Combien gagne Fabien Galthié ?

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• Salaires des sélectionneurs : des chiffres contradictoires
• Quel rôle jouent les primes dans la rémunération du staff ?
• Un staff technique élargi, des rémunérations en hausse
• La FFR sous pression budgétaire
• Des comparaisons révélatrices avec le football et les joueurs
• Bilan sportif : une légitimité acquise, mais une pression croissante

Sélectionneur du XV de France depuis janvier 2020, Fabien Galthié incarne l’une des figures les plus visibles du sport français. Son bilan sportif, globalement positif, lui a permis d’obtenir la confiance de la Fédération Française de Rugby (FFR) et une prolongation de contrat jusqu’en 2028. Mais derrière les performances, une question demeure : combien gagne réellement Fabien Galthié ? Entre chiffres non officiels, démentis de la fédération et opacité persistante, la rémunération du sélectionneur est devenue un sujet sensible dans un contexte financier tendu.

Salaires des sélectionneurs : des chiffres contradictoires

En février 2022, le site britannique TotalSportal a publié un classement des sélectionneurs du Tournoi des Six Nations, estimant que Fabien Galthié percevait 770 000 euros annuels, auxquels s’ajouteraient jusqu’à 600 000 euros de primes, soit un total potentiel de 1,36 million d’euros par an. Cette estimation le plaçait au deuxième rang derrière l’Anglais Eddie Jones.

La FFR a rapidement démenti ces chiffres. Dans un communiqué du 9 février 2022, elle a affirmé que le salaire de Galthié ne comprenait aucune prime, et qu’il se situait sous la barre des 590 000 euros annuels, derrière plusieurs de ses homologues. En recoupant les informations disponibles, plusieurs sources spécialisées estiment aujourd’hui que le salaire de Fabien Galthié oscille entre 580 000 et 600 000 euros bruts par an, soit environ 48 000 à 50 000 euros par mois.

Initialement sous contrat jusqu’en 2023, Fabien Galthié a vu son engagement prolongé à deux reprises. Une première fois jusqu’en 2027, après le Grand Chelem obtenu lors du Tournoi des Six Nations 2022, puis jusqu’en juin 2028. Ce nouveau contrat couvre la Coupe du monde 2027, organisée en Australie, et assure au sélectionneur une stabilité rare dans le rugby international.

Cette prolongation s’est accompagnée d’une revalorisation salariale significative. Galthié gagne environ 40 à 43 % de plus que son prédécesseur Jacques Brunel, dont la rémunération était estimée à 420 000 euros bruts par an. Ce niveau de rémunération traduit une reconnaissance des résultats obtenus, mais aussi un pari financier fort dans un contexte budgétaire contraint pour la FFR.

Quel rôle jouent les primes dans la rémunération du staff ?

Officiellement, la FFR affirme que le salaire de Fabien Galthié ne comprend aucune prime individuelle liée aux résultats. Toutefois, les performances de l’équipe nationale génèrent des enveloppes spécifiques pour le staff, distribuées en parallèle des primes versées aux joueurs.

Lors du Grand Chelem 2022, une enveloppe globale de 5 millions d’euros avait été attribuée à l’ensemble du groupe France, joueurs et encadrement. En 2025, après une nouvelle victoire dans le Tournoi des Six Nations (sans Grand Chelem), la FFR a touché 7,73 millions d’euros de dotation, dont une partie a été redistribuée. Les montants exacts attribués à Galthié restent confidentiels, mais représentent un complément de rémunération non négligeable.

Un staff technique élargi, des rémunérations en hausse

Depuis la Coupe du monde 2023, Fabien Galthié a renouvelé une partie de son staff. Laurent Labit et Karim Ghezal ont quitté l’équipe de France pour rejoindre le Stade Français. Ils ont été remplacés par Patrick Arlettaz (attaque), Laurent Sempéré (conquête) et Nicolas Jeanjean, promu directeur de la performance.

Le staff comprend également Shaun Edwards (défense), William Servat (avants), Nicolas Buffa (analyse) et Raphaël Ibanez, dont le rôle de manager général a été élargi. Contrairement à certaines rumeurs, Ibanez est resté dans l’organigramme de l’équipe de France, avec une rémunération estimée à 600 000 euros par an. Il supervise désormais la coordination entre les différentes équipes nationales et les clubs professionnels.

La FFR sous pression budgétaire

La question du salaire de Fabien Galthié intervient dans un contexte économique difficile pour la Fédération Française de Rugby. Entre 2022 et 2024, la FFR a accumulé 40 millions d’euros de déficit d’exploitation, auxquels s’ajoutent 16 millions de pertes liées au groupement d’intérêt économique de la Coupe du monde 2023. Pour l’exercice 2023-2024, le déficit net atteint 13 millions d’euros.

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Face à cette situation, le président Florian Grill a annoncé un plan d’économies de 8 à 10 millions d’euros par an. Il a toutefois rappelé que l’équipe de France, qui génère 80 % des recettes de la FFR, restait une priorité stratégique. Le maintien du contrat de Galthié jusqu’en 2028, malgré les contraintes budgétaires, s’inscrit dans cette logique.

Des comparaisons révélatrices avec le football et les joueurs

À l’échelle du sport français, le salaire de Fabien Galthié reste élevé, mais il demeure très en deçà de celui de Didier Deschamps, sélectionneur de l’équipe de France de football. Ce dernier perçoit 2,5 millions d’euros fixes par an, auxquels s’ajoutent entre 220 000 et 264 000 euros de droits à l’image.

Côté joueurs, Antoine Dupont, capitaine du XV de France, touche environ 600 000 euros bruts annuels avec le Stade Toulousain. Ce chiffre équivaut au salaire estimé de Galthié, mais les revenus globaux de Dupont (primes, image, partenariats) dépassent largement ceux de son sélectionneur, notamment depuis sa médaille d’or olympique en rugby à 7 en 2024.

Au niveau international, Fabien Galthié figure dans le haut du classement des sélectionneurs les mieux rémunérés. Il se situe juste derrière Eddie Jones (887 000 euros), Steve Borthwick (815 000 euros), Ian Foster (800 000 euros) et Jacques Nienaber (700 000 euros). En comparaison, les entraîneurs du Top 14 gagnent entre 300 000 et 360 000 euros bruts annuels, soit deux fois moins.

Avec un salaire estimé à 600 000 euros, Galthié reste donc dans le Top 5 mondial, un statut cohérent avec les exigences de son poste, mais qui interroge dans un environnement financier sous contrainte.

Bilan sportif : une légitimité acquise, mais une pression croissante

Depuis sa prise de fonction, Fabien Galthié affiche un taux de victoires de 78,3 %, avec 47 victoires en 60 matchs dirigés selon RugbyPass. Il a remporté le Grand Chelem en 2022, le Tournoi des Six Nations 2025, et battu toutes les grandes nations, dont la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, l’Australie et l’Angleterre.

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Mais la dynamique s’est enrayée depuis l’élimination en quart de finale de la Coupe du monde 2023 contre l’Afrique du Sud. En 2025, les Bleus ont subi quatre défaites consécutives, dont trois en tournée en Nouvelle-Zélande et une à domicile contre les Springboks. La fin de l’année 2025 s’annonce décisive pour redresser la trajectoire.