Il y a 40 ans, jour pour jour, Canal+ révolutionnait la télévision française. A commencer par le sport et tout particulièrement le football, utilisé par la chaine pour se développer. Une collaboration « gagnant – gagnant » jusqu’à cette saison 2024/2025 où la chaine cryptée ne diffuse aucun match de Ligue 1. Du 4 novembre 2024 à ce jour, retour sur les 8 voix historiques de la chaine.
Charles Biétry, le pionnier
Avec Michel Denisot, il forme le premier duo mythique de commentateurs du football. Celui qui restera directeur des sports de la chaine cryptée pendant 14 ans a inventé une nouvelle façon de parler de football à la télé. Avec un regard assez posé, souvent décalé. Charles Biétry, c’est l’image du service des sports de Canal+ de la grande époque. Ancien grand reporter pour l’AFP, il aura ensuite des postes à responsabilités sur France Télévision, TF1, l’Equipe TV et BeIN Sport. Une véritable légende du journalisme sportif de télévision. On le verra aussi commenter de la boxe, l’autre sport dont il est passionné. En avril 2023, âgé de 80 ans, il révèle être atteint de sclérose latérale amyotrophie et avoir prévu de recourir au suicide assisté, en Suisse.
Michel Denisot, la classe à l’état pur
D’avantage reconnu aujourd’hui pour ses émissions de divertissement et de culture, présentées sur Canal+, Michel Denisot s’est fait un nom en commentant le football au côté de Charles Biétry. Ses commentaires posés, précis et enthousiasmants, ont contribué à donner une belle image de la chaine cryptée, en donnant un sens au rôle des commentateurs. Sa carrière à la télévision se fera toutefois essentiellement à travers le 7/9 (première matinale en France), Zenith, puis Mon Zenith à moi, La Grande Famille ou Télés Dimanche (liste non exhaustive). Aujourd’hui âgé de 79 ans, celui qui fut aussi un très bon président du PSG et directeur du Festival de Cannes, est un de ceux qui incarnent le mieux l’image de la chaine cryptée à son apogée.
Thierry Gilardi, l’icône partie trop tôt
C’est LA voix du foot à Canal+. Arrivé sur la chaine cryptée en 1987, il éclaire les matchs de foot de sa bonne humeur et de son talent de commentateur, au côté de Charles Biétry ou de Michel Denisot. Il se voit confié la présentation de Jour de Foot, puis de L’Equipe du Dimanche, ainsi que les soirée Ligue des Champions en compagnie de Michel Platini. Il quitte Canal+ en octobre 2004 pour rejoindre TF1, ou il comptera notamment les grands matchs de football et de rugby. Malheureusement, il disparait bien trop tôt d’une crise cardiaque, le 25 mars 2008, après une crise cardiaque.
Grégoire Margotton, la star que Canal ne peut pas garder
Entré à Canal+ en 1992 en tant que stagiaire pour couvrir les Jeux Olympiques de Barcelone, Grégoire Margotton, va surtout se faire connaitre en commentant la grande affiche football du dimanche soir. Après Thierry Gilardi, Grégoire Margotton incarne l’esprit Canal+. De son commentaire se dégage une sympathie pour les acteurs du foot. Son intonation, ses analyses lucides et souvent à propos, séduisent les téléspectateurs. Mais aussi les concurrents et, en 2016, il est recruté par TF1 pour remplacer Christian Jeanpierre, poussé vers la sortie. Aujourd’hui, il présente Téléfoot et commente les matchs de l’Equipe de France, en compagnie de Bixente Lizarazu.
Laurent Paganelli, le trublion du bord terrain
Laurent Paganelli, on l’aime ou on ne le supporte pas. On a l’impression qu’il a toujours été là, pourtant, il n’a rejoint Canal+ qu’en 1997 pour jouer les trublions au bord du terrain. Sa mission : faire vivre le match au plus près des acteurs. Une véritable révolution à l’époque. Sa naïveté aux allures forcées et son innocence de façade font de celui qui a été éducateur spécialisé à la MJC d’Avignon (il s’occupait des jeunes délinquants), un personnage incontournable de la chaine cryptée.
Philipe Doucet, la révolution numérique avant l’heure
C’est Charles Bietry qui l’engage à Canal+, en 1989. D’abord commentateur de matchs, en tant que consultant, il va surtout se révéler en tant que spécialiste des outils d’analyse des matchs, apportant une plus value au côté de Thierry Gilardi. Il est d’ailleurs principalement connu pour être l’inventeur de la fameuse « palette à Doudouce », mettant en valeur sa grande connaissance du football. Palette qu’il utilisera d’ailleurs au départ avec Michel Platini.
Stéphane Guy, un peu de bonheur en plus
Comme Laurent Paganelli, Stéphane Guy intègre le service des sports de Canal+ en 1997. Il prendra de plus en plus d’importance sur la chaine jusqu’à devenir, de 2005 à 2007, le directeur de la rédaction football de la chaine cryptée. Jour de Foot, L’Equipe du dimanche puis Les Spécialistes, J+1… le natif de Vire, dans le Calvados présente les émissions phares de la chaine, tout en commentant les matchs en direct. En 2016, après le départ de Grégoire Margotton, Stéphane Guy devient même le commentateur n°1, dont la voix et le fameux « xx minutes de bonheur en plus » au moment d’annoncer le temps additionnel laissent une empreinte indélébile sur la chaine. Il est aussi au centre d’une affaire peu glorieuse pour le groupe Canal, en décembre 2020. Il est mis à pied après avoir exprimé à l’antenne son soutien à Sébastien Thoen, limogé quelques jours plus tôt, pour sa participation à un sketch sur la chaîne web Winamax TV, parodiant l’émission L’Heure des Pros, diffusée sur CNews, la chaîne d’information du groupe.
Hervé Mathoux, le dernier dinausore
Débauché par Michel Denisot au lendemain de la Coupe du Monde, Hervé Mathoux quitte TF1 pour Canal+. Il présente d’abord Jour de Foot, puis L’Equipe Du Dimanche, et à partir de 2008, le Canal Football Club, qui change plusieurs fois de formule (de jour et d’horaire), mais qui reste l’émission phare de la chaine. Elle reçoit d’ailleurs le titre de meilleure émission de sport en 2009 et 2010, et meilleure émission de football en 2012 et 2013. En 2014, il est récompensé d’un Micro d’or dans la catégorie Influenceur de l’année. Plus de 26 ans après son arrivée, il reste un des seuls « dinosaures » du service des sports, et l’image du foot de la chaine.
