brillera également avec 23 étapes sur les grands Tours. Un record à l’époque. La Normandie est au top. La Bretagne continuera à sortir des talents comme Jean-Pierre Genet ou Joseph Groussard, vainqueur de Milan-San Remo 1963.

Dans les années 70, les Bretons Christian Seznec et Cyrille Guimard feront parler d’eux. Ce dernier gagnera même le surnom de Druide grâce à ses exploits comme coureur et manager où il aidera un autre Breton à écrire son nom en lettres d’or.

Bernard Hinault débute sa carrière en 1975 et dominera le peloton jusqu’en 1986 avec au passage des victoires sur les plus grandes courses. 5 fois victorieux du Tour de France (1978, 1979, 1981, 1982 et 1985), avec au passage 28 étapes, il enlèvera aussi 3 Tour d’Italie et 2 Tour d’Espagne. Sans oublier des classements par points, de la montagne et des prix de la combativité.

Barguil, un Breton connu

Le natif d’Yffiniac se montrant intraitable au moment de décider de faire la différence. En 1980, il remporte le titre mondial également – le 2ème Breton de l’histoire à le faire ! – sans oublier 9 Classiques parmi lesquelles Liège-Bastogne-Liège (1977 et 1980), le Tour de Lombardie (1979 et 1984), Paris-Roubaix sous la neige (1981) et la Flèche Wallonne (1979 et 1983).

Le Blaireau ne lâchant rien sur la route. La Bretagne reprenant l’avantage pour ne plus rien lâcher grâce également à des coureurs comme Jean-Cyril Robin, Warren Barguil, vainqueur d’étapes sur le Tour et surtout Frédéric Guesdon, dernier vainqueur français sur Paris-Roubaix en 1997.

La Normandie a pu compter sur de grands noms pour être bien représentée comme François Lemarchand, Raymond Delisle, Vincent Barteau, Raymond Martin, meilleur grimpeur du Tour 1980, Philippe Bouvatier, sans oublier, Thierry Marie, vainqueur de l’une des plus longues étapes du Tour en 1991, et qui se permettait de chanter, j’irai revoir ma Normandie sur la ligne d’arrivée, et Anthony Geslin, médaillé mondial.

Les pépites du cyclisme viennent de la Bretagne

Sans oublier récemment, Amaël Moinard, Alexandre Pichot, Mikaël Chérel voire Lloyd Mondory. Quel est le secret de la Bretagne pour révéler autant de talents. « Je pense que le terrain s’y prête n’y trop difficile ni trop facile, explique le natif de Plorec-sur-Arguenon et coureur de la Cofidis, Alexis Renard. La météo n’est pas vraiment favorable, mais c’est comme ça qu’on forge des guerriers ! De plus, le nombre de courses cyclistes et de clubs font que l’on a un large choix et que ça pousse à commencer le vélo. »

Un constat que fait également le Brestois et coureur de la Groupama-FDJ Valentin Madouas. « L’engouement autour du vélo en Bretagne et les valeurs du travail et du sacrifice sont les mêmes entre les Bretons et les cyclistes. Je pense que c’est pour cela qu’ils aiment ce sport. »

Les deux avouent avoir été inspirés par le style et les épopées de coureurs comme Bernard Hinault qui ont permis de montrer l’exemple à plusieurs générations. Pour le champion de France 2024, Paul Lapeira, née à Fougères en Bretagne, mais ayant fait sa formation au Vélo Club Saint-Hilaire-du-Harcouët, dans la Manche, le secret est ailleurs. « C’est dans la tarte aux pommes. »

Et comme on ne manque pas de pommes dans les régions de l’Ouest de la France, il risque encore d’y avoir de nombreux Bretons et Normands dans le peloton mondial.

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