Plus que sur Audrey Cordon-Ragot, en fin de carrière, c’est sur Evita Muzic, Cédrine Kerbaol et Juliette Labous que reposent tous les espoirs du cyclisme féminin français d’accrocher à court terme un premier grand Tour et de rivaliser sur les autres épreuves World Tour.
Chez FDJ-SUEZ Evita Muzic, la plus complète
Pourtant abordée en tant que simple équipière, sa 5ème place lors de la Flèche Wallonne 2023 avait agi comme un déclic pour elle dans une équipe où elle ne cesse de se rapprocher de ses leaders, Cécilie Uttrup Ludwig et Marta Cavalli.
Capable de grimper, bonne finisseuse, son potentiel est complet et sa marge de progression difficile à déterminer tellement elle semble ne pas avoir de grosses faiblesses, nonobstant les chronos où elle n’est pas très à l’aise. Dans la seule équipe française de World Tour, la championne de France 2021 ne cesse de monter en puissance. 6ème de la dernière Vuelta, son abandon sur blessure sur le Tour (après sa 8ème place de 2022) n’a pas remis en cause son avenir chez FDJ Suez qui lui a proposé de prolonger son contrat jusqu’en 2027.
L’objectif est clair pour la structure du manager Stephen Delcourt ; parvenir à terme à remporter un des trois grands Tours. Ses deux victoires sur les Alpes Grésivaudan Classic, véritable répétition générale du Tour de France, en 2022 et 2023, témoignent qu’elle est, à 25 ans, sur le bon chemin, sa 4ème place lors de la Flèche Wallonne au printemps aussi.
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Chez DSM Firmenich – Juliette Labous, la plus performante
La Bisontine a été la plus proche de décrocher la timbale lors du Giro 2023, première Française à monter sur le podium d’un grand tour depuis Pauline Ferrand-Prévost en 2014 (2ème).
En terminant 4ème, puis 5ème du Tour malgré une entame catastrophique, mais en étant ensuite devant pendant tout le parcours, Juliette Labous (25 ans) a démontré une belle force de caractère et réalisé son objectif : se maintenir dans le haut de la hiérarchie mondiale pour donner rendez-vous pour une édition 2024 où ses qualités de rouleuse et de spécialiste de contre-la-montre doivent lui permettre de compenser une toute relative faiblesse en montagne face aux meilleures.
Sa 2 èm e place du Giro l’an passé, à distance respectable de l’intouchable Van Vleuten (3min56s), démontre qu’elle fait partie du top mondial, en atteste sa 7ème place lors de la Flèche Wallonne. Pour parvenir à franchir ce dernier palier vers la gagne, il lui manque encore ce petit supplément d’âme qu’elle espère aller chercher lors des prochains JO à Paris.
La compagne de Clément Berthet (Decatlhon AG2R la Mondiale), en fin de contrat chez DSM, se prépare à un calendrier hyper chargé en 2024 avec la Vuelta début mai, le Giro et les JO en juillet et le Tour en août avec la perspective de rouler sur ses terres lors de la 6ème étape entre Remiremont et Morteau.
Chez Ceratizit wnt – Cédrine Kerbaol, la plus prometteuse
A 23 ans, la Bretonne incarne l’avenir du cyclisme français dans un style agressif et offensif qui lui a déjà permis de marquer les esprits.
En détrônant Cordon-Ragot, sextuple championne de France du c-l-m en 2023, elle a clairement pris le relais en ajoutant des qualités de grimpeuse. Ce profil tout terrain la positionne clairement comme une prétendante à toutes les courses.
12ème et meilleure jeune du Tour pour sa première participation à un grand Tour l’an passé, Cédrine semble avoir une marge de progression importante, de celle qui peut la transformer en leader du cyclisme français. Elle avait trois gros objectifs cette saison : Liège-Bastogne-Liège, le Tour et les JO. En attendant, elle avait engrangé de la confiance en remportant la Vuelta CV, déjà sa quatrième carrière. victoire en carrière.
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Tom Boissy