Depuis quelques saisons, les abandons sont devenus une habitude auprès des coureurs qui doivent souvent composer avec un calendrier chargé. Faut-il pour autant en être choqué ?
Abandonner. Un mot qui n’est pas toujours très bien accepté dans le sport de haut niveau, mais dans le cyclisme, on a déjà pris l’habitude bonne ou mauvaise d’intégrer l’abandon dans une stratégie de course ou de saison. Il suffit de voir la liste des coureurs présents à la fin d’une épreuve pour voir souvent apparaitre la mention DNS qui indique que le coureur n’a pas pris le départ. C’est une donnée que les équipes doivent prendre en compte au moment de détailler le programme de courses.
Par le passé, il n’était pas rare de voir les sprinteurs s’arrêter quand la montagne faisait son apparition, et ils étaient souvent nombreux à le faire, surtout s’ils avaient déjà enlevé leur étape ou s’ils n’avaient plus de chance de décrocher le classement par points.
L’été dernier, les abandons stratégiques avaient rythmé le Tour de France à l’image de Mathieu Van der Poel. Devenu maillot jaune lors de la première semaine, le Néerlandais avait gagné, mais également brillé au point d’être incontournable.
Une course faussée par l’abandon ?
Mais les Jeux Olympiques avaient dicté ce choix qui avait fait beaucoup parler. Certains consultants comme Jacky Durand n’avaient pas hésité à se montrer critique. « Cela fausse la course. Sur les premières étapes, s’il n’est pas là, on a un scénario différent. » De son côté, l’ancien directeur sportif Cyrille Guimard estime que cela fait partie du jeu et que ça ne date pas d’hier.
« Cela fait partie du Tour. Il n’a rien faussé du tout, parce qu’il ne représente pas un adversaire pour les prétendants à la victoire finale. C’est une forme de course logique où tout le monde s’exprime. »
Avec des calendriers de plus en plus chargés, les équipes sont souvent obligées de faire des choix. En fonction des grands évènements, il faut aussi savoir faire des sacrifices qui ne sont pas toujours du goût des passionnés. Même si dans le cyclisme, on sait que les abandons d’un jour peuvent conditionner les victoires d’un autre.