Espagne et Allemagne n’effraient pas une sélection japonaise qui n’a encore jamais pris son quart en Coupe du monde, s’arrêtant à trois reprises en huitièmes de finale. Les Samouraïs Bleus du Japon puisent dans un collectif équilibré et un effectif expérimenté des raisons de croire en l’exploit.
Fort d’une septième participation d’affilée, et surtout mus par la farouche volonté d’effacer le souvenir d’une troisième élimination cruelle en huitièmes de finale face à la Belgique il y a quatre ans (2-3 après avoir mené 2-0 à la 55ème minute), le Japon se veut plus ambitieux que jamais. « Notre objectif est d’atteindre les quarts de finale ».
Dans une poule particulièrement relevée, avec deux anciens champions du monde, Espagne et Allemagne, plus le Costa Rica, le défi est de taille. Il pourrait même paraître présomptueux pour une équipe qui a perdu 0-3 face à la Tunisie cet été et qui n’a comme référence notable qu’une défaite honorable face au Brésil (0-1) entre deux larges victoires face au Ghana et au Paraguay sur le même score 4-1.
Conclue par un succès 2-0 face aux Etats-Unis et un 0-0 concédé à l’Equateur, la préparation des coéquipiers de Sakai (vainqueurs de la Coupe d’Asie de l’Est cet été) n’a pas changé un profil d’équipe solide et bien organisée autour d’une ossature « européenne » formée du défenseur de Schalke 04, Maya Yoshida, du milieu de l’Eintracht Francfort, Daicha Kamada, de l’attaquant de Monaco, Takumi Minamino, de celui du Reims, Junya Ito, du milieu de la Real Sociedad, Takefusa Kubo et évidemment de l’ancien olympien, le latéral gauche Hiroki Sakaï.
Avec Daizen Maeda, Yosuke Ideguchi et Reo Hatate, qui ont rejoint Kyogo Furuhashji au Celtic Glasgow, le groupe ne manque pas d’expérience européenne, reste à savoir s’il s’agit d’un avantage ou d’un inconvénient pour venir à bout de la Roja et de la Mannschaft, deux nations jamais affrontées en compétition officielle et jamais battues par ailleurs.
Itakura et Asano incertains…
Mené par un technicien arrivé après le Mondial russe, qui a atteint la finale de la Coupe d’Asie en 2019, le Japon, généralement fébrile mentalement sous la pression, ou lorsqu’il est favori, lorsqu’il lui faut confirmer, se réjouirait presque d’avancer masqué alors que peu d’observateurs l’imaginent sortir de ce groupe E très compliqué.
Ses atouts tiennent dans sa capacité à reproduire les efforts, à occuper tout le terrain et à mettre la pression pendant 90 minutes. Ses limites sont d’ordre défensives avec notamment un poste de gardien dont le niveau des prétendants laisse à désirer (Gonda ou Schmidt) et un Yoshida vieillissant dans l’axe. D’autre part, les blessures sérieuses de Ko Itakura (Mönchengladbach) et de Takuma Asano (Bochum) en septembre laissaient planer le doute sur la participation de ces deux joueurs d’expérience. Or, pour espérer créer l’exploit, le pays du Soleil Levant aura besoin de toutes ses armes.
Son calendrier
23 novembre : Allemagne Japon à 14h
27 novembre : Japon Costa Rica à 11h
1er décembre : Japon Espagne à 20h
Comment le Japon s’est qualifié ?
En perdant deux de leurs trois premiers matches du groupe B, face à Oman (0-1) à domicile et en Arabie Saoudite (0-1), les Nippons se sont fait peur. Heureusement, la suite a été plus conforme à leur statut avec six victoires d’affilée, dont une essentielle face à l’Arabie Saoudite à domicile (2-0) et un nul pour conclure face au Vietnam qui assurait la 2ème place directement qualificative à un point du leader, l’Arabie Saoudite.
Le joueur à suivre : Kubo met le turbo
Recruté en 2019 à 18 ans par le Real Madrid, la pépite des Samouraïs Takefusa Kubo n’a pas vraiment confirmé les espoirs placés en lui. Prêté à Getafe, à Majorque, aujourd’hui à la Real Sociedad, il est à 21 ans une valeur sûre de la Liga et peut-être en passe de marquer les esprits au Qatar.
Le chiffre : 5
Le Japon ne compte que cinq victoires en phase finale de Coupe du monde (2 en 2002 Russie et Tunisie, 2 en 2010 Cameroun et Danemark et 1 en 2018 Colombie), aucune en match à élimination directe.
Notre pronostic
Depuis sa première participation en 1998, le Japon alterne élimination en phase de groupes et en huitièmes de finale, sa dernière performance en Russie. Pas grand-chose ne laisse penser que les Samouraïs peuvent briser cette série au Qatar dans un groupe trop relevé pour eux.
Tom Boissy