Présent dans d’autres sports, Citroën fait son entrée dans le cyclisme aux côtés d’AG2R. La marque française arrive à un moment charnière de l’histoire de l’équipe française qui vient de perdre son leader emblématique Romain Bardet.
2020 est l’année des changements pour l’équipe AG2R. La formation française est normalement assez discrète lors des intersaisons mais, avec le départ de Romain Bardet et l’arrivée d’un nouveau cosponsor, Citroën, elle s’est retrouvée au cœur de l’actualité cycliste.
En cette année de restrictions et de pandémie mondiale, les différentes équipes ont été calmes avec peu de transferts retentissants, certains sponsors se sont retirés et AG2R a, elle, eu la chance d’en attirer un puissant malgré la crise.
Sponsor depuis 20 ans avec AG2R Prévoyance puis AG2R La Mondiale, la mutuelle accueille jusqu’en 2025 l’une des plus grandes marques automobiles, Citroën. Elle n’est pas la première du secteur à investir dans le vélo. Peugeot et Renault l’ayant précédé, et plutôt avec succès. Puisque la première a remporté entre 1901 et 1989 neuf fois le Tour (notamment en 1975 et 1977 avec Bernard Thévenet). La seconde six fois le Tour entre 1978 et 1985 avec Bernard Hinault (1978, 1979, 1981, 1982) et Laurent Fignon (1983 et 1984).
Les sponsors AG2R et Citroën ont fait attention au moindre détail puisque l’acronyme ACT n’a pas été choisi par hasard, il signifie AGIR en anglais. Pour agir et gérer au mieux
l’après Bardet, l’équipe dispose d’un budget de 23 millions d’euros, l’accompagnement, la formation et la reconversion des coureurs seront renforcés. Un effort sera également fait pour renforcer le secteur technologique, un secteur souvent minimisé, mais qui permet d’avoir des informations précieuses sur le suivi des coureurs et sur les courses.
Citroën est une marque populaire, il est donc normal qu’elle investisse dans le cyclisme
Le manager de l’équipe Vincent Lavenu s’est montré enthousiaste après l’annonce officielle de l’arrivée de Citroën : « Nous sommes fiers de démarrer un nouveau chapitre de l’histoire de notre équipe. Nous avons travaillé sans relâche avec AG2R La Mondiale pour trouver un co-partenaire de premier plan. »
Citroën est une marque populaire, un aspect qui a également séduit les décideurs de l’équipe comme l’a confirmé Vincent Cobée, directeur général de Citroën :
« Citroën a toujours été une marque populaire qui appartient à la pop-culture. Le cyclisme est un sport populaire qui passionne des gens de toutes origines, de toutes nationalités, de tous âges, de tous milieux. Nous sommes heureux de démarrer cette aventure aux côtés d’AG2R La Mondiale. C’était naturel pour nous de nous engager dans le cyclisme. »
L’équipe aura un tout autre visage par rapport aux années passées. Elle ne visera pas le général d’un grand Tour. Mais plutôt les Classiques avec les arrivées de Lilian Calmejane, Bob Jungels, Greg Avermaet ou Marc Sarreau qui compensent les départs de Romain Bardet ou Pierre Latour.
Expérience et jeunesse pour accompagner AG2R
Si l’effectif s’internationalise, la formation n’est pas oubliée. Les jeunes français auront des occasions de s’exprimer et un coureur comme Benoît Cosnefroy pourra également jouer sa carte personnelle. Il est l’un des coureurs français les plus prometteurs et sort d’une bonne saison malgré une année tronquée.
Vainqueur d’une étape sur le dernier Tour de France, Nans Peters aura également une belle carte à jouer. Dans les années à venir, le staff n’exclut pas l’idée de revenir aux sources en termes d’objectifs. En visant notamment les classements généraux des grands Tours. Avec l’arrivée d’un nouveau sponsor, le maillot historique d’AG2R change.
Le design fait d’ailleurs beaucoup parler. Après des semaines de réflexion, le choix s’est porté sur un maillot blanc et un cuissard brun. Avec un graphisme fort qui met en valeur bien évidemment les deux sponsors. Ils apparaissent en gros sur le maillot, en marron pour AG2R et en rouge pour Citroën.
Les coureurs de Vincent Lavenu ne vont pas passer inaperçus dans le peloton avec cette tunique. Mais, ce que souhaite avant tout le manager, c’est qu’ils se distinguent plutôt par leurs résultats que par leurs maillots. Ce serait la meilleure façon d’accueillir Citroën. Et de montrer que, malgré le départ de Romain Bardet chez DSM, le groupe a de la ressource.