jeudi 7 novembre 2024

Comment Skweek a mis la main sur le basket français

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

La plateforme de streaming digital est partout, diffusant les matches de Betclic Elite, d’Euroligue, d’EuroCup, de Coupe de France, de Ligue Féminine, tout en étant partenaire de Monaco, de l’ASVEL et de la FFBB.

Voir partir Victor Wembanyama pour les Spurs pouvait laisser présager le pire quant à l’attractivité de notre championnat. Et le plonger dans une forme d’anonymat. La Betclic Elite va pourtant gagner en visibilité en étant diffusée sur la chaîne L’Equipe et par la plateforme de streaming Skweek qui tire son nom du son des chaussures grinçant sur le parquet.

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La LNB peut s’appuyer sur un nouveau contrat de diffusion (on parle de 2,5 M€ par saison), ce qui n’était plus le cas depuis la fin de celui avec RMC Sport à l’été 2020. Cela permet de se projeter bien plus loin (jusqu’en 2030). Philippe Ausseur, successeur d’Alain Béral à la tête de la LNB depuis juin, peut se réjouir :

« On rêvait d’une exposition télé de qualité. Avec ce nouveau contrat, on a l’ambition de devenir la ligue de référence en Europe ». Skweek est une plateforme OTT payante, lancée en octobre 2022 par Fedcom media, une filiale de la société Fedcom dont le propriétaire est Aleksey Fedoricsev, celui aussi de la Roca Team.

« Aider le basket français à se développer »

Cette plateforme va diffuser l’intégralité des matches de saison régulière, des play offs, finales, de la Leaders Cup et du All-Star Game. L’arrivée de ce diffuseur ravit l’assistant-coach de l’ASVEL Jean-Christophe Prat :

« Plus il y aura des gens qui montreront du basket, plus notre travail sera valorisé. Il faut qu’il y ait de la visibilité pour le basket français. Que des diffuseurs comme ceux-là arrivent et montrent tous les matches du championnat pour un tarif dérisoire (l’abonnement annuel était jusqu’à fin octobre à 69,99€, tarif promotionnel à la place de 79,99€, Ndlr), c’est superbe ». La voix du basket George Eddy (Canal+) voit également l’arrivée de Skweek d’un bon œil :

« C’est une aubaine pour notre championnat. On a constaté que les autres diffuseurs ne s’y intéressaient plus en commençant par Canal +. BeIn faisait le minimum. Maintenant, on a un match gratuit pour le grand public le dimanche à 19h sur L’Equipe. Pour les fans, ils ont ensuite tout sur Skweek  ».

Déjà partenaire de Monaco et de l’ASVEL (hommes et femmes), Skweek est-il en train de devenir le nouveau mécène du basket français ? Cyril Méjane, directeur éditorial et des contenus de la plateforme, s’en défend : « L’idée est davantage d’aider le basket français à se développer, à grandir, à travers la production de contenus, la communication qu’on peut faire, la qualité des matches qu’on peut produire. On cherche à voir comment on peut travailler ensemble via des programmes d’affiliation en termes de contenus et d’abonnements entre les clubs et nous. Mettre en avant le travail des clubs au quotidien fait aussi partie de notre promesse. Je crois beaucoup en cette idée qu’on puisse collaborer, clubs et diffuseurs ensemble pour avoir le meilleur spectacle possible ».

Un abonnement de 80€ pour la saison

« Le but n’est pas de faire de la NBA. Mais on veut proposer quelque chose de plus moderne et plus jeune. On paie des droits à la LNB. Ce n’est pas avec la somme qu’on donne que les budgets des clubs vont augmenter de manière exponentielle. Mais cela faisait quelques années qu’il n’y avait plus de droits télé versés. C’est la volonté de notre propriétaire qui croit au basket français et sa présence sur la scène européenne ».

« On n’est pas des mécènes, mais une société comme n’importe laquelle, qui a pour but d’être à minima à l’équilibre et d’être rentable. Nous travaillons pour devenir le référent du basket français et une marque de culture basket en France et en Europe. On veut aussi élargir la visibilité du basket français. Le propriétaire de Skweek est celui de Monaco. Nous sommes aussi partenaires de l’ASVEL hommes et femmes. Maintenant, on n’est pas là non plus pour stagner pendant sept ans en se disant qu’on a les droits et que c’est suffisant. On veut encore faire évoluer les choses et avancer ». Une bonne nouvelle pour la balle orange.

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