mardi 16 avril 2024

Casper Ruud : “Battre Nadal à Roland-Garros, le plus gros défi de ce sport”

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Le Norvégien (23 ans, 8ème mondial) s’est qualifié contre Marin Cilic (3/6, 6/4, 6/2, 6/2) pour sa première finale de Grand Chelem au terme d’une journée folle à Roland-Garros. Le Scandinave contre l’Espagnol fait face au plus grand challenge de sa carrière. 

En ce vendredi 3 juin, jour de l’anniversaire de Rafael Nadal (36 ans), les événements se sont enchaînés Porte d’Auteuil. Il y a eu de belles satisfactions françaises. Caroline Garcia et Kristina Mladenovic ont atteint la finale du double dames. Elles vont avoir la possibilité de gagner une deuxième fois Roland-Garros ensemble après leur titre de 2016. Elles seront opposées à la paire américaine Coco Gauff et Jessica Pegula, têtes de série n°8 du tableau. Gabriel Debru (16 ans, 781ème ATP) est décidément une belle promesse pour l’avenir du tennis français. Il s’est qualifié pour la finale du tournoi junior et tentera de succéder à son compatriote Luca Van Assche, contre le Belge Bailly.

Mais l’image forte qui restera de ce tournoi est sans doute la sortie du court en fauteuil roulant d’Alexander Zverev. Un vrai cauchemar pour l’Allemand. Sa cheville l’a lâché sur le court Philippe Chatrier alors qu’il faisait au moins jeu égal avec Nadal (7/6, 6/6 après 3h13). Il est à sa façon rentré dans l’histoire en devenant le 6ème joueur de l’ère Open en 1968, à abandonner au stade des demi-finales d’un tournoi du Grand Chelem. « Rafa » pouvait alors attendre son adversaire en finale. Ce sera donc Casper Ruud.

Premier Norvégien en finale de Roland-Garros

Profitant de la fébrilité de Marin Cilic, il est devenu le premier Norvégien à s’inviter en finale de Roland-Garros. Son affrontement contre le Croate a été émaillé par l’interruption à 21h12 pendant 13 minutes, d’une militante climatique ! Le natif d’Oslo a pu après coup livrer ses sensations avant d’essayer de détrôner le roi Nadal dimanche. Pour réaliser un exploit XXL Casper devra être tout sauf un fantôme.  

Sur le fait de se retrouver en finale de Roland-Garros :

« Je suis plein d’entrain et je crois que tous les joueurs, lorsqu’ils sont jeunes, pensent à cela et aussi pendant leur carrière, lorsqu’ils évoluent. Cela devient un objectif et un rêve de pouvoir jouer en finale d’un Grand Chelem. C’est quelque chose que je voyais moi à la télé, chaque fois. J’y mettrai tout ce que je peux. Je suis très enthousiaste. Je serai celui qui n’a rien à perdre. Rafa, lui va sentir la pression. Je vais profiter de cette situation. Je sais que je vais devoir jouer encore mieux si je veux avoir une chance. Lui, c’est le meilleur de tous les temps comme joueur de tennis. Il a tous les coups à son actif. Il a gagné 21 Grands Chelems et 13 ici. C’est sûrement le défi le plus difficile à relever de jouer contre lui en finale. En tout cas, je vais tenter le coup ». 

Sur le fait de jouer Nadal en finale :

« Jouer en finale contre Rafa à Roland-Garros, c’est sûrement le plus gros défi à relever dans ce sport. Il a déjà gagné 13 fois à Roland-Garros. Cela semble absolument infaisable. Mais je vais essayer. Je vais tenter comme les 13 autres avant moi. Bien sûr, cela va être très difficile. Nous savons tous que c’est un grand champion et lorsque le niveau est élevé, il élève encore plus son jeu. Je vais tenter d’en profiter. Moi, je n’ai rien à perdre. Je vais essayer de rêver de coups gagnants et d’échanges incroyables. C’est cela qu’il faut pour que je puisse gagner. Il faudra que je joue mon meilleur tennis. Je dois croire que je peux y arriver ». 

Sur le nombre de finales de Nadal qu’il a vues :

« Je crois que je l’ai ai toutes vues. Toutes les finales où il a joué et où il a gagné, parce que j’ai tout regardé à la télé. Cette fois-ci, j’y serai. Faire partie de ce groupe d’adversaires moi-même, là, après coup je pourrai vraiment m’en vanter et je vais essayer de remporter le titre, bien sûr. Et je serai content de pouvoir vraiment me vanter que j’ai le titre, si je l’ai ». 

Sur son plaisir de jouer sur terre battue :

« J’imprime beaucoup d’effets liftés dans mes balles. Lorsqu’on fait beaucoup de lifts, c’est bon pour le jeu, parce que la terre est un peu plus lente, les rebonds sont un peu différents. Lorsqu’il y a plus d’effet, on a plus de marges de manœuvre aussi. Une marge de manœuvre sur la terre battue est importante, parce que si vous essayez de gros coups gagnants très forts, parfois les rebonds ne sont pas très bons ». 

« Je vais tenter comme les 13 autres avant moi… »

Sur les rêves qu’il avait enfant :

« J’ai tellement regardé de matchs de tennis à la télévision lorsque j’étais petit, que parfois, j’avais l’impression que c’était complètement irréel. Je me disais que je ne pouvais pas être là. Ma réflexion était : « Ceux qui jouent à la télé, que je vois, ils sont tellement bons ! » Bien sûr, j’étais un enfant. Je me disais : « J’aimerais bien un jour qu’on me voit à la télévision, moi, en train de jouer ». En grandissant, j’ai commencé à jouer. Je n’étais pas le « super kid », ce jeune enfant très talentueux ou le jeune prodige. Je ne sortais pas trop du lot, quand j’avais 12 ans, 13 ans, 14 ans. Ce qui peut-être le cas pour les juniors. Il y en a qui sortent vraiment du lot. Donc, je ne faisais pas trop de plans sur la comète. En tout cas, cela a toujours été un rêve, quelque chose que j’avais à l’esprit. Mais je n’y pensais quand même pas trop. Je ne me disais pas : « Tiens, cela peut devenir une réalité ». 

Sur la blessure de Zverev :

« Cela a été un choc pour tout le monde. Ce qu’il s’est passé était épouvantable. Cet accident, cette blessure, cela n’avait pas l’air joli-joli. Cela s’est produit en un quart de seconde. Il s’est tordu la cheville. On le regrette immédiatement et on est tous triste pour lui. Le match était magnifique et la situation était incroyable. Ce qu’il s’est passé à ce moment-là, je dois dire que je n’aimerais pas que cela arrive à qui que ce soit ». 

« Quand j’étais enfant je ne sortais vraiment pas du lot »

Sur l’irruption de la militante écologiste :

« Pour parler de cette jeune femme militante, c’était un petit peu délicat. Je ne sais pas. Je ne l’ai vue que de dos. J’ignore si elle portait quoi que ce soit. Je ne sais pas ce qu’elle avait autour du cou. Je n’ai pas vraiment trop regardé, je dois dire. Situation étrange, bizarre, difficile. Cela ne m’est jamais arrivé avant ». 

Sur la répercussion de son parcours sur le tennis norvégien :

« Je ne suis pas très connu en Norvège, parce que je suis toujours en déplacement. Pendant toute l’année, je voyage, donc je ne passe pas assez de temps en Norvège, pas autant que je ne le souhaiterais. Mais avec un peu de chance, pour les années qui viennent, j’espère que nous pourrons construire des centres tennistiques pour le bien du tennis en Norvège. Que ce soit parce que j’ai des bons résultats ou pas. En tout cas, ça aidera sûrement pour attirer les regards dans notre pays sur ce tennis quand il y a de bonnes performances. C’est arrivé avec le golf en Norvège. Viktor Hovland est numéro 5 mondial. Tout le monde veut apparemment jouer au golf en Norvège. Si c’est la même chose pour moi du côté tennis, je serai très content d’y contribuer ». 

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