lundi 17 mars 2025

Celles-sur-Belle essaie de se reconstruire

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Relégué administrativement en D2 féminines en juin, le club de Celles-sur-Belle n’a toujours pas digéré cette décision des instances. Le club poitevin essaie de se reconstruire et de relancer une dynamique, mais le cœur n’y est plus trop…

Celles-sur-Belle, un petit village de 4000 habitants, faisait un peu figure d’ovni dans l’élite du handball féminin depuis sa montée en 2021. Mais cette ascension n’était autre que le fruit d’un long travail de dirigeants passionnés.

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Leur objectif a toujours été de développer le handball féminin et de l’amener au plus haut niveau. Ils ont fait les choses dans l’ordre, se sont attachés à développer leur système de formation et ce bon travail a été récompensé par une ascension du championnat National au début des années 2000 à la D1 en 2021 :

« Nous avons construit petit à petit un club atypique car on est en milieu rural. On est des passionnés, bénévoles, je suis au club depuis 30 ans, j’ai occupé tous les postes, entraîneur, dirigeant, président et en juin dernier les instances nous ont mis à terre. On n’a pas digéré la décision, on la subit » détaille Frédéric Vignier, le président du club.

Le CNOSF intraitable

Cette saison 2022/2023, la deuxième dans l’élite s’est, en effet, terminée de manière brutale avec une relégation administrative décidée par la CNCG car, à mi-saison, le gendarme financier du hand avait constaté un déficit de 27 000 euros. Mais le club assure qu’il avait été comblé par la suite. Mais la CNCG est très attentive et dure avec les clubs qui sont de plus en plus nombreux à connaitre des problèmes financiers et elle préfère agir en amont afin que les déficits ne deviennent trop importants. Le CNOSF a confirmé la décision de la CNCG et le club s’est retrouvé en D2 :

« La temporalité a été terrible, c’est ça que je reproche le plus aux instances. On nous a prévenus fin juin quelques jours avant la reprise. On n’a pas non plus essayé de nous aider, de trouver des solutions. »

250 000 € d’aides publiques pour Celles sur Belle

Je reconnais qu’il y a eu des bêtises de faites, mais les instances auraient pu nous accompagner tout au long de la saison, nous alerter plus tôt. Elles ont travaillé avec des équipes en difficulté tout au long de la saison en les sanctionnant de points, en les prévenant, nous on n’a rien eu, pas d’échanges. C’est la Covid qui nous a fait très mal. On vit des partenariats et des recettes au guichet, ce n’est pas comme les gros clubs. »

« On a une petite mairie, dans un village de 4000 habitants, on n’a pas plus de 250 000 euros d’aides publiques. Là, avec la descente, on nous prive aussi de matches en milieu de semaine qui étaient une rentrée de revenus intéressante pour nous. Il n’y a pas trop de concurrence de sports de haut niveau dans le coin et les gens étaient nombreux sur les matches en semaine. Notre recrutement était bouclé, il a fallu que je libère des filles qui ont heureusement trouvé des points de chute. » Maintenant que la sentence est tombée, le club cherche à se reconstruire.

« On n’a pas essayé de nous aider, de trouver des solutions »

Le déficit s’élève à 20 000 euros et sportivement le groupe de joueuses et le staff a du mal comme l’ensemble du club à évacuer psychologiquement la décision : « Avec ce qui s’était passé, je n’allais pas arriver à l’entraînement et leur imposer de jouer la remontée immédiate. Je leur ai dit de retrouver du plaisir en premier lieu. Le centre de formation est en danger aussi. On avait réussi à monter une belle structure de formation dans un lieu atypique, un village ce n’est pas commun. Il est toujours en activité, mais menacé. »

Le handball à Celles-sur-Belle va donc tenter de survivre, le club est la grande fierté de ce village de 4000 habitants situé dans le Poitou non loin de Niort, mais les semaines à venir seront compliquées et décisives pour l’avenir du club. Si, sportivement, les filles arrivent à remonter, ce serait un grand bol d’air. Une chose est sûre, le président ne va pas quitter le navire :

« Je voulais partir à la fin de mon mandat car je vous avoue que je suis un peu dégoûté de la façon dont évolue le sport, mais je resterai un an et demi de plus je pense pour remettre le club à flots. »

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