Après cinq années fructueuses à Barcelone, Ludovic Fabregas a rejoint les rangs de Veszprém. A 27 ans, l’international français continue de grandir et de s’imposer comme une référence avec l’ambition de tout remporter en 2024, en club et en sélection. Entretien pour Handball magazine et Le Quotidien Du Sport.
Comment se passe ce début de saison ?
J’ai connu un changement important en quittant Barcelone et en rejoignant Veszprém en Hongrie. Tout s’est bien passé au niveau de mon intégration dans un nouveau collectif et au niveau de mon déménagement. Je m’adapte à un nouveau club et à un nouvel environnement. J’ai été bien reçu.
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Après cinq saisons à Barcelone, était-ce le moment de changer pour continuer à évoluer à 27 ans ?
C’était une grande réflexion sur le début d’année 2022. Tout s’est joué à ce moment-là. Ma volonté première était de rester à Barcelone, mais on n’a pas trouvé d’accord pour prolonger. Il y a eu une grande interrogation et le projet de Veszprém m’a tout de suite convaincu. Il m’a plu. J’ai senti la volonté de tout le monde de travailler avec moi. Ils me mettent au centre du projet qui est très important pour le club qui souhaite gagner le Ligue des Champions, mais également toutes les autres compétitions. Je ne suis pas le seul à être au centre du projet. Il y a d’autres joueurs qui le sont également à Veszprém. On a tout pour réussir nos objectifs. Ça m’a convaincu.
Sentez-vous que Veszprém a basculé dans une autre dimension avec également la présence de Hugo Descat, Kentin Mahé et Nedim Remili ?
J’ai toujours été dans cette situation avec cette exigence. Que ce soit à Montpellier à mes débuts, en Ligue des Champions ou à Barcelone qui souhaite tout gagner dès l’entame de la saison. J’arrive dans un club de même standing avec Hugo, Kentin, Nedim et tous les joueurs qui composent le groupe. On veut bien figurer dans toutes les compétitions. On a la volonté de gagner la première Ligue des Champions de son histoire. Le club court après depuis de nombreuses années. J’ai la sensation qu’il y a un réel projet et de réelles ambitions. Les choses sont faites pour qu’on se donne toutes les chances pour qu’on réussisse à concrétiser cette ambition.
« Ma volonté première était de rester à barcelone, mais on n’a pas trouvé d’accord pour prolonger »
Mentalement, comment faites-vous pour continuer à maintenir votre niveau qui fait de vous l’un des meilleurs joueurs au monde que ce soit en club et en équipe de France ?
De changer, ça peut donner un boost. Je ne veux pas dire que j’éprouvais une sorte de lassitude à Barcelone, mais je vois que j’ai une motivation accrue depuis mon arrivée à Veszprém, notamment pour remporter la Ligue des Champions, mais aussi par le fait de découvrir un nouveau championnat, un nouveau pays et de nouvelles méthodes d’entraînement. Il faut que je m’adapte. C’est une réelle motivation que de continuer à apprendre au quotidien, d’un point de vue professionnel et personnel.
Cette saison est-elle différente avec l’Euro et surtout les JO à l’horizon ?
On veut jouer toutes les compétitions. C’est notre volonté. Que ce soient les championnats, les coupes, la Ligue des Champions… On veut aussi enchaîner avec les championnats d’Europe et les Jeux Olympiques, en France, en plus. Il y a énormément d’objectifs. Au moment d’être sur la ligne de départ, on sait que la saison va être longue. Il va falloir aussi se gérer et optimiser les phases de récupération.
L’or à Paris pourrait-il être plus fort que celui de Tokyo ?
Ça peut, mais on ne s’imagine pas encore toute l’attente qui est en nous. Pour avoir vécu le championnat du monde en France, c’était exceptionnel et inoubliable. C’était magique d’être champion du monde à Paris, même si on avait connu d’autres ambiances en France. La finale à Bercy a été très importante à vivre dans une carrière. Les JO, c’est un step au-dessus. Tout le monde ne connaît pas la joie d’être champion olympique, en plus à la maison. C’est l’objectif. Surtout qu’on est les tenants du titre.
Ludovic Fabregas se méfie de l’Euro avant les JO
L’Euro en Allemagne, en début d’année, doit-il aussi valider le fait que la victoire est toujours présente en équipe de France ?
Par rapport à l’histoire, on sait que la compétition qui précède les JO a toujours été compliquée pour l’équipe de France. On n’a pas forcément les raisons. La volonté est de faire une belle compétition et l’objectif est de ramener une médaille. On est dans une bonne dynamique depuis notre titre olympique même si on n’a pas toujours eu les résultats escomptés.
On a quand même pris une belle médaille d’argent lors des derniers championnats du monde. L’équipe de France est compétitive. Ça fait longtemps qu’on n’a pas gagné une compétition autre que les JO. Notre volonté est de revenir sur le devant de la scène mondiale avant les JO. C’est une compétition qui ne sert pas de préparation. On aura envie de remporter les deux compétitions. Un résultat à l’Euro nous permettra d’aborder les JO avec une confiance et une force supplémentaire.
Votre expérience vous permet-elle de vous gérer différemment tout au long de la saison ?
Mon rôle a aussi évolué que ce soit dans mes clubs ou en équipe de France. Pour moi, c’est important de se gérer à certains moments. Mais à 90-95% du temps, je suis tout le temps à fond. C’est le handball de haut niveau. On joue tous les trois jours et tous les matches sont difficiles. On n’a pas beaucoup de marge de manœuvre.
Au final, il y a de très bons joueurs partout que ce soit chez nos adversaires et en interne aussi. Si on veut aider l’équipe et faire un peu plus l’histoire de notre sport, il faut se donner au maximum. Je pense pouvoir encore passer un step. Aujourd’hui, j’arrive à un moment sympa à vivre où je peux apporter mon expérience. C’est enrichissant de toujours apprendre. Je continue de rester moi-même pour aider mon équipe.
Quelle serait votre saison de rêve ?
(Sourire) Etre champion d’Europe, gagner la Ligue des Champions, être champion national et remporter les JO. En 2021, je garde un super souvenir de cette année car on avait tout gagné avec Barcelone. J’avais été champion olympique. J’étais également papa cette année-là. C’était une grande année émotionnellement. Ce serait magique de revivre une telle année.