lundi 24 mars 2025

Cyclisme : ces Français qui ont réussi dans une team étrangère

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Les rares français à s’être imposés dans une team étrangère l’ont (presque) tous fait avec panache. Dans les pas du flamboyant Jalabert et de l’increvable Chavanel, Alaphilippe entretient la légende. Mais pas que…

Laurent Jalabert ONCE ET CSC

Passé pro chez Toshiba en 1989, c’est chez la Once, en 1992, que le Tarnais a gagné ses premières courses significatives et écrit ensuite ses plus belles pages pendant huit ans. Jamais il ne reviendra en France, terminant sa carrière avec les Danois de CSC entre 2001 et 2002.

Son transfert en Espagne agira presque comme un déclic pour lui, avec le premier de ses deux maillots vert du Tour dès sa première année et une montée en puissance qui ne s’est plus démentie jusqu’à la 1ère place mondiale à quatre reprises (1995, 1996, 1997 et 1999), une Vuelta (1995), Paris-Nice (1995, 1996 et 1997), le Tour de Romandie (1999), la Flèche wallonne (1995 et 1997), Milan San Remo (1995), le Tour de Lombardie (1997), sans compter son titre de champion du monde cl-m (1997) et celui de champion de France (1998), ses 18 étapes dans la Vuelta, ses 3 étapes dans le Giro et ses 4 dans le Tour.

Une légende du Tour qui s’est construite dans le sillage du controversé Manolo Sainz et du docteur Fuentes…

Julian Alaphilippe (Deceuninck Quick Step)

Malgré un titre de champion de France de cyclocross espoir, c’est parce qu’il n’a reçu aucune proposition d’une formation française qu’il a dû s’exiler. D’abord au sein de l’équipe continentale Klein Constantia (République tchèque) ensuite en rejoignant la formation belge Omega Pharma Quick Step en 2014, devenu Deceuninck aujourd’hui, où il est toujours.

C’est avec Patrick Lefevere, son directeur sportif, qu’il a gravi tous les échelons jusqu’à son titre mondial de 2020, premier français à porter le maillot arc-en-ciel avec une équipe étrangère. En fin de contrat en décembre 2021 (mais avec une option jusqu’en 2024), une offre de Total Direct Energie ou d’AG2R Citroën pourrait le ramener en France…

Sylvain Chavanel (Quick Step et IAM)

Entre 2009 et 2014, il aura été le moteur des Quick Step, une équipe belge qu’il avait rejoint aussi pour retrouver son ancien coéquipier de chez Cofidis, Jérôme Pineau. Maillot jaune sur le Tour 2010, vainqueur de deux étapes, maillot rouge sur la Vuelta, il fut champion de France sur route (2011), en c-l-m à six reprises, champion du monde et d’Europe de poursuite, vainqueur des Quatre Jours de Dunkerque, des Trois Jours de la Panne.

Deux fois prix de la combativité, c’est sur la Grande Boucle où il exprima souvent son tempérament offensif et plein de panache, il fit regretter à tous les directeurs sportifs français de l’avoir laissé filer. En 2014, avant de terminer chez Direct Energie à 39 ans, il avait fait une incursion d’une saison en Suisse chez IAM Cycling toujours avec Jérôme Pineau, pour ajouter le Grand Prix de Plouay à son palmarès, sa première sur une course d’un jour de l’UCI Tour.

Tony Gallopin Radioshack et Lotto-Belissol

C’est notamment pour y retrouver son oncle, Alain Gallopin, directeur sportif de l’équipe américaine, que Tony Gallopin a quitté Cofidis en 2012. À 24 ans, il veut se frotter aux meilleurs, en l’occurrence Fabian Cancellara, son leader, pour progresser.

Souvent blessé ou malchanceux, malgré un jour en jaune et une victoire d’étape sur le Tour 2014, il parvient à remporter la Classique Saint-Sébastien en 2013. Entre temps, il avait été transféré chez Lotto-Bettissol, pour terminer 6ème des Mondiaux en Espagne, puis 7ème l’année d’après à Richmond. Jamais leader, il fut un équipier malheureusement trop peu récompensé en victoires de prestige.

Ses nombreuses places d’honneur dans le top 10 (Amstel Gold Race, Tour de Lombardie, Paris-Nice, championnats de France, Etoile de Bessèges, Milan-San Remo, Flèche Brabançonne…) témoignent de sa régularité au très haut niveau pendant ses années d’exil dans un vrai style de puncheur.

Jean-François Bernard (Banesto)

Lorsqu’il signe chez Banesto en 1991, à 29 ans, « Jeff » est un des meilleurs coureurs au monde, formé chez La Vie Claire et Toshiba à l’ombre d’Hinault et de LeMond.

Mais annoncé comme le successeur du Blaireau, il ne parviendra jamais à être le grand leader attendu sur les grands Tours. Souvent blessé, il ne fera jamais mieux qu’un podium (3ème) en 1987, avant de rejoindre une équipe espagnole déjà riche de deux leaders, le vieillissant Delgado et le prometteur Indurain, et d’un autre Français, Dominique Arnaud.

Loin de la pression de l’opinion publique française, il parviendra à arracher Paris-Nice, le Critérium International, le Circuit de la Sarthe, un top 10 dans les Mondiaux en 1992 et Paris-Nice en 1994, sous l’oeil de l’intraitable Echavarri. C’est dans le rôle d’équipier de luxe de l’intouchable Indurain qu’il terminera sa carrière avant de finir chez Chazal et Agrigel.

Warren Barguil (Giant Sunweb)

Rapidement orienté vers les Pays-Bas et l’Allemagne pour la formation Skil Shimano, qui deviendra Argos puis Giant et Sunweb (aujourd’hui DSM), le grimpeur français a fait ses gammes et gagné ses galons de lieutenant dans le sillage du directeur sportif néerlandais Rudie Kemna. C’est donc sous bannière étrangère qu’il gagna la Tour de l’Avenir en 2012 et deux étapes de la Vuelta en 2013, avant de se révéler aux yeux du grand public sur le Tour 2017, vainqueur de deux étapes, meilleur grimpeur et prix de la combativité, 10ème au général.

Mais, pour ne pas avoir attendu son leader, Kelderman, lors de la 7ème étape de la Vuelta, il est exclu par son équipe et poussé vers un retour en France chez Fortuneo Samsic en 2018.

Richard Virenque (Polti, Domo et Quick Step-Davitamon)

ncore marqué par l’affaire Festina, Virenque est plus ou moins obligé de quitter la France pour succéder à Luc Leblanc, leader de l’équipe italienne Polti avec laquelle il découvrira le Giro en 1999, pour y gagner une étape et terminer à la 14ème place. Avant de purger son année de suspension, il disputera deux Tours, pour un cinquième maillot à pois sous casaque italienne.

Ses derniers coups d’éclat, il les réalisera en Belgique, avec Domo, pour son retour à la compétition, et surtout avec Quick Step-Davitamon, pour engranger deux nouveaux maillots à pois (2003 et 2004) et porter une dernière fois le maillot jaune, 12 ans après le premier, parvenant quand même à entrer le top 20 de ses trois derniers Tours. A 35 ans.

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Jérôme Pineau Quick-Step IAM

Pineau a 29 ans quand il signe chez Quick Step rejoindre Sylvain Chavanel pour aller cueillir la plus belle victoire de sa carrière, la 5ème étape du Giro en 2010. Dans le Tour de la même année, c’est le maillot à pois qu’il portera une dizaine de jours. Avant de le laisser à Anthony Charteau. Sa dernière saison professionnelle s’effectuera encore dans le sillage de Chavanel qu’il va suivre en Suisse chez IAM Cycling pour disputer un 13ème et dernier Tour de France (58ème) et arrêter a carrière en 2014.

Amaël Moinard (BMC Racing)

Formation polonaise avec une licence américaine, BMC Racing (devenue CCC) a accueilli le Normand en 2011 après son troisième Tour de France et lui permettra d’en faire six de plus jusqu’en 2017, notamment au service de son leader Cadel Evans, qu’il aide grandement à gagner la Grande Boucle en 2011.

Le grimpeur français sera aussi l’équipier de Van Garderen, 5ème du Tour en 2014, et de Philippe Gilbert sur deux Tours d’Italie avec Yvon Ledanois comme directeur sportif. Vainqueur d’une étape dans la Vuelta en 2015, Moinard a terminé sa carrière en 2019 à 37 ans.

Pierre Rolland (Cannondale EF Education)

Le meilleur jeune du Tour 2011 a déjà 30 ans quand il signe chez Cannondale avec l’objectif de ne jouer que les victoires d’étapes des grands Tours, laisser au second plan le général et se mettre au service de son leader, Rigoberto Uran, avant que ce dernier abandonne, pour un avantdernier Tour (son 10ème) terminé à la 27ème place.

En trois saisons dans l’équipe américaine, il parviendra à gagner une étape du Giro et de la Route du Sud en 2017… avant de rentrer en France en 2019 avec son meilleur ami, Cyril Gautier, dans une formation, Vital Concept, dirigée par Jérôme Pineau.

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