De Strasbourg, sa ville, à Marseille, son club, en passant par Nancy, Mönchengladbach ou le Bayern Munich, avec qui il est sous contrat jusqu’en 2024, Michaël » Mickzo » Cuisance n’a jamais oublié ceux qui l’accompagnent, ceux sans lesquels il serait peut-être encore aujourd’hui à taper la gonfle quartier de l’Elsau…
Le clan Cuisance, l’omniprésence du père
Hyper présent depuis ses premières années de footballeur, lorsqu’il débutait au FC Koenigshoffen 06 ou à l’ASPTT Strasbourg, « mon père m’a suivi partout, m’a tout appris des gestes techniques, mon élégance, être droit quand tu as le ballon. Tout vient de lui ! » disait-il à l’un de nos confrères en 2019 au moment de rejoindre le Bayern. Encore aujourd’hui le paternel est très présent, pour le conseiller, revenir sur ses matches… et parler pêche à la ligne, l’autre passion qui les réunit. Mais, au quotidien, à Marseille, c’est surtout sur sa copine, et son chien, Vasco, un bouledogue français qui le suit depuis quelques années, sur lesquels il peut s’appuyer entre deux matches.
Ses potes olympiens génération 99
Cet été, l’Alsacien n’est pas arrivé en terrain complètement inconnu à Marseille. Il a retrouvé son ancien coéquipier de l’équipe de France U19, Bouba Kamara, avec lequel il a disputé, en 2018, les Championnats d’Europe, pour une épopée qui s’est arrêtée en demi-finale face à l’Italie. Deux ans avant, il était aussi partenaire de Pape Gueye en sélection U17. L’ancien havrais confirme : » Bouba (Kamara) et Micha (Cuisance) sont de vrais amis que je vois souvent en dehors du foot. Jouer dans la même équipe, c’est beau, ça a facilité mon intégration. » Les trois potes, tous nés en 1999, ne se quittent pas à Marseille où Kamara, le local, continue de faire office de guide.
Son agent N’Siabamfumu depuis les débuts
Il est conseillé depuis ses débuts par Olivier N’Siabamfumu, gérant de l’agence Ya’ats Sports, qui a dans son écurie de jeunes joueurs de seconde catégorie à l’instar de Salles Lamonge (Bastia), Monzialo (Lugano) ou Naouirou Ahamada (Stuttgart). C’est avec cette agence qu’il a réalisé son transfert le plus important, 8 M€, du Borussia Mönchengladbach au Bayern Munich en 2019. C’est lui qui lui a négocié un salaire annuel brut de 1,5 M€ sur cinq ans. A 34 ans, N’Siabamfumu s’est notamment fait connaitre dans le documentaire A la Clairefontaine diffusé sur Canal+ au début des années 2000, quelques années avant d’être champion d’Europe U19 avec la génération Lloris, Gourcuff, Cabaye, Diaby…
Cuisance a une grande histoire avec le quartier de l’Elsau à Strasbourg
Alsacien d’origine, Strasbourgeois de naissance, Cuisance n’a jamais vraiment coupé le cordon avec son environnement. Ainsi, cet hiver, comme toutes les fins d’année, il est revenu quartier de l’Elsau, où il a débuté le foot dans le club de La Montagne Verte, et où réside encore une partie de sa famille, notamment ses cousins, donner de son temps pour les jeunes du coin, distribuer des sandwichs, des boissons autour d’un foodtruck qui a fait le buzz malgré les règles sanitaires.
L’occasion de distribuer des maillots OM n°17 floqués à son nom, sensibiliser les enfants et les adolescents aux gestes barrières et leur offrir un cadeau avant Noël. Initiée par l’agence Impulstar, cette action sociale a reçu le soutien des associations locales. Azzedine Naji, le président de l’ASS Elsau Portugais, de s’en féliciter : » Michaël aurait pu passer ses vacances à Miami ou aux Maldives, mais il revient dans le quartier qui l’a forgé. C’est beau. » Une nouvelle opération figure à l’agenda en 2021 dans le cadre de la prison de l’Elsau cette fois.
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Le mentor de Cuisance, Diomède, contre vents et marées
S’il y a un entraîneur qui n’a jamais douté de ses qualités, c’est bien l’ancien champion du monde 1998, Bernard Diomède. A deux reprises au moins, dans le parcours accidenté de Michaël, l’actuel sélectionneur des U19 lui a toujours tendu la main.
D’abord en faisant pression sur Nancy, avec qui le joueur était en conflit et qui refusait de le faire jouer, pour lui faire signer son premier contrat pro. A défaut, alors qu’il ne jouait pas dans son club, il l’a toujours appelé en sélection U17 et U18. En agissant de même lorsqu’il était à la cave du côté de Mönchengladbach, il lui aura offert un total de 40 sélections chez les jeunes, 40 matches pour garder le rythme et ne pas gâcher son talent à un âge où tout se joue.
Son coach Hecking, le chaud et le froid…
Sans s’être installé vraiment au Bayern, où il n’est resté qu’une saison sans vraiment jouer avant d’être prêté à l’OM, sans référence en France où il n’a jamais joué en pro avec Nancy, c’est à Mönchengladbach qu’il faut aller chercher son coach référence, celui qui a su le mieux exploiter ses qualités.
Il s’agit de Dieter Hecking, resté trois saisons à la tête du Borussia, le temps d’offrir sa chance à Cuisance, 26 matches la première saison (2017/2018), assez pour prolonger son contrat jusqu’en 2023, être élu meilleur joueur de la saison par les supporteurs… avant de l’écarter la saison suivante (13 matches). La raison ? Michaël a préféré rejoindre l’équipe de France U19 pour jouer l’Euro en Finlande plutôt que de suivre la préparation d’avant saison du Borussia.
Tom Boissy